La justice a Michèle Alliot-Marie et son père dans le viseur. Le tribunal de Nanterre a ouvert le 13 juin une enquête portant sur des mouvements de fonds suspects entre des associations liées à l'office du tourisme de Saint-Jean-de-Luz et le luxueux l'hôtel de Chantaco dirigé par Bernard Marie, le père de l'ancienne ministre, affirme Le Parisien/Aujourd'hui en France dans l'édition de ce vendredi.
Il s'agit de vérifier la légalité du transfert de 200.000 euros au total sur une période allant de 2010 à fin 2012. La justice soupçonne Michèle Alliot-Marie et son père - âgé de 95 ans - d'"abus de confiance" au préjudice de plusieurs associations locales du Pays Basque. Trois juges d'instruction financiers sont en charge du dossier.
Enquête préliminaire de six mois
Le neveu et porte-parole de l'ancienne garde des Sceaux, Florimont Olive, a beau assurer au Parisien que, "connaissant l'honnêteté absolue de Michèle Alliot-Marie, cette enquête ne débouchera sur rien", il est à noter que les investigations du tribunal de Nanterre a été ouvertes après une enquête préliminaire qui a duré six mois. Celle-ci faisait suite à un signalement de la cellule de lutte contre le blanchiment d'argent, Tracfin.
Une source proche de l'enquête confie au quotidien que "l'argent a emprunté plusieurs circuits. Mais ils sont assez simples. Il ne semble pas que l'on rencontre, dans cette affaire, le moindre compte offshore".
Polémique tunisienne en 2011
La levé du secret sur cette enquête pourrait en tous cas être très encombrante pour l'ancienne ministre de l'Intérieur sous la présidence de Jacques Chirac. A l'âge de 67 ans et après avoir enchaîné les ministères régaliens - Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères - sous les présidences Chirac et Sarkozy, elle avait déclaré fin août qu'elle n'excluait rien pour la présidentielle de 2017. Elle avait envisagé d'être candidate à l'Elysée en 2007.