Comment la crise de 2008-2009 a fragilisé l'avenir de l'économie française

L'Insee anticipe un taux de croissance potentielle compris entre 1,2% et 1,9% par an entre 2015 et 2025 en raison de la baisse de la productivité globale des facteurs de production, consécutive à la crise. Ce taux s'élevait en moyenne à 2,2% entre 1994 et 2007.
Copyright Reuters

Commençons par la bonne nouvelle. Selon les comptes révisés de l'Insee, le PIB n'a pas progressé de 1,7% en 2011 mais de 2% ! Passons maintenant aux autres enseignements de la dernière édition de « L'économie française, Comptes et dossiers », rendu public ce vendredi.

A chaque crise, la croissance potentielle souffre

Selon l'Institut, le taux de croissance potentielle de l'économie française oscillerait entre 1,2% et 1,9% entre 2015 et 2025. Petit rappel, la croissance potentielle est le rythme moyen autour duquel fluctue la croissance effective en fonction de cycles. En cause, la baisse de 0,6 point de la productivité globale des facteurs (PGF) de production souvent assimilée au progrès technique qui, avec le capital et le travail, permet de calculer le taux de croissance potentielle. Ce repli est consécutif à la récession de 2009, année au cours de laquelle le PIB a chuté de 3,1%. « A chaque récession, la PGF recule. Nous l'avions déjà constaté en 1993 et lors du premier choc pétrolier », explique Corinne Prost, chef du département des études économiques à l'Insee.

L'effet Internet s'essouffle

Cette productivité semble ralentir depuis 2009, en raison de la chute de l'investissement des entreprises et de leur volonté initiale de ne pas réduire leurs effectifs. Alors que l'Insee table sur une évolution positive du travail et du capital semblable entre 2015 et 2025 à celle observée entre 1994 et 2007, que le nombre d'heures travaillées devrait être stable, cette tendance est-elle temporaire ? Difficile à dire. Il faudrait que les entreprise décident d'investir à nouveau et réduisent la voilure en matière d'emploi. Il faudrait aussi que les améliorations technologiques et d'organisation du travail qui ont alimenté le progrès technique se développent. « Or, Internet, qui est la dernière grande rupture technologique n'a pas les mêmes effets d'entraînement que les autres grands révolutions technologiques comme l'électricité, la vapeur ou l'eau courante. Son impact sur la croissance est en train de ralentir », estime Corinne Prost.

Le champ des possibles est large

Ce pronostic n'est évidemment pas figé. « Si, comme l'estiment notamment les organisations internationales, la France souffre actuellement d'un déficit de demande, le retour vers une conjoncture haute s'accompagnerait d'une croissance effective supérieure à la croissance potentielle. Ces évaluations ne balaient toutefois pas le champ des possibles : des chocs à la hausse dus à une nouvelle vague d'innovation par exemple, ou à la baisse en raison d'un épuisement plus rapide que prévu des gains de productivité, peuvent se produire », avance l'Insee.

 

Commentaires 32
à écrit le 15/06/2013 à 9:59
Signaler
l'article est très éclairant , je suis d'accord avec vous au sujet d'internet , le mirage des alouettes a vécu , cette nouvelle économie a déjà du plomb dans l'aile , de plus les consommateurs on voulu le moins cher que le moins cher , un euro fort q...

à écrit le 14/06/2013 à 21:51
Signaler
La recherche d'aujourd'hui détermine les investissements de demain et les emplois d'après demain. Mais comme depuis les crises successives les entreprises ont diminué drastiquement les efforts en recherche., la France n'est plus une puissance innovan...

à écrit le 14/06/2013 à 18:55
Signaler
Evidemment, il ne leur viendrait surtout pas à l'idée, à ces génies de l'INSEE, que cette baisse de productivité des facteurs puisse trouver son origine dans le poids sans cesse croissant du Léviathan étatique dans l'économie... L'Etat dont la produc...

à écrit le 14/06/2013 à 16:36
Signaler
La crise de 2008 est due à l'incompétence de nos dirigeants politiques mondiaux, alléchés par l'argent et incapables de remettre de l'ordre dans la finance mondiale qui les manipule. Croyez-vous, que Monsieur BERNANCKE, Président de la FED, va arrang...

à écrit le 14/06/2013 à 15:06
Signaler
Si on prend la croissance prévue et qu'on la corrèle avec l'évolution du nombre d'habitants, on constate que la croissance par tête sera quasiment nulle sur les 12 prochaines années...

à écrit le 14/06/2013 à 14:54
Signaler
je vai etre mis a la porte car je pense exactement ce que pense les autres cela me semble aller dans le sens que je pense et j éspère que cela ne va faire du tort mais on voit la comment on va perdre de temps par nos sempiternelles actions toujours ...

à écrit le 14/06/2013 à 14:40
Signaler
Si j'ai bien compris il a deux points à retenir. 1 : facteurs de production en baisse, due vraisemblablement à une baisse des investissements. 2 : baisse de la demande. Donc pour rémédier la situation il faut investir et inciter à dépenser. Pourtant ...

à écrit le 14/06/2013 à 14:38
Signaler
Comment l'éléction de François "Flamby" Hollande a définitivement achevé l'avenir de l'économie française ? Y'aurai beaucoup à dire je pense, un article n'y suffirait pas.

à écrit le 14/06/2013 à 14:12
Signaler
"A chaque crise la croissance potentielle souffre" : normal car à chaque crise la dette et les intérêts qui lui sont dû augmentent. En France c'est l'état qui vivant à crédit fourni 50% de la croissance. Mais a force d'endettement depuis 60 ans les i...

à écrit le 14/06/2013 à 13:47
Signaler
La "France souffre actuellement d'un déficit de demande" des produits qu'elle fabrique. La preuve, son commerce extérieur est largement déficitaire ! Chaque achat de produit allemand, chinois ou autre, fait sortir autant d'argent hors du pays. C'est ...

à écrit le 14/06/2013 à 13:11
Signaler
Au nom de la loi je vous endette ! Très intéressant entretien http://www.dailymotion.com/video/xzl090_au-nom-de-la-loi-je-vous-endette-enquete-sur-la-loi-du-3-janvier-1973_news#.UbdBZb5OK9I "Enquête sur le loi du 3 Janvier 1973 de Pierre-Yves Rougey...

à écrit le 14/06/2013 à 13:08
Signaler
Excellente conférence argumentée, datée, référencée http://www.u-p-r.fr/videos/conferences-en-ligne/pourquoi-leurope-est-elle-comme-elle-est

à écrit le 14/06/2013 à 13:04
Signaler
Attention ils vont continuer leurs conneries. Pas question d'accepter n'importe quoi. Refus catégorique d'un alignement de la CSG sur les actifs pour les pensions inférieures à 1500 euros par mois. Alignement impératif du secteur public sur le secteu...

à écrit le 14/06/2013 à 12:19
Signaler
La crise n'a rien fragilisé. Elle a tout au plus révélé. Ce qui a fragilisé l'économie française, ce sont 30 et plus années de socialisme à visage plus ou moins découvert, et sa cohorte de rentes et clientèles qui ont nécessité une législation illisi...

à écrit le 14/06/2013 à 12:00
Signaler
Il serait pourtant simple de retrouver l'espoir. Jeter à la poubelle du jour au lendemain tous ces textes administratifs imbéciles qui ne font que paralyser les entreprises. Jeter à la poubelle toute cette fiscalité de nature à décourager le monde en...

à écrit le 14/06/2013 à 11:13
Signaler
Hollande a dit qu'il n'y avait plus de crise. Quel entrepreneur, quel économiste, quel salarié, quelle famille (mais le gouvernement veut éradiquer les familles), quel syndicaliste peut il croire celà? Et ce n'est pas en opposant le uns et les autres...

à écrit le 14/06/2013 à 11:11
Signaler
La consommation ne fait plus jouir. Autrefois, acheter une automobile c'était un bonheur de six mois, aujourd'hui en six jour c'est fini. Alors on garde sa vieille voiture. Que peut -on acheter qui fasse vraiment rêver? Mais rien, absolument rien. Al...

à écrit le 14/06/2013 à 11:04
Signaler
MAIS NNOOOONNN ! L'auteur de cet article n'a rien compris, il faut écouter notre président : Avant mai 2012, la crise n'existait pas ( c'était une pure invention de Sarko pour justifier sa politique ) et maintenant, la crise est derrière nous : ell...

à écrit le 14/06/2013 à 10:02
Signaler
le potentiel de croissace de la france est proche du zero, et c'est pas avec les mesures recentes que ca va aller mieux, au contraire... pour le reste la crise a bon dos; 1 hollande a dit qu'il n'y avait pas de crise 2 ca fait 30 ans que la rentabili...

à écrit le 14/06/2013 à 9:03
Signaler
Il semble bien que la crise soit prolongée par le fait qu'il est trop couteux de licencier et d'adapter les effectifs aux besoins quand la demande s'effondre de façon prolongée. Les entreprises font alors le boulot de l'état : la providence. Leur épa...

à écrit le 14/06/2013 à 8:50
Signaler
Notre administration est vraiment la digne héritière de l'Ex URSS cela ne présage rien de bon!!!

le 17/06/2013 à 20:31
Signaler
je ne suis pas fonctionnaire, mais ça m'agace que l'on se trompe de cible ! si nous avons une administration pléthorique c'est que nous avons des élus pléthorique et couteux et privilégiés, mégalo pour une bonne part (le pouvoir et le clientélisme re...

à écrit le 14/06/2013 à 8:44
Signaler
Ce n?est pas la crise qui a fragilisée l?avenir de l?économie française. Ce sont nos gestionnaires depuis 30ans qui n?ont aucune expérience de l?industrie et des enjeux de l?économie mondiale. Normale du chef de l?état en passant par les ministres au...

à écrit le 14/06/2013 à 8:36
Signaler
LA CRISE OU CEUX QUI NOUS GOUVERNES COMME DES MOUTONS ?http://by-jipp.blogspot.ch/2013/06/contre-enquete-interdite-xavier-kemlin.html

à écrit le 14/06/2013 à 8:31
Signaler
L'avenir de l'économie française se conjugue surtout au passé. Il n'y a guère que le chômage qui a un très bel avenir en France. On peut d'ailleurs le vérifier d'une année sur l'autre. Faut dire que le matraquage fiscal est un parfait moteur d'encour...

à écrit le 14/06/2013 à 8:25
Signaler
Elle a bon dos, la crise. Grâce à elle, on peut prendre une gueule d'enterrement, et expliquer au petit peuple que, finalement, on ne peut pas toucher aux rentes de situation des uns, et qu'on va créer encore plus de sinécures pour les autres, financ...

le 17/06/2013 à 20:36
Signaler
tout a fait d'accord, d'autant qu'en disant ça, vous n'attaquez ni la droite, ni la gauche, et que vous mettez dans le même sac tous nos élus... Ce qui est la réalité, et je préfère cette analyse plutôt que les anathèmes contre FH ou contre NS qui on...

à écrit le 14/06/2013 à 8:23
Signaler
Ils sont pas foutus de prévoir correctement à 1 an, alors jusqu'en 2025?

à écrit le 14/06/2013 à 8:19
Signaler
Je complète mon commentaire:les gains de productivité sont un facteur d'amélioration du bien-être;il faut en tenir compte d'une manière ou d'une autre,en taxant l'énergie pour réduire le cout du travail par exemple!

à écrit le 14/06/2013 à 8:18
Signaler
Ils nous annoncent en 2013 que la croissance 2011 n'était pas de 1,7 % mais de 2 % ! une paille de 600 millions d euro , et après ils se lancent dans de la prospective alors qu'ils ne savent même pas poser les chiffres de l existant . Quant à parler ...

à écrit le 14/06/2013 à 8:14
Signaler
L'INSEE devrait revoir sa copie en prenant en compte le role de l'énergie dans les gains de productivité!Il faut comparer le cout du travail et le prix de l'énergie.Voir à ce sujet la note n°6 du CAE.Merci.

à écrit le 14/06/2013 à 8:02
Signaler
La crise globale (2007 - ?) http://www.leconomiste.eu/04-26--Crise-globale-2007-.pdf

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.