Candidat au Medef, Thibault Lanxade veut redonner la parole à la base

Candidat déclaré à la présidence du Medef, le chef d'entreprise détaille pour La Tribune son programme. Il tient en six points. Jeudi, le Conseil exécutif de l'organisation patronale se prononcera sur les décisions du Comité statutaire. Celui-ci est favorable à la réforme des statuts de l'organisation patronale souhaitée par l'actuelle présidente, Laurence Parisot. Cette réforme lui permettrait de présenter sa candidature à un troisième mandat. Les autres candidats, déclarés ou potentiels, peaufinent également leurs arguments. Et Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, signe dans Le Figaro une virulente tribune contre Laurence Parisot.
Copyright Reuters
Copyright Reuters (Crédits : <small>DR</small>)

C'est une veillée d'armes bien agitée. Deux jours avant la réunion, jeudi 28 mars, du Conseil exécutif du Medef, Thibault Lanxade, candidat déclaré à la présidence de l'organisation patronale, présente son programme. Il tient en six points. Sa marque de fabrique ? Redonner la parole aux Medef territoriaux pour que ceux-ci puissent aider davantage les entreprises dans un environnement économique très maussade.

« Il faut être davantage à l'écoute des Medef territoriaux, les aider à communiquer, les armer pour mieux servir les entreprises. En contact permanent avec le terrain, ils donnent le pouls de l'économie française. Il faut donc les aider à recruter des talents, des chefs d'entreprises qui ont la volonté de s'engager pour servir l'intérêt général. Entre 150 et 300 postes sont actuellement à pourvoir dans les Medef territoriaux. Il faut que le Medef plus proche de sa base », explique-t-il à La Tribune, proposant une présidence collégiale, moins personnalisée, avec un nouveau droit d'initiative pour leur permettre d'intervenir sur l'ordre du jour de l'Assemblée permanente.

Les préoccupations des entreprises

Ce recentrage effectué, le Medef pourrait alors se concentrer sur les vraies préoccupations des entreprises, notamment dans le domaine de fiscalité, de la simplification administrative. « La compétitivité, la réglementation et le coût du travail, l'accès au financement, la fiscalité du capital... En période de crise, diriger une entreprises c'est un marathon avec du saut d'obstacles ; nul besoin de s'imposer de courir avec un boulet au pied ! », regrette-t-il., plaidant également pour un Medef stratège avec un « agenda 2025 » et des outils structurants pour redonner du carburant à nos entreprises, évoquant par exemple la création d'une bourse des PME, PEA-PME....

Thibault Lanxade souhaite un Medef davantage promoteur d'un dialogue social actif au plus près des entreprises. « Les lignes du dialogue social doivent bouger. Ce dialogue doit avoir lieu au plus près des entreprises et de leurs contraintes. Le Medef doit être en capacité d'influer sur le modèle français avec pragmatisme. La France ne peut plus se payer le luxe de la déconnexion du réel », déclare le chef d'entreprise.

Jouer l'union sacrée

Alors que la hache de guerre est déterrée entre le Medef et la CGPME, Thibault Lanxade, comme Pierre Gattaz, souhaite pacifier les relations entre le Medef et les autres organisations patronales représentatives. « Le Medef doit dialoguer et coopérer avec les autres organisations patronales pour avoir plus d'impact sur la décision politique et sur l'avenir ». Enfin, il rappelle la nécessité d'un Medef indépendant vis-à-vis du politique. « Ni opposition stérile ni naïveté ou collusion. L'indépendance, c'est la clef d'un rapport de force et d'une négociation qui vont dans le sens des intérêts des entreprises », déclare-t-il, répondant ainsi à Laurence Parisot qui a récemment reproché aux candidats à sa succession le pratiquer le mélange des genres.

Lanxade, Gattaz et... Kessler: les opposants à Parisot donnent de la voix.

Thibault Lanxade n'est pas le seul à faire monter la pression. Egalement candidat à la présidence du Medef, Pierre Gattaz, le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI) occupe lui aussi  la scène médiatique. Dans un ouvrage intitulé « Les sept piliers e la croissance », il dessine l'économie française de demain.
Eternel recours possible, Denis Kessler, l'ex vice-président délégué du Medef, se prononce contre la réforme des stauts dans une virulente tribune publiée par Le Figaro de ce 26 mars. . Il y rappelle que "présider le Medef n'est pas une fonction mais une mission".  Denis Kessler appelle ouvertement les représentants des fédérations et des Medef territoriaux à se prononcer contre la réformes des stauts, estimant qu'il est temps pour Laurence Parisot de retourner gérer une entreprise !

Jeudi, lors d'un vote à la majorité simple, le Conseil exécutif se prononcera sur les décisions du Comité statutaire qui, le 18 mars, s'est déclaré favorable à la réforme des statuts de l'organisation patronale souhaitée par l'actuelle présidente, Laurence Parisot. Si cette réforme devait être ensuite votée par l'assemblée générale (vote aux deux tiers des 560 votants) , elle lui permettrait de présenter sa candidature à un troisième mandat. Si tel était le cas, forte de ce que l'on pourrait qualifier de plébiscite, Laurence Parisot serait en position de force avant les élections de juillet.

 

Commentaires 5
à écrit le 26/03/2013 à 21:05
Signaler
déconnexion du réel ;comme s'il n'était pas déconnecté des réalités !des chiffres viennent de sortir sur le coût du travail en France qui semblent indiquer qu'il faudra peut-être bien chercher aussi ailleurs sur le manque de compétitive de la France...

à écrit le 26/03/2013 à 16:03
Signaler
Il est clair que le Medef dit absolument se rapprocher de sa base, de ses territoires, de ses entreprises. De ce fait, j'adhère à la position et à la démarche de Thibault Lanxade. Ceci dit, avec ce qu'est devenu le Medef, je serai pour la séparation...

à écrit le 26/03/2013 à 15:16
Signaler
Deux caciques du dialogue social : l'un protège les rémunérations des dirigeants du cac40, l'autre protège les avantages des délégués syndicaux. On fait carrière au Medef comme on fait carrière à la Cgt. Ces deux là, complètement déconnectés de la ré...

à écrit le 26/03/2013 à 14:40
Signaler
Faire du MEDEF le maître du jeu des relations sociales en entreprises, c'est comme résumer le marché actions au CAC 40. C'est aussi valable de l'autre coté pour la CGT qui ne représente qu'une catégorie bien définie des salariés.

à écrit le 26/03/2013 à 12:18
Signaler
Bref, le MEDEF est aussi utile aux petites entreprises ... que la vignette l'était pour les vieux !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.