Les salariés bretons se mobilisent, sans bonnets rouges

A Rennes ou Morlaix, les salariés sans bonnets rouges ni drapeaux bretons, manifestent pour l'emploi. Le ministre délégué à l'agro-alimentaire, Guillaume Garot, promet qu'une "dimension sociale" sera donnée au pacte d'avenir pour la Bretagne

 Les salariés manifestaient samedi matin en Bretagne, à l'appel d'une intersyndicale qui exige des mesures sociales dans le "Pacte d'avenir" lancé par l'Etat et espère reprendre la main face au mouvement des "Bonnets rouges".

Les manifestations, à l'appel de sept syndicats régionaux, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU, ont débuté samedi matin à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) et Lorient (Morbihan).

Les manifestations, sans aucun bonnet rouge et avec quelque rares drapeaux bretons, mettaient en avant des mots d'ordre pour l'emploi: "zéro chômage", "la mort de l'emploi". Une autre manifestation doit avoir lieu à Morlaix à partir de 15H00.

Une dimension sociale pour le pacte d'avenir

Face aux revendications des syndicats, le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a assuré samedi matin sur Europe 1 qu'une "dimension sociale" serait donnée au Pacte d'avenir notamment dans l'industrie agroalimentaire.

Les leaders de la CFDT et de la CGT, sur place

A Lorient samedi étaient présents les leaders de la CFDT, Laurent Berger, et de la CGT, Thierry Lepaon. Ce dernier doit se rendre à la manifestation de Morlaix dans l'après-midi, au coeur de la zone la plus touchée par "la crise bretonne". Les deux leaders syndicaux défilaient côte à côte samedi matin à Lorient derrière une banderole: "Pour l'avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne".

Les syndicats espèrent bien reprendre le dessus sur le collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne" initiateur du mouvement des "Bonnets rouges" contre l'écotaxe et pour l'emploi.

Le leader des bonnets rouges sifflé

Mais Christian Troadec, l'une des principales figures des "Bonnets rouges" s'est lui-même mêlé aux manifestants samedi "pour faire front à la casse de l'économie bretonne", a-t-il annoncé dans un communiqué vendredi. Le leader des Bonnets rouges a été sifflé par la foule des manifestants.

Seule Force ouvrière-Bretagne s'est désolidarisée de l'intersyndicale, comme elle a rejeté, au niveau national, l'appel de la CFDT et de la CGT à constituer un front uni face à la "gravité de la situation" du pays et "la menace populiste". Mais des drapeaux de FO flottaient dans le ciel rennais, le syndicat ayant déjà appelé dès octobre à manifester en Ille-et-Vilaine contre les plans de licenciements.

S'imposer face aux "Bonnets rouges"

La Bretagne est frappée par une vague de plans de restructurations dans l'agroalimentaire, les télécoms et l'automobile, trois piliers de l'économie régionale.

Avec cette journée de mobilisation, l'intersyndicale entend peser sur le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mi-octobre pour tenter de trouver des solutions pérennes à la crise, amplifiée par le rejet de l'écotaxe. Pour les sept organisations, ce pacte est "insuffisant". Elles exigent qu'au-delà des mesures économiques qu'il contiendra, un "pacte social" soit inclus.

Formation, accompagnement des personnes licenciées, conditions de travail sont les principales mesures revendiquées par les syndicats, au même titre que les modalités du dialogue social pour que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région. Le niveau de la mobilisation de samedi sera scruté avec attention: il s'agit pour les syndicats de s'imposer face au mouvement des "Bonnets rouges" de Christian Troadec.

Les bonnets rouges appellent à une grève le 30 novembre

Ce mouvement est à l'initiative d'une manifestation pour l'emploi et contre l'écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d'entreprises, d'élus, de militants politiques et régionalistes. Cinq personnes ont été interpellées pour des violences lors de cette manifestation.

Les Bonnets rouges ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec, un des animateurs du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'initiative des "Bonnets rouges".

Mais pour les syndicats, les "Bonnets rouges" sont victimes d'une "manipulation" de la part du patronat, de la FNSEA, et de responsables politiques.

"On ne rejette personne", a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. "Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe", a-t-il dit à l'AFP.

 

Commentaires 29
à écrit le 25/11/2013 à 15:43
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les bretons qui manifestent ne font pas la révolution, ils défendent que leurs interets, ils s'en fichent de la france et d'ailleurs la bretagne c'est pas la france , souvent on entend dire. Vous avez vu un drapeau français ? Non que des drapeaux br...

à écrit le 24/11/2013 à 23:55
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C'est presque toute la France qui est sinistrée, pas seulement la Bretagne. J'encourage mon fils à se présenter aux élections, au moins le statut d'élu à partir du Parlement, offre des opportunités magnifiques et des privilèges à faire rêver.

à écrit le 24/11/2013 à 17:08
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En fait si l'on resume les commentaires. il y a la manifestation des bonnets rouges, celle ci est justifiee, approuvee et soutenue et la manifestation des salariés "manipules par ces salauds de syndicats" ...Et encore les salariés qui manifestaient a...

le 24/11/2013 à 20:14
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Pour la barbecue-party, on vient pour manger des merguez frites gratis, pas pour casser des portiques. L'état d'esprit n'est pas le même. On ne compare pas la fête de l'Huma avec une révolte citoyenne.

à écrit le 24/11/2013 à 13:13
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La fdsea a eu l'intelligence tactique d'associer a sa lute contre l'écotaxe, toutes les personnes désespérées parce qu'elles avaient perdu ou pourraient perdre leur emplois, notamment dans l'industrie agro alimentaires, les mécontents de la fiscalitė...

le 24/11/2013 à 13:56
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La vrai manif des bretons, ce sera le 30 novembre. Le défilé de la CGT et CFDT était une barbecue-party réservé au syndicalistes pour réaffirmer leur sectarisme. Ça me fait rigoler de voir ces guignols demander l'arrêt des licenciements alors que c...

à écrit le 24/11/2013 à 11:38
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La vraie manipulation, c'est récupérer le mécontentement des salariés pour le juguler via des syndicats qui maitrisent la communication. Le mouvement des bonnets rouges exprime un ras-le-bol fiscal très sincère et très partagé, comme en témoigne à la...

le 24/11/2013 à 12:51
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Chacun a compris , c'est tellement évident !

le 20/09/2014 à 13:28
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@toccata Parce-que les bonnets rouges n'ont pas obtenu la suspension de l'écotaxe ??? Les légumiers qui ont incendié la centre des impôts ne vont ils pas obtenir une énième subvention??( à ajouter à toutes celles déjà perçue)? Les bretons ne vont i...

à écrit le 24/11/2013 à 10:38
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Avec une CFDT, véritable franchise du PS commandée par L.Bergé qui pense plus comme Chérèque, à assurer sa future carrière au sein du PS et une CGT dont les leaders ont appelé à voter pour l'équipe qui nous emmène tout droit vers les beaux rivages d...

à écrit le 24/11/2013 à 5:01
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Pour que la mobilisation devienne générale en Bretagne (en attendant qu'elle le devienne partout en France) il suffit que Ayrault en rajoute une couche avec le projet insensé de son aéroport.

à écrit le 23/11/2013 à 23:22
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Le peuple crie "de l'emploi", le gouvernement répond « Qu'ils mangent de la brioche ! » autrement dit, la "dimension sociale"

à écrit le 23/11/2013 à 18:17
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Bizarre ....... pas de légion de crs ni d'arrosages ! Les" forces de l'ordre" font comme les bleus, ils se reposent avant le grand match du 30 novembre ! Faut dire que les syndicalistes sont frileux et puis il caille ! Faudrait pas qu'ils tombent mal...

le 24/11/2013 à 13:08
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Rien de bizarre : Pas de CRS, ni arrosage, car pas de casses de portail eco taxe ou de radar non plus. De tout temps, les manifestations des agriculteurs ont été celles qui ont le plus créés de dégâts, entre casse et saccage de sous préfectures, par ...

le 24/11/2013 à 13:27
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1789, pas de casse ????????? Vous vivez à quelle époque ???????? Continuez à payer vos impôts taxes bien sagement !!!! Bonne nuit.

le 24/11/2013 à 18:56
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1789 révolution paysanne? Pas du tout! Tout s'est joué dans les villes et entre la bourgeoisie et la noblesse. Il n'y a rien de plus conservateur qu'un paysan. Les ancêtres des bênets rouges se sont fait trouer la peau pour sauvegarder les privilèges...

le 25/11/2013 à 13:29
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Nuit du 4 au 5 août 1789 abolition des privilèges pour apaiser la révolte agraire !

le 20/09/2014 à 13:31
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@Thelma Nous continuons à payer des taxes qui pour partie vont alimenter les subventions versées aux agriculteurs.

à écrit le 23/11/2013 à 18:07
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Erreur dans le titre de l'article? Je ne suis pas sûr qu'il y ai encore des salariés en Bretagne????

le 23/11/2013 à 19:00
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oui ya des salariés en bretagne: mairies, préfectures, profs, policiers, soldats, pole emploi, la poste , caf, assedic, PEUGEOT citroen rennes, SOCOPA viandes, COOPERL arc atlantique, BOLLORE, BIGARD, WOLSELEY, YVES ROCHER, Ca en fait des emplois.

à écrit le 23/11/2013 à 18:07
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Une fois de plus les syndicats organisent une manifestation en plein grand froid ... Seraient-ils complices des pouvoirs UMP PS pour s'arranger ainsi et pourri les manifestations des salariés ? Car enfin, pour qu'une manifestation soit efficace, il...

à écrit le 23/11/2013 à 17:58
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Ils osent parler de défense de l'emploi. Margaret Thatcher disait des syndicats qu'ils se plaignaient des malheurs qu'ils avaient causé. Ils manifestent contre le chômage après avoir fait de la surenchère et de la grève la base de leur action pendant...

à écrit le 23/11/2013 à 17:54
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oui je les ai vu , ils criaient vive la gauche et bienvenu aux écotaxes," Mosco Président" et plus d'impôts . Pas de quoi avoir la Banane quand même .

à écrit le 23/11/2013 à 17:12
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Les syndicats mobilisent désormais seulement quelques pékins. C'est la fin, la rue reprend le pouvoir face à ces dinosaures;

à écrit le 23/11/2013 à 16:26
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Aller manifester avec les pins, les autocollants, les drapeaux de la CGTFDT. Et revivez dans votre salon ces instants magiques en DVD et Blu-Ray.

à écrit le 23/11/2013 à 15:21
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Il parait que les syndicats ont été obligés de faire venir des militants et des fonctionnaires d'autres régions...toujours est-il que les syndicats pro-gouvernementaux ne font pas recette en Bretagne.

à écrit le 23/11/2013 à 15:06
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Les caisses sont vides à force de les avoir pillées avec la complicité et l'incompétence des gouvernements successifs. La France est dans un état catastrophique ! Les caisses du privé il y a bien longtemps que tout le monde s'y sert !!!!! C'est la c...

à écrit le 23/11/2013 à 13:59
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A l'instar de nos hommes dit "politiques" les syndicats n'ont que pour objectif le pouvoir... Le prendre, le reprendre, écarter les gêneurs, ... A quand le retour du politique dans tout ceci !? A quand des hommes et des femmes intéresses par le d...

le 24/11/2013 à 0:24
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Les syndicats sont les bras de certains partis politiques : historiquement, CGT et PC, FO et PS. Les bras servent la conquête du pouvoir et le confortent.

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