Retraites : Pour Pierre Gattaz (Medef), le dispositif sur la pénibilité est "une usine à gaz kafkaïenne"

Un marqueur anti-économique, anti-entreprise". Le "nouveau combat du Medef". Le patronat par en campagne contre la création d'un compte pénibilité dans le cadre de la loi sur les retraites qui vient d'être votée en première lecture
Jean-Christophe Chanut
Le Medef est vent debout contre le dispositif prenant en compte la pénibilité pour permettre une retraite anticipée.

Le Compte pénibilité prévu dans le projet de loi sur les retraites, Pierre Gattaz n'en veut pas. Le président du Medef part même en croisade contre "cette usine à gaz kafkaïenne».

Selon le projet de loi (voté ce mardi 15 octobre par l'Assemblée nationale), ce compte personnel de prévention de la pénibilité, applicable à compter du 1er janvier 2015, permettra aux salariés d'accumuler des points en fonction du temps passé en situation de pénibilité pour soit se reconvertir, soit travailler à temps partiel ou, enfin, partir plus tôt à la retraite (au maximum deux ans plus tôt).

Pour financer ce dispositif - estimé à 500 millions d'euros dans un premier temps puis à 2,5 milliards d'euros en vitesse de croisière - , le texte prévoit deux sources de financement : une cotisation générale payée par toutes les entreprises qui pourrait atteindre 0,2% de la masse salariale ;  une cotisation supplémentaire versée par les seules entreprises qui ont au moins un salarié exposé à des tâches pénibles. Le taux devrait varier en fonction du degré de pénibilité.

Un mécanisme anti-économique, selon le Medef

Ce mécanisme "nous fait frémir", a affirmé ce mardi 15 octobre le président du Medef, Pierre Gattaz, il "crée énormément d'inquiétude notamment parmi les TPE/PME", c'est "vraiment le sujet qui fâche", le "nouveau combat" du Medef, a-t-il déclaré. Et d'ajouter encore : "c'est un marqueur anti-économique, anti-entreprise".

Outre le financement du dispositif, ce que dénonce le président du Medef c'est sa complexité : "il va falloir remplir des fiches d'exposition qui donneront droit à des points, les envoyer, déterminer les seuils de pénibilité qui déclenchent l'obtention de ces points. Et tout ça pourra être contesté en permanence par nos salariés ou les partenaires sociaux".

Comme alternative, Pierre Gattaz veut s'appuyer sur la loi Fillon de 2010

Très remonté, Pierre Gattaz enfonce le clou : « On crée une "Hydre de Lerne purement administrative, bureaucratique qui ne tient absolument pas compte aujourd'hui des réalités du terrain et de la spécificité de chaque entreprise" alors que c'est "avant tout un problème d'entreprise avec ses salariés". Comme solution alternative au compte pénibilité, Pierre Gattaz propose que les partenaires sociaux planchent sur une amélioration de la loi Fillon de 2010, prévoyant un départ anticipé à la retraite pour les salariés âgés reconnus handicapés à hauteur de 20%.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 13
à écrit le 21/10/2013 à 9:50
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qui na pas travaillier dans le batiment, sur les routes; avec des cadances infernalles; dans les usines; et les frigots ne connaissent pas les douleurs et les incapacites qu e peuvent generes ces metiers? en plus en retardant l age de la retraite...

à écrit le 17/10/2013 à 21:33
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Dans le genre bétises on a : une bonne peugeot se drappe bien du drapeau.

à écrit le 16/10/2013 à 11:59
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Cette attitude du patron du Medef montre bien le manque de transparence et de bienveillance de certains dirigeants à l'égard de leurs salariés : le patronat ne sortira pas grandi en menant ce combat contre une mesure qui ne lui couterait pas un bras ...

à écrit le 16/10/2013 à 11:13
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quid des régime spéciaux ? ils partiront à la retraire à 40 ans ?

à écrit le 16/10/2013 à 10:17
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Chic! conducteur de tgv, conduire la nuit et subir des vibrations de la locomotive sera reconnu comme pénibilité. La retraite sera avant 50 ans vers 47/48 ans c'est socialement juste.

à écrit le 16/10/2013 à 1:49
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Le dispositif pénibilité va insidieusement créer une niche dans le système des retraites, et la pénibilité sera progressivement étendue à toujours plus de professions. Au final, plus personne ne partira à un âge réaliste (comprendre par là à un âge r...

à écrit le 15/10/2013 à 22:13
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Que tous ceux qui n'ont pas un emploi pénible se dénoncent !!! Marrant, pas un fonctionnaire,... et pourtant !

à écrit le 15/10/2013 à 21:15
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Le manager de l Elysée qui parle pénibilité et qui oublie dangerosité et précarité qu il impose aux uns mais pas aux autres qui sont en sécurité, c juste ça ? On nous fait du terrorisme anti employé !

à écrit le 15/10/2013 à 21:07
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C est bien ce qu on dit l entreprise est une usine à gaz pour esclaves ! Et le manager SS qui fait buter les salariés en précarité au travail, on peut en parler ? On stress les gens comme ça ils se suicident au travail, cout global 70 milliards, si a...

à écrit le 15/10/2013 à 20:50
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je pensais qu'on avait touché le fond avec la Miss P. mais avec Gattaz ....on tombe dans l'obscurantisme.

à écrit le 15/10/2013 à 19:35
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pierre Gattaz ne peut comprendre le mot pénebilité,il na jamais travaille de sa vie!

le 15/10/2013 à 20:11
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Cependant, il a tout de même raison. Usine à gaz doublé d'une nouvelle inégalité made in PS

à écrit le 15/10/2013 à 19:25
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Mon cher ami votre diagnostique,de la part de communiste s'avère très exact

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