Les PME sont-elles prêtes à investir de nouveau ?

Menacées de décrochage face à la concurrence internationale, les PME françaises ont décidé d’investir de nouveau. Publiée par GE Capital, l’étude CapEx témoigne d’une reprise des intentions d’investissement et d’embauche des TPE et PME françaises pour pouvoir lutter contre la concurrence internationale.
Fabien Piliu
L'industrie française est sous-équipée en robots selon le rapport Gallois

La confiance serait-elle de retour dans les TPE et les PME françaises ? Selon l'étude annuelle CapEx réalisée par GE Capital, leur indice de confiance a bondi entre 2013 et 2014 pour s'élever à 23%, très loin du tout petit 4% affiché l'année dernière. Cette tendance, également palpable dans les autres pays européens, doit toutefois être relativisée, la France restant le troisième pays le moins optimiste du panel, juste devant l'Italie et la Hongrie. C'est au Royaume-Uni où 54% des chefs d'entreprises affichent leur confiance, que le moral est au plus haut en Europe, suivi par l'Allemagne (45%) et la Pologne (45%).

Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de plus de 2.250 PME dans sept pays européens, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Pologne, République Tchèque et Hongrie. 

"Une excellente nouvelle"

Néanmoins, avec 90 milliards d'euros d'intentions d'investissement au premier trimestre 2014, contre 64 milliards d'euros un an plus tôt, les TPE et PME françaises se placent juste derrière leurs homologues allemandes. " C'est une excellente nouvelle pour l'économie française et la croissance future. Après plusieurs années d'attentisme, les entreprises, notamment industrielles, ont pris conscience du décrochage qui les menaçait. Il devenait urgent pour elles de moderniser l'appareil de production, dont l'obsolescence leur a coûté un certain nombre de contrats ", explique Patrice Coulon, le directeur général délégué de GE Capital France. La valeur de ces contrats perdus a été évaluée par GE Capital : elle atteignait respectivement 14,3, 8,6 et 11,4 milliards aux premiers trimestres 2012, 2013 et 2014.

Les résultats de cette enquête sont en ligne avec les statistiques de l'Insee présentées dans sa dernière note de conjoncture. Selon l'Institut, la formation brute de capital fixe des entreprises non financières progresserait de 0,4% fin juin, après avoir chuté de 1,9% et 2,3% en 2012 et 2013.

Selon le rapport Gallois,  la robotisation des industries françaises est en retard. la France ne compterait que 34.500 robots industriels, avec une moyenne d'âge élevée, contre 62.000 en Italie et 157.000 en Allemagne.

Biens d'équipements et véhicules commerciaux

De fait, les postes d'investissements les plus importants pour les PME françaises restent les biens d'équipement et les véhicules commerciaux, avec des intentions d'investissement en hausse par rapport à l'année dernière, respectivement de 42,7 milliards (+45%) et 20,4 milliards d'euros (+13%). On observe également une augmentation significative des investissements en matériels et équipements informatiques et de bureau », observe l'étude.

Reste à financer ces projets d'investissements. Selon l'enquête, les PME françaises sont aussi nombreuses à préférer le financement par crédit-bail (19%) en 2014 que le financement via le prêt bancaire traditionnel (19%). Elles restent 41% à privilégier le financement par leurs fonds propres.

Un effet CICE ?

L'action de l'exécutif, et  notamment la mise en place du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en vigueur depuis le 1er janvier explique-t-elle ce changement d'attitude de la part des chefs d'entreprises ? Patrice Coulon reste dubitatif. " La question n'était pas posée en tant que telle. Mais si le CICE avait dû être le principal facteur de la reprise de l'investissement, notre enquête l'aurait révélé ", explique-t-il.

Dans un focus intégré à sa note de conjoncture dévoilée vendredi 4 avril, l'Insee constate que les entreprises françaises - 53% dans les services et 46% dans l'industrie- comptent en majorité utiliser le CICE pour investir et embaucher davantage en 2014.

Dans le secteur de l'hébergement-restauration, la proportion grimpe à 68% et à 75% dans les activités de services administratifs et de soutien. L'effet sur l'emploi serait moins élevé, 43% des entreprises de services et 31% de celles de l'industrie évoquant un effet sur les embauches. En revanche, l'effet du CICE sur les niveaux de salaires et les prix de vente serait plus faible. Dans les services, 38% des entreprises utiliseraient ce dispositif pour augmenter les salaires et 29% pour baisser leurs prix de vente.

 

 

Fabien Piliu
Commentaires 8
à écrit le 15/05/2014 à 17:28
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Cet article qui date d'avril se gargarise de la reprise des investissements ... en ben non, le 12 mai il faut bien regarder la réalité en face, les investissements ont baissés au 1er trimestre ... mince alors.. on nous aurait menti ! Je vais être ...

à écrit le 07/04/2014 à 21:47
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Les PME sont comme les banques. Elles voient la réalité. Pourquoi investiraient-elles donc..??

à écrit le 07/04/2014 à 18:44
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L'industrie traditionnellement grande pourvoyeuse d'emplois embauche de moins en moins grâce à l'automatisation... nécessaire à la compétitivité des pays développés à la main d'oeuvre plus qualifiée donc plus coûteuse sur le marché international. Que...

à écrit le 07/04/2014 à 17:18
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Mais oui , bien sûr...TOUT l'horizon est couvert d'entreprises qui sont prêtes à investir...Elle n'attendent que le Signal !!! Cette fois , nous allons vaincre le monde entier...j'en suis intimement convaincu...

à écrit le 07/04/2014 à 17:15
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Elles sont prêtes à investir,c'est différent de elles investissent.Car si de nombreux patrons aimeraient changer la vieille camionette , ils la gardent encore un an de plus car de quoi sera fait notre avenir socialiste radieux ???

le 07/04/2014 à 21:50
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D'ailleurs, en parlant de "socialisme", les US en nourrissant 50 millions de personnes aux food-stamps sont certainement les plus socialistes existants sur la planète...

à écrit le 07/04/2014 à 14:19
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non, c'est impossible d'investir pour gagner (des gains) si nos impôts ne sont pas comme ceux des allemands, au mieux.. on refera idem, du rentable en chiffre de l'Emploi mais.. sur déficits toujours, commercial et public, sur Dette de désunificatio...

à écrit le 07/04/2014 à 11:30
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Bon nombre de petites entreprises sont de toutes façons bloquées pour embaucher, à cause des seuils sociaux !! De plus, une large majorité bloqué l'embauche à cause des difficultés à revenir en arrière : "un CDI, c'est pour la vie !" Créez un contra...

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