Merci Cahuzac (suite) !

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C?est fait. On ne sait pas s?il faut dire, ouf, beurk, chouette ou finalement juste bof ! Les ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ont donc rendu publics leur patrimoine. A leur lecture, rien de bien surprenant et, n?en déplaise aux amateurs, pas grand chose de croustillant. Tout au plus des confirmations. Laurent Fabius, comme il se le murmurait depuis des jours, est bien le plus fortuné du lot et peut même s?autoriser un découvert de 30 000 euros chez HSBC.

Que penser de ce déballage ? Evacuons d?abord les scories de la polémique. Oui, c?est vrai, il est un rien ridicule d?apprendre que Najat Vallaud-Belkacem possède un scooter Piaggio de 50 cm3 acheté d?occasion (sic) en 2008 qui ne vaut plus aujourd?hui que 500 euros. Ou que Pascal Canfin dispose d?un compte sur livret à la Banque Postale crédité d?un modeste 200 euros. Mais c?est la loi de l?exercice. Que ne dirait-on si l?on découvrait après coup qu?un ministre a oublié, volontairement ou pas, un petit actif. Il est néanmoins fort probable qu?il manque quelques éléments à l?appel, compte tenu du caractère assez flexible des règles établies dans la précipitation pour engager ce processus de transparence.

Une spécificité française qui a vécu ?

La transparence justement. Certains, dont beaucoup avec des arrière-pensées politiques trop évidentes, nous prédisaient qu?elle serait fatale. Rien de tout cela pour le moment. Non seulement parce que cette publication ne révèle rien ou plutôt quelque chose de très banal, à savoir un paysage ministériel patrimonial qui ressemble fort à un échantillon de cadres moyens-supérieurs d?une grande ville de France. Mais aussi parce que les Français ne sont finalement pas aussi hystériques dans leur rapport à l?argent qu?on veut bien nous le faire croire. Cette spécificité tricolore, dont on nous rebat les oreilles et qui nous condamnait à entretenir cette opacité faute de quoi une chasse aux sorcières riches serait inévitablement lancée, a vécu, si tant qu?elle ait jamais existé.

Spécificité qui il faut bien le dire était davantage entretenue par les possédants que par ceux qui rêvaient de l?être. L?origine de ce blocage ? Non pas la peur d?afficher une supposée richesse mais bien davantage celle du soupçon d?avoir triché d?une façon ou d?une autre pour la constituer, et donc forcément d?être un candidat de choix à la fraude fiscale.

On arrive à la vraie question. De telles opérations transparences nous assurent-elles d?une conduite exemplaire ?. Si l?on se réfère au cas Cahuzac, à l?évidence, non. Que l?ex-ministre du budget eût affiché un joli pactole ne nous aurait à priori en rien renseigné sur ses agissements délictueux. Sauf que. Sauf que l?on peut espérer dans une telle opération un effet « aléa moral » vertueux. En d?autres termes, le simple fait de s?exposer (nous parlons aussi bien évidemment des parlementaires), surtout pour les plus riches, est une façon de prendre date. Il est obligeant. Cette visibilité rend inévitablement plus risqué un dérapage. Cela peut sembler peu à l?aune de la crise politique que nous vivons, mais c?est déjà ça...

 

Commentaires 2
à écrit le 17/04/2013 à 14:09
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@Joachim a raison, il faudrait maintenant que tous les députés, surtout tous les anciens ministres et le "grand chef" du gouvernement précèdent communiquent leurs patrimoines, ainsi que tous les députés et sénateurs en place actuellement.

à écrit le 17/04/2013 à 10:10
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Il faut être juste, maintenant nous attendons les déclarations des autres membres élus.

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