Henri Lachmann "En France, on préfère l'héritage à la réussite"

Henri Lachmann est un patron qui ne mâche pas ses mots. Il est aussi l'un des derniers de sa génération à être autant impliqué dans la société civile. Auteur en 2010 d'un rapport remarqué sur le stress et la souffrance au travail, il plaide pour un dialogue social moins archaïque et une société française moins cloisonnée.
Henri Lachmann, président du Conseil de surveillance de Schneider Electric

La Tribune - Aucun dirigeant d'entreprise ne figure parmi les personnalités préférées des Français. Comment expliquez-vous ce désamour ?
Henri Lachman - 
Il y a eu des abus de rémunération très destructeurs dans un pays envieux et jaloux. Il y a aussi une absence de culture d'entreprise, qui n'est pas transmise à l'école. En France, on préfère l'héritage à la réussite. Ce pays n'aime pas ses entreprises. Dans le débat fiscal en cours, je comprends que l'on demande plus d'impôts à ceux qui ont le plus. Mais ce qui m'inquiète, au travers du débat sur la taxe à 75 %, c'est le message que l'on adresse aux jeunes. La nouvelle génération de dirigeants est très différente de la précédente. Voyant que la performance n'est pas récompensée, ni valorisée, que le mérite n'est pas reconnu, ils prennent leurs distances avec leur propre pays. Ils se sentent mal aimés et vont entreprendre ailleurs. Une fois partis, leur sensibilité à l'égard de notre pays s'atténue. La France disparaît peu à peu de leur écran radar. Il faut prendre garde à cette évolution. La France représente une part de moins en moins importante dans le chiffre d'affaires de nos grands groupes.
Il faut arrêter de stigmatiser la performance et la réussite économique. Cela a des conséquences tragiques pour notre économie. Il y a danger à laisser le fossé se creuser entre les jeunes dirigeants et le pays. Les jeunes dirigeants veulent partir, ceux qui sont déjà partis ne veulent plus revenir et les étrangers ne veulent pas venir. Il y a de quoi être préoccupé. L'objectif d'un patron de PME allemand est de transmettre à la prochaine génération une entreprise plus forte. En France, un entrepreneur qui réussit se sent tellement peu valorisé que son premier réflexe est de vendre et de fuir une fiscalité sur le patrimoine jugée spoliatrice et un droit du travail jugé beaucoup trop rigide.

>> La suite de l'interview d'Henri Lachmann, président du Conseil de surveillance de Schneider Electric.

Commentaires 25
à écrit le 07/11/2012 à 13:50
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En France on n'aime pas les gens qui réussissent, voire on leur met des batons dans les roues. Et pourtant on est un des pays les plus riches au monde (en tout cas pour le moment), et ce n'est pas en vendant notre pétrole. Et je ne suis pas sûr qu'al...

à écrit le 30/09/2012 à 2:59
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J'ai travaillé en France pendant plus de 20 ans dans les technologies de l'information avant de me mettre à mon compte en tant développeur de sites web et d'applications informatiques. J'y avais mis toutes mes économies, environs 100000 francs (1524...

le 30/09/2012 à 8:27
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Beau témoignage ! Malheureusement tellement vrai ! mais les envieux sont plus nombreux en France que les entreprenant, donc ils gagneront ! Quoi ? ils le découvriront d'içi 10ans, qd l'ancienne génération (encore un poil patriotique) sera remplacée p...

à écrit le 28/09/2012 à 21:41
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Les dirigeants en france sont pour la plupart des hauts fonctionnaires reconvertis dans les affaires ou bien des corrupteurs donc ne nous étonnons pas qu'ils ne soient pas vraiment aimés.

à écrit le 28/09/2012 à 16:44
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"" leur sensibilité à l'égard de notre pays s'atténue"" <- la, il se trompe, car une fois qu'on est a l'etranger, on regarde comment on peut regler ses comptes avec ce pays qui ' remercie a la francaise - avec coup de pied au c...- ' ceux qui ont ft...

à écrit le 28/09/2012 à 16:24
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Schneider electric n'est pas un exemple à suivre . Le peu d'entreprises familliales transmises comme en Allemagne est aussi du à l'absence de sentiment fort d'habiter un pays ou une région . On vend et basta . Restent quelques exemples venant de l'o...

le 28/09/2012 à 16:40
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C'est VRAI

le 29/09/2012 à 14:42
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Décidément la compréhension des français du monde de l'entreprise laisse rêveur! Les milliers d'emplois créés ou simplement préservés en France par des entreprises comme Schneider ne sont dus qu'à leur développement à l'internationale, y compris par ...

à écrit le 28/09/2012 à 15:14
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Les commentaires sur l'interview de M. Lachman sont atterrants. M. Lachman est certainement l'un des plus grands patrons français de ces 20 dernières années et ses engagements sociaux sont incontestables. Or son groupe Schneider se développe au nivea...

le 28/09/2012 à 17:35
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Je suis d'accord avec caius06Je connais des personnes qui travaillent à l'étranger et qui ne veulent pas revenir en France pour notamment les raisons que vous dites..

le 28/09/2012 à 17:35
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Je suis d'accord avec caius06Je connais des personnes qui travaillent à l'étranger et qui ne veulent pas revenir en France pour notamment les raisons que vous dites..

le 29/09/2012 à 18:33
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Des enfants qui font une école de commerce pour 3 fois rien et qui se barrent illico à l'étranger, c'est bien là le problème. Au USA, une école équivalente, ça coûte 10X plus cher, et c'est pas la communauté qui paie pour eux!

le 29/09/2012 à 20:05
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trop drôles tous ces gens j'ai l'impression de lire des commentaires de traders exilés à Londres qui crachaient sur la France et sa mentalité, sa trop grande protection sociale, l'absence de reconnaissance de LA réussite,etc...et puis la crise est ar...

à écrit le 28/09/2012 à 15:08
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l'amour pour l'immobilier c'est du parasitisme.L'amour pour l'industrie c'est un sentiment noble. En France nous n'avons plus d'industrie(ou presque) alors on consomme sans réflichir et on fait du commerce avec l'immobilier.Demain,si,nous vendrons ...

à écrit le 28/09/2012 à 14:18
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exceptée la cupidité , il semble que ce monsieur ne connaît pas d'autres valeurs .

à écrit le 28/09/2012 à 13:50
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Et alors je préfère un pays qui sait choyer ses retraités au détriment des jeunes entrepreneurs, l'amour du Français dans l'immobilier est aussi noble que l'Allemand dans l'industrie. Chacun sa culture.

le 28/09/2012 à 14:19
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l'amour de l'immobilier est noble. c'est vraiment crétin comme commentaire

le 28/09/2012 à 14:49
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"je préfère un pays qui sait choyer ses retraités au détriment des jeunes entrepreneurs" J'ai eu un haut le c?ur en lisant cette phrase...

le 28/09/2012 à 16:46
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les allemands ont bcp d'immobilier de location, et bcp moins de proprietaires de leur logement qu'en france; ils ont egalement bcp de 'mietnomaden', gens tres peu enclins a payer leur du, et tres proteges par la 'justice'

à écrit le 28/09/2012 à 13:31
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Naitre dans un pays ne fait pas de ce pays le propriétaire de votre personne.... Alors effectivement quand un pays ne nous aime pas, il faut partir. Et la définition de patriotisme ce n'est pas "se faire saigner à fond perdus pour la gabegie de nos ...

à écrit le 28/09/2012 à 13:12
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L'innovation vue par le gouvernement: On soutiendra la recherche, l'innovation et l'entreprise, qui cotiseront en masse pour redresser les comptes à la condition expresse que cela ne génère aucun enrichissement personnel. A ce tarif, tout le monde ve...

à écrit le 28/09/2012 à 13:09
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"un droit du travail jugé beaucoup trop rigide." C'est évident POUR UN ENTREPRENEUR. Sinon, j'ai 2-3 exemples qui vont casser ce type de raisonnement. 1) pour avoir étudié l'attractivité de la France sur les entrepreneurs, (hors droit du travail et i...

à écrit le 28/09/2012 à 12:30
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La réussite, c'est quand un fils de polytechnicien à plus de chance que quiconque de devenir polytechnicien ... c'est ça ??

le 28/09/2012 à 15:03
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A PolyTechnique il faut d'abord y être admis et surmonter le Concours - rien à voir avec le fait d'être fils ou fille de ? Des heures et des heures de travail en Classe Prépa. On met à l?index les Entrepreneurs qui prennent des risques ? on pourra da...

le 28/09/2012 à 16:49
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devenir polytechnicien c'est pas une fin en soi! vous pouvez devenir plombier, chirurgien, ou creer une petite boite ( a l'etranger, en france vous perdez votre temps et votre argent), c'est bien aussi

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