Fini le règne sans partage du management pyramidal dans les sociétés, les entreprises « agiles » pointent le bout de leur nez. Ces dernières ont décidé de briser le processus de décision classique. Ou du moins, de le faire évoluer.
Concrètement, plutôt que de privilégier un système hiérarchique, elles mettent en place un nouveau type de management, plus horizontal, via de petites équipes autogérées qui fonctionnent par projet. Le manager n'est plus considéré comme un donneur d'ordres, mais devient un incubateur d'idées. Tandis que l'employé passe du statut d'exécutant à celui d'acteur à part entière, encouragé à partager ses idées et sa vision du projet.
Le management estampillé « 3.0 »
Chez Wemanity, une start-up parisienne spécialisée dans les technologies de l'information, on ne jure que par ce mode de management estampillé « 3.0 ». Au sein de cette structure de 45 personnes née en mars dernier, Éric Seguier chapeaute les travaux et innovations dans ce domaine. L'intitulé de son poste, « Chief Happiness Officer », CHO, balaye d'emblée toute référence hiérarchique.
Pour lui, l'intérêt de ce nouveau type d'organisation va crescendo. Wemanity organise ainsi des formations auprès de cadres de grosses sociétés, comme la Société générale, Orange ou Schneider Electric.
Et ce, « même si cela concerne surtout leurs services des technologies de l'information », indique le CHO.
« Les entreprises ont besoin de gagner en réactivité »
Professeur au sein du groupe de recherche et d'études en gestion de HEC, Charles-Henri Besseyre des Horts observe, pour sa part, que d'autres secteurs de l'économie -notamment dans l'industrie -, se convertissent progressivement à cette nouvelle organisation du travail. Pourquoi ?
« Parce que face à la dérégulation, à l'essor du Net, des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, les entreprises ont besoin de gagner en réactivité, ce que permet ce type de management. »
Tous les repères sont bouleversés dans un monde du travail qui protège les « in », mais exclut un nombre croissant de « out ». Plus de 20 millions de chômeurs en Europe, plus de 3,2 millions en France, et une difficulté surtout à y faire entrer les jeunes.
Face à ce défi, dans un monde occidental en croissance faible, on cherche d'autres solutions. La flexibilité du temps de travail, l'ouverture des magasins le dimanche ou la nuit font partie de la boîte à outils. Mais ce changement de société se heurte à de profondes résistances.
Et d'autres pistes, comme le partage du travail, refont surface, à l'image du nouveau parti de Pierre Larrouturou, La Nouvelle Donne, partisan de la semaine de quatre jours. Et si l'avenir était à la fin du travail... tel que nous l'avons connu ?
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