Le discours des banquiers est bien rodé: les établissements de crédit contribuent autant qu'ils le peuvent au financement de l'économie. Les communiqués annonçant les résultats des banques cette semaine l'ont souligné une fois de plus. Les responsables d'entreprises, notamment les PME ne partagent pas nécessairement cette analyse qui soulignent l'existence de nombreux refus de crédits. Faux, arguent les banquiers, si les prêts ralentissent, c'est parce qu'en temps de crise, la demande est moins forte.
Ce qui est sûr, c'est que la distribution de crédits n'a jamais été aussi faible. La situation est pire que celle constatée au cours de la récession déclenchée à l'automne 2008 par la faillite de Lehman Brothers, qui avait déclenché un blocage mondial du crédit et donc une chute de l'activité économique.
Moins de crédits qu'en décembre 2008
Ce ne sont pas les représentants des PME qui le disent, mais la Banque de France. Selon ses calculs, les nouveaux prêts de moins d'un million d'euros accordés aux sociétés non financières se sont élevés au total à 5,4 milliards d'euros au mois de décembre, soit moins qu'en décembre 2008, au plus fort de la récession (ils avaient alors été de 5,6 milliards).
Si l'on considère les crédits plus importants, au-delà d'un million d'euros, logiquement accordés à de plus grandes entreprises, la tendance est moins nette, puisque le montant des crédits accordés est légèrement supérieur à celui de décembre 2008. Mais c'est la faiblesse qui prédomine. Si la tendance se poursuit, voir s'accentue, ce sera là un signe supplémentaire de crise économique. Il ne sera plus question de croissance zéro mais de francje récession, après, déjà, une baisse du PIB au troisième trimestre (-0,3%).
Le crédit aux entreprises Montant global des nouveaux prêts aux entreprises, en milliards d'euros, prêts de de moins d'un million d'euros. Source : Banque de france