François Hollande : le tournant, c'est maintenant ?

Avant le deuxième grand oral de François Hollande face à la presse, La Tribune résume les grands sujets sur lesquels le chef de l'Etat est attendu.
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François Hollande doit s'exprimer depuis l'Elysée ce jeudi à 16h. Le deuxième grand oral du chef de l'Etat, qui aura donc lieu au lendemain d'une journée noire marquée par l'entrée "officielle" de la France en récession - avec un PIB en recul lors de deux trimestres consécutifs - déplorant un taux de chômage record de 11% de la population active. Sachant que le pouvoir d'achat des ménages n'a jamais autant baissé depuis 1984. C'est dans ce contexte que le président de la République va faire le point tant sur les promesses et les réformes économiques et sociales. A cet égard, François Hollande va-t-il emprunter un tournant radical dans sa politique économique comme le gouvernement Mauroy l'avait fait en 1983 en optant pour une appréciation plus libérale?

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La Tribune liste les 10 principaux thèmes sur lesquels le locataire de l'Elysée est attendu au tournant.

  • Objectif: inverser la courbe du chômage

Le président a toujours maintenu son objectif d'inverser la courbe du chômage - dont le taux a atteint les 11% au mois d'avril - pour la fin de l'année. Notons à cet égard que si la croissance reprend légèrement fin 2013 il pourrait y avoir une stabilisation. De son côté, la Commission européenne compte sur un taux de chômage de 10,6% à la fin de l'année. Hollande peut donc annoncer qu'il maintient l'objectif d'une stabilisation.

  • Sur les réformes structurelles et la compétitivité

François Hollande s'est engagé mardi auprès de la Commission européenne à mener à bien les réformes structurelles pour retrouver de la compétitivité sur... le modèle allemand. Selon une opinion partagée par les dirigeants européens, il s'agirait du meilleur moyen de retrouver de la croissance grâce aux gains de compétitivité. Lors de sa conférence de presse, le président de la République insistera sans doute fortement sur ce point et mettra en valeur la récente réforme du marché du travail, pour laquelle Bruxelles lui réclame d'aller plus loin.

Pour les personnes au chômage, l'exécutif souhaite qu'une formation soit proposée à 50% des chômeurs dans les deux mois qui suivent leur inscription à Pôle emploi. Sachant qu'aujourd'hui ce sont environ 10% des chômeurs qui sont en formation. Un objectif ambitieux donc, si l'on tient compte de l'augmentation naturelle de la population active. Ce sont en effet quelque 120.000 jeunes qui viennent chaque année grossir les rangs des demandeurs d'emploi.

  • Sur la lutte contre le déficit public dans le cadre de la récession

Concernant l'austérité qui a court en Europe, le président de la République n'a de cesse de répéter que l'objectif est la maîtrise du budget de l'État et que la France tiendrait ses engagements de retour sous un déficit public à 3% du PIB. Face à une conjoncture dégradée, le pays est officiellement en récession, Bruxelles a accordé un délai de deux ans supplémentaires pour ce faire. Le président de la République a admis mardi à Bruxelles que la croissance serait probablement nulle en 2013, alors que la prévision officielle du gouvernement est maintenue à 0,1%. 

  • Financement de la protection sociale et retraites

Après les augmentations d'impôts, la question de la réduction des dépenses se pose. A ce sujet, François Hollande rappellera sans doute la nécessité de réformer le mode de financement des retraites. Concernant le financement de la protection sociale, François Hollande a maintes fois répété que cela serait pour la fin de l'année. Il devrait y avoir une probable hausse de la CSG pour le financement du risque de dépendance .

>> Réforme des retraites: Ayrault annonce la couleur

  • Pigeons, 75%, taxe smartphone... Hollande ouvrira-t-il les dossiers chauds de la fiscalité ?

En matière de fiscalité, deux dossiers principaux ont secoué le début de présidence de François Hollande : les plus-values de cessions et la taxe à 75%. Sur le premier, il a tenté tourner la page fin avril. Lors de la clôture des Assises de l'Entreprenariat, il leur a tendu la main en tentant de faire passer la pilule de la taxe sur les plus-values de cession, qui même amendée, faisait bondir certains entrepreneurs, il formulé 44 propositions. Parmi elles : la simplification du système de taxation des plus-values de cession. Elle passerait de 5 à 2 régimes. Cette taxe devrait être applicable pour toutes les plus-values réalisées dès le 1er janvier 2013, comme l'a annoncé Fleur Pellerin. Restent que les fameux "Pigeons" n'ont pas totalement désarmé, l'initiateur du mouvement Jean-David Chamboredon a d'ailleurs résumé ses inquiétudes dans un livre.

Autre grand sujet : la taxation à 75% pour les plus gros revenus. Le projet retoqué qui concerne désormais les entreprises doit encore passer devant le Parlement. Une autre taxe, sur les "appareils connectés", proposée par Pierre Lescure dans le rapport remis le 13 mai à la ministre de la Culture pourrait également être évoquée par le chef de l'Etat.

  • Pouvoir d'achat : la loi sur la consommation suffira-t-elle?

Parmi les mauvais chiffres publiés à la veille de cette conférence, l'un d'entre eux met en lumière une forte baisse du pouvoir d'achat. Sur l'année 2012, le revenu global des ménages a reculé de 0,9% en chiffres bruts selon l'Insee. Compte tenu de la croissance de la population, le pouvoir d'achat par tête se repli donc de 1,5%, soit la plus forte baisse depuis 1984. Autant dire que la pression est forte sur ce sujet.

Côté législatif, le ministre délégué chargé de la Consommation, Benoît Hamon a présenté début mai le projet de loi sur le sujet censé donner davantage de pouvoir aux consommateurs, avec par exemple l'autorisation de l'action de groupe. Une arme juridique censée "redonner du pouvoir d'achat". Difficile de trouver d'autres outils, avec tant les marges de man?uvres, en terme de redistribution par exemple, apparaissent réduites.

  • Vers un remaniement ministériel ?

Un éventuel remaniement du gouvernement est dans les esprits depuis quelques temps. Mais il est peu probable que le président de la République ne fasse d'annonce aujourd'hui. Le moment est en effet peu opportun pour François Hollande. Il reste encore des réformes compliquées à mener, comme celle des retraites, et le président de la République a tout intérêt à attendre que ces gros chantiers du quinquennat ne soient passés pour modifier son équipe ministérielle. Le sujet de l'organisation du ministère de l'Économie se pose. Les désaccords entre le ministre de l'Économie Pierre Moscovici et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg se sont multipliés ces derniers temps. Mais le sujet sera sans doute reporté à plus tard.

  • Sur les relations franco-allemandes dégradées

Sur le plan des relations avec le reste des dirigeants européens, et plus particulièrement avec Angela Merkel, François Hollande voudra sans doute lancer un message d'unité. Un brouillon de lettre devant être adressé à l'Allemagne et rédigé par des membres du parti socialiste avait fuité et lancé la polémique sur une guerre de positions idéologiques entre Paris et Berlin. Mais le ton employé n'avait pas été avalisé par l'exécutif. Il devrait aussi en profiter pour évoquer la position de la France, jusque là ambiguë, dans le débat sur la relance de la croissance au niveau européen qui aura lieu lors du sommet à Bruxelles en juin. Peu de chance toutefois, que François Hollande n'apporte de véritable précision sur ce point.

  • Mariage pour tous, vote des émigrés, Mali... les autres dossiers

Hasard du calendrier, le deuxième grand oral de François Hollande intervient pile au moment où le Conseil constitutionnel pourrait rendre une décision sur le mariage pour tous. Une censure marquerait un sérieux revers pour le président après une bataille acharnée dans la rue.

Sur l'amnistie sociale, le texte polémique proposé par le prévoit d'amnistier certains délits passibles de cinq ans de prison maximum lors de mouvements sociaux entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013. Mais le texte débattu jeudi à l'Assemblée a été renvoyé en Commission pour une réécriture.

Autre promesse en suspens : le droit de vote des étrangers. Politiquement, défendre à nouveau cette mesure fait partie des attentes d'une parti des socialistes et de leurs alliés déjà déçus en raison des mesures de rigueur budgétaires prises par le gouvernement socialistes.

Sur le Mali, enfin, la pression paraît moindre dans la mesure où l'intervention de l'armée française dans le pays fait partie des rares sujets sur lesquels François Hollande a réussit à regagner des points dans les sondages.

Commentaires 16
à écrit le 16/05/2013 à 23:14
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la chanson, on commence à la connaitre par coeur, hélas!

à écrit le 16/05/2013 à 18:58
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le changement c'etait maintenant il n'y a rien

à écrit le 16/05/2013 à 17:44
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Qu'attend-on en Europe, comme le dit Jacques Attali (hâté de sortir du lit à 7 heures ce matin...) pour mettre en conformité tous les pays à problèmes a"vec les recettes qui fonctionnent dans tel ou tel pays pour chaque domaine à changer d'urgence, c...

à écrit le 16/05/2013 à 17:31
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le francais n'est plus la langue unique de la republique (cf projet de loi fioraso) , dans ce cas pourquoi le président refuse de signer la charte europeenne des langues regionales .

le 16/05/2013 à 19:53
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Pour pas devoir embaucher des fonctionnaires en plus (pour les cours de langue et les traductions entre autres)

à écrit le 16/05/2013 à 17:11
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le tournant vers la sottie

à écrit le 16/05/2013 à 16:39
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L'appauvrissement , la décadence c'est maintenant. La France n'est pas entre les bons mains actuellement.

à écrit le 16/05/2013 à 16:24
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Tout est remis a plus tard. De toutes facons il n'a plus depuis belle lurette la confiance de la population.

le 16/05/2013 à 23:15
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C'est pas un RAPIDE!

à écrit le 16/05/2013 à 16:12
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Prendre un tournant c'est vouloir prendre une direction, on sait depuis un an, pour ceux qui ne connaissait pas, que ce n'est pas son genre. Depuis qu'il est élu, il pleut sans arrêt, et son rôle consiste essentiellement à passer entre les gouttes, e...

à écrit le 16/05/2013 à 15:45
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Maintenant c'est la récession... Maintenant c'est le tournant!? NON!!! Maintenant c'est la régression (économique et morale)... Mains tenant, c'est la DEMISSION!!! Hélas trop d'ego pour accepter la REALITE... "Des cendres naitront les roses du succès...

à écrit le 16/05/2013 à 15:31
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Cet article est rempli de fautes de Francais et de fautes d'ortographe. C'est craiment dommage car il est fort informateur.

à écrit le 16/05/2013 à 15:26
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Ce qu'il peut être fatiguant avec sont "c'est maintenant". C'est maintenant qu'il devrait démissionner avec son clan.

le 16/05/2013 à 16:21
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vous avez raison, et vous prenez sa place pour nous sauver !! Vive Encore !!

le 16/05/2013 à 17:09
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si elle est libre . BIEN SUR ...... MAIS ils se battent pour la conserver

le 16/05/2013 à 23:16
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c'est bien qu'elle leur "rapporte GROS " !!

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