L'extension du domaine de la lutte sociale... sur Youtube

Pour se faire entendre, les salariés d'usines et d'entreprises en difficulté se font désormais voir sur Internet, et plus précisément sur Youtube. A l'instar d'un salarié de l'usine automobile PSA d'Aulnay-sous-Bois, ou de ceux de Grandeco, à Châlons-en-Champagne.
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Manifester ne suffit plus. A l'image des Printemps arabes de 2011, les mobilisations sociales pour alerter l'opinion publique sur les fermetures d'usines se mettent à l'heure d'Internet, du buzz et si possible d'un peu d'humour.

Ainsi, le rappeur KASH Leon est moniteur de ligne à l'usine d'Aulnay-sous-Bois de PSA. Lorsque fut annoncée la fermeture de l'usine le 12 juillet dernier, les ouvriers se sont tourné vers lui et lui ont demandé de parler de ce qu'ils vivent, a-t-il expliqué dans une interview à France TV info. En échange, il leur a demandé d'être tous présents pour le tournage du clip.

"Tristesse, colère, inquiétude, sacrifice, déprime, malaise": le rappeur décrit l'état d'esprit des salariés de l'usine, qui ne croient pas au plan de reclassement proposé par l'entreprise. PSA se transforme en "Patrons Saboteurs d'Avenir".

Postée le 29 janvier, la vidéo "ça peut plus durer" sur Youtube en est à 45.700 vues ce jeudi.

Plus éloignés des médias, les 162 salariés de l'usine de papier-peint de Grandeco France, à Châlons-en-Champagne, ont appris le 25 janvier, par un simple coup de fil, la cessation de paiement de leur entreprise. 

"Pas question de brûler des palettes de bois", explique un délégué syndical à l'Union-l'Ardennais. Eux aussi prennent la caméra.

La vidéo débute violemment : un salarié qui se pend. Puis elle prend un tour plus humoristique, par une "reconstitution" de cet appel du 25 janvier. "Nous voulons travailler!", écrivent-ils en description de leur film sur Youtube.

Après que le directeur du site et les délégués syndicaux ont été reçus hier par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, les salariés déposent ce jeudi un business plan au tribunal de commerce. "Nous avons reçu un prix de l'innovation en 2011 et, malgré la régression du marché du papier peint, on pense avoir un avenir s'il y a des investissements", a confié un syndicaliste à l'AFP. Leur vidéo compte déjà 6.300 vues.

Commentaires 2
à écrit le 07/02/2013 à 19:02
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j'ai cru qu'ils allaient parler de ces syndicalistes qui ' bousculent' leurs "camarades" de travail ( c'est un neologisme de gauche pour dire ' passer les gens a tabac quand ils ne respectent pas la volonte des syndicats en place')... dieu merci, rie...

à écrit le 07/02/2013 à 16:14
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Pauvre France, on touche le fond là. Et les employés qui souhaitent continuer le travail, qui sont insultés et menacés tous les jours par ces grévistes, on les entend parler quand?

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