Quel avenir pour l’économie française dans un monde de plus en plus globalisé ?

Alors que l’industrie française cherche un nouveau souffle, le Commissariat à la stratégie et à prospective ébauche plusieurs hypothèses pour dessiner l’économie française de demain.
Fabien Piliu
La prospective est un art difficile

Le présent est-il si peu radieux pour que l'avenir de l'économie française soit ainsi au centre de toutes les attentions ? Après le ministère du redressement productif et ses 34 projets industriels, la Commission Lauvergeon dont on attend toujours le compte-rendu des travaux, et le Medef, c'est au tour du Commissariat à la stratégie et à prospective, affichant pleinement sa mission, de plancher sur le futur.

Décrochage progressif

Cet engouement pour la prospective n'est guère surprenant. Nombreux sont les économistes qui expliquent en partie le décrochage progressif de l'industrie française par l'absence de vision stratégique de long terme.

Jeudi, lors d'une série de débats organisés, le Commissariat dirigé par Jean Pisani-Ferry a tenté d'esquisser ce que pourrait être demain pour les entreprises tricolores et leurs salariés dans un monde davantage encore internationalisé.

« De quelle manière la France doit-elle s'insérer dans le commerce mondial ? Si la France n'a pas tranché cette question, d'autres pays tels que l'Allemagne et le Royaume-Uni l'ont fait. Ces deux pays constituent des exemples opposés d'insertion internationale », explique le Commissariat dans une note introductive aux débats.

L'Allemagne a enregistré un excédent commercial de 188 milliards d'euros en 2012

En effet, l'Allemagne s'est intégrée dans la chaîne de valeur ajoutée mondiale à travers une puissante industrie manufacturière. Comment ? En délocalisant les segments à plus faible valeur ajoutée du processus de production pour concentrer ses efforts sur les segments à forte valeur ajoutée.

Grâce à cette stratégie, elle affiche un excédent de la balance commerciale particulièrement enviable, tiré par des exportations nettes de biens qui font plus que compenser les importations nettes de services. En 2012, l'Allemagne a enregistré un excédent commercial de 188 milliards d'euros quand la France affichait un déficit de 67,2 milliards…

Une stratégie différente au Royaume Uni

Le Royaume-Uni a adopté une stratégie radicalement différente, centrée sur les services échangeables. Résultat, si sa balance commerciale reste déficitaire, celle des services est largement excédentaire comparée à celle de la France.

« Par exemple, pour l'année 2012, la balance des services présentait un surplus de 4,5 % du PIB, contre un excédent de 0,9 % pour la France », observe le Commissariat qui constate également que le Royaume-Uni s'attache aussi à attirer des talents et les capitaux du monde entier, à l'image des États-Unis.

Au regard de ces deux exemples, une stratégie à l'allemande est-elle envisageable pour la France, comme l'espèrent certains experts qui vantent le modèle outre-Rhin reposant sur la puissance du Mittlestand, son tissu de moyennes entreprises ?

Copier nos amis anglais ?

Pour y parvenir, de nombreux chantiers doivent être menés, notamment pour favoriser le développement des entreprises. Le modèle britannique serait-il duplicable en France, sachant que les services qui représentent 60 % de l'activité économique globale mais seulement 20 % du commerce international « sont appelés à se développer de façon à la fois intensive et extensive », note le Commissariat, rappelant que l'Union européenne et les États-Unis étaient entrés dans des négociations sur le commerce de services pour accroître ceux susceptibles d'être échangés, ouvrant la voie à une croissance extensive.

« Dans le même temps, le rattrapage économique des pays émergents s'accompagne d'un rapprochement des standards de consommation de services, comme en témoignent déjà les évolutions de leurs importations de services », poursuit la note.

Dans ce contexte, miser sur les services intensifs en savoir, où la France semble posséder un avantage, est-il la solution ? Le Commissariat ne tranche pas. Il tranche d'autant moins que, comme il le rappelle, certains services se développent en symbiose avec l'industrie, les consommateurs demandant des solutions complètes et des produits industriels sur-mesure qui incorporent une proportion croissante de services.

Un modèle français hybride

« Doit-on choisir entre un mode d'insertion internationale tourné vers les services ou les biens, ou délibérément opter pour un modèle hybride avec comme principal critère les sous-secteurs où les gains de productivité sont les plus élevés ? L'enjeu central n'est-il pas au final celui de l'innovation et de la créativité, que ce soit dans l'industrie ou dans le secteur des services ? », s'interroge le Commissariat. La réponse est probablement en partie dans la question.

Fabien Piliu
Commentaires 13
à écrit le 28/09/2013 à 16:29
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les delocalisations de savoir et de production ont fragilisse l economie francaisse. il et claire qu il faut attire de nouveaux producteur de richesse en france a force de le repete ont va peut etre y arriver ???

le 29/09/2013 à 19:59
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Pour attirer il faut donner aux biens et services que nous vendons hors de nos frontières leurs vrais valeur et pour cela comprendre ce qui suit Galilée dans "Galilée récidive" nous dit que la richesse à deux composantes une réelle une imaginair...

à écrit le 27/09/2013 à 21:03
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L'avenir de la FRANCE ? La sortie de l'Europe, pour dévaluer comme l'a fait la Suède de 25 %, Suède pays HZE et qui va bien, nous devons sortir et dévaluer de 30 %, le salut est là, sinon mort économique assurée.

à écrit le 27/09/2013 à 19:11
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Si nous continuons sur notre esprits enferme nous serons dans seconde zones économiques.

le 29/12/2014 à 16:08
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nous le somme déjà reveiller vous

à écrit le 27/09/2013 à 15:28
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Où serait l?intérêt de la France de faire comme ses voisins, alors que faire différent donne de la plus-value! Le label France avait beaucoup plus notoriété avant d'être noyer dans cette Europe!

le 27/09/2013 à 17:21
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Bof...! Votre propos ne manque pas de pertinence effectivement.

à écrit le 27/09/2013 à 14:45
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Ah les clubs de réflexions de la cinquième république,ça nous rajeunis pas tout ça.Tout cela sera bien vite enterré comme d'hab.Remettre en cause les intérêts des lobbys qui ronronnent depuis des lustres (il faut avant tout mettre de la concurrence ...

à écrit le 27/09/2013 à 14:40
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Certainement pas brillant avec gestion socialo.

à écrit le 27/09/2013 à 14:31
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que de fric dépensé pour rien !!!!!

à écrit le 27/09/2013 à 13:56
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Plutot que de chercher à imiter nos voisins il me semble que nous devrions exploiter notre façade maritime en developpant l'activité portuaire .En effet comment expliquer que le seul port de Rotterdam réalise un trafic supérieur à celui de l'ensemble...

le 27/09/2013 à 14:32
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La France a choisi de développer les acquis sociaux des dockers et pas l'activité portuaire.

le 27/09/2013 à 17:17
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il est bien trop tard pour miser sur le portuaire, sauf peut etre centrer sur 3 ports maxi et guère plus

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