Valls : les allègements de cotisations doivent aller à l'emploi, pas aux dividendes

Devant un parterre de préfets et de fonctionnaires territoriaux, Manuel Valls a défendu la logique du pacte de responsabilité: les allègements consentis aux entreprises doivent servir à l'emploi et à la compétitivité.
Jean-Christophe Chanut
Le Premier ministre espère que tous les députés socialistes voteront le programme de stabilité, comprenant le pacte de responsabilité

Tout le monde sur le pont pour faire vivre le pacte de responsabilité. C'est, en substance, le message délivré par le Premier ministre ce 28 avril devant un parterre de ministres, de préfets et de fonctionnaires territoriaux réunis à Paris.

Mais pour Manuel Valls, la première des priorités du pacte de responsabilité - qui prévoit de nouveaux allègements de cotisations sociales et une baisse de la fiscalité des entreprises-  doit être l'emploi.  Il l'a martelé de façon explicite:

"Je vais être très clair: les marges dégagées par les entreprises doivent servir à l'investissement et à l'emploi, elles n'ont évidemment pas vocation à être consacrées aux dividendes versées aux actionnaires ou à la rémunération des dirigeants... Ces marges sont le carburant de la reprise économique nationale."

Les préfets doivent être vigilants sur les engagements pour l'emploi

Et d'ajouter que les représentants de l'Etat dans les territoires devront être vigilants sur ce point même s'il ne s'agit pas "d'introduire une  conditionnalité administrative aux baisses de cotisations et d'impôts, mais de s'assurer que les engagements sont connus, compris et tenus. Les entreprises doivent savoir que cette question leur sera posée",

Très concrètement, le Premier ministre a prié les représentants de l'Etat de réunir localement "les forces vives économiques - entreprises, unions syndicales locales, chambres consulaires, experts-comptables -, notamment pour traduire les engagements en embauche" et "expliquer le pacte".

Attention aux relations interentreprises !

Manuel Valls a aussi insisté sur un point très important, notamment pour les PME sous-traitantes. Il demande aux préfets: 

"d'être vigilants quant aux relations interentreprises. Les donneurs d'ordre doivent agir dans le respect de leurs sous-traitants. Il n'est pas acceptable qu'un grand donneur d'ordre capte par sa pratique commerciale l'intégralité des baisses de coût des fournisseurs, qui doivent eux aussi conserver les moyens d'investir et de se moderniser. Je vous demande d'être attentif sur d'éventuelles pratiques déraisonnables dans vos territoires".


De fait, depuis la création du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), il est en effet apparu que certains donneurs d'ordre demandaient des "ristournes" abusives à leurs sous-traitants tenant compte de de la baisse des coûts de production provoquée par le CICE.

Faciliter l'accès des entreprises aux crédits, notamment de la BPI

Last but not least, Manuel Valls a incité les acteurs locaux de l'Etat a être très attentifs dans "l'accompagnement des entreprises pour les aider à financer leurs investissements". Il a prié les banques "de faire les efforts nécessaires pour apporter aux TPE et PME une réponse adéquate à leurs besoins de crédits".

S'agissant plus particulièrement du rôle de la Banque publique d'investissement (BPI), il a souhaité que l'accès aux financements qu'elle propose ne "relève plus du parcours du combattant". Et de rappeler que BPI-france a un budget 2014 "extrêmement ambitieux. Il s'agit d'augmenter de 50 % les prêts de trésorerie, de 40 % les prêts de développement, et de 25% les tickets sur l'investissement en fonds propres."

Un message aux parlementaires socialistes

Bien entendu, ce discours de Manuel Valls avait aussi pour mission de rassurer les parlementaires socialistes tentés de ne pas voter demain mardi 29 avril le programme de stabilité des finances publiques (qui comprendra le pacte de responsabilité et les 50 milliards d'euros d'économies) qui sera ensuite envoyé à Bruxelles. Le Premier ministre veut rassurer "sa gauche" en montrant que l'emploi reste sa priorité et que les allègements de cotisations consentis doivent permettre de " redonner de la force économique (...) pas pour faire je ne sais quel cadeau aux employeurs, nous avons besoin que nos entreprises retrouvent des marges et de la croissance d'activité, gagnent à nouveau des parts de marché".

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a certainement apprécié.

 

 

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 25
à écrit le 30/04/2014 à 14:56
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il y a un nombre important d'entreprises qui ne versent plus de dividendes on l'oublie aussi ...

à écrit le 29/04/2014 à 17:15
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Pourquoi raconte t'il ça aux préfets et fonctionnaires territoriaux et pas devant les patrons?

à écrit le 29/04/2014 à 16:56
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Des mots rien que des mots. Les entreprises ne feront que celle qu'elles voudront de ces cadeaux. L'état n'a aucun moyen, d'imposer quoique ce soit.

à écrit le 29/04/2014 à 13:13
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Une bonne foi pour toute : une entreprise qui distribue des dividendes rémunèrent ses actionnaires qui y ont placé leur épargne, ce en quoi il n'y a rien de choquant et ce quelque soit leur montant. Pour autant l'état n'a pas à financer directement...

à écrit le 29/04/2014 à 11:58
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le pacte va bientot etre vidé de son contenu ex il faut des economies mais hier il promets 470 euros a certains fonctionnaire ou son les economies ? haujourd'hui il critique les dividendes

à écrit le 29/04/2014 à 11:55
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il oublie que les capitaux viennent de l'etranger et sans dividende pas d'emploi ou ils vont ailleurs

à écrit le 29/04/2014 à 11:04
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nia nia ,, pendant des années la droite et gauche ont fait des cadeaux aux grandes entreprises a coup de milliards ils ont laisser partir toute notre grosse industrie et la il jette les bras en l air pourquoi mittal a acheter la sidérurgie française...

à écrit le 29/04/2014 à 7:42
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Et le communisme stalinien, c'est pour quand. Avec les seuls avantages pour la nomenclatura

le 29/04/2014 à 11:16
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@Manuelovitch Peut-être pas stalinien, mais l'idée marxiste de base fait son chemin. Vous êtes tranquille encore pour quelques temps... pour quelques temps seulement.

à écrit le 28/04/2014 à 22:27
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Et qui fournit des capitaux aux entreprises si ce n'est les actionnaires? Le gouvernement, lui, assèche l'argent des entreprises par des taxes et impôts !

le 29/04/2014 à 6:40
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le coût du capital devrait-il être si élevé. En plus, les actionnaires n'apportent de l'argent aux entreprises que sur le marché primaire. Le secondaire c'est juste des gens qui s'échangent des parts de propriété des entreprises. Ils n'apportent rien...

à écrit le 28/04/2014 à 22:23
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Si on veut que les baisses d'impôt n'aillent pas aux dividendes, il suffit de faire un taux différent entre IS sur bénéfices distribués et bénéfices réinvestis !!

à écrit le 28/04/2014 à 19:43
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Je crains que M VALLS ne soit un dogmatique mantiné à la même école que les autres socialistes qui n'ont jamais été 1 jour dans une entreprise : 1/ L'état français ne demande-t-il pas aux entreprises ou il est actionnaire de lui verser des dividende...

le 29/04/2014 à 11:19
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@Titou2014 "Français levez-vous et réagissez..... " Là, vous prenez un gros risque....

à écrit le 28/04/2014 à 19:05
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J'ai beaucoup de pognon. Même en travaillant comme une bête, jamais je ne gagnerai autant qu'en rentrant au capital d'entreprises rentables et en touchant les dividendes. C'est plus facile de payer des impôts âpres défiscalisation que de bosser.

à écrit le 28/04/2014 à 18:37
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Plus de dividendes... ça va attirer les investisseurs!! Et ça va améliorer la valorisation boursière des boites françaises... Pourtant l'Etat c'est bien l'actionnaire type qui réclame des dividendes même à des boites qui ne peuvent pas en fournir. Va...

à écrit le 28/04/2014 à 17:44
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Sans contrôles strictes, les allègements iront comme d'hab dans les poches du patronat !

à écrit le 28/04/2014 à 17:39
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François Hollande, 60 ans, dans la vie active depuis l’âge de 26 ans. Nombre d’années passées en entreprise : 0. ▪ Manuel Valls, 52 ans, dans la vie active depuis l’âge de 21 ans. Nombre d’années passées en entreprise : 0. ▪ Laurent Fabius, 58 an...

le 28/04/2014 à 18:04
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Et pourtant ils dirigent la France car la France n'est pas une entreprise.

le 28/04/2014 à 18:32
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Que des winner !!! Si encore ils avaient brillé dans une autre vie (docteur, chercheur ...), mais là rien !!! Que du dogmatisme de réseau et de la petite politique. A l'ump c'est pas mieux, on en sort avec le résultat que l'on connait. En tout cas,...

le 28/04/2014 à 18:32
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Heureusement que ce n'est pas une entreprise car elle aurait fait faillite (dans le rouge depuis 60 ans). La France peut toujours lessiver ses contribuables pour se maintenir à flot. Mais on sent bien que ça commence à râler.

le 29/04/2014 à 5:11
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La France n' est pas une entreprise, mais nos dirigeants devraient connaître le monde de l'entreprise avant de verser dans le dogmatisme. Peut être qu'au lieu d'être démagogues ils deviendraient pragmatiques et un peu plus libéraux... Pour 61 ans, S...

le 30/04/2014 à 12:41
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« La France n’est pas une entreprise » alors pourquoi un ministre (avocat de formation) intervient-il avec un positionnement marqué dans les négociations entre Numéricable – SFR – Bouygues Télécom ? Pourquoi ce même ministre, ce qui étonne beaucoup à...

à écrit le 28/04/2014 à 17:33
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C'est tellement bête comme phrase... on voit bien qu' il n'a jamais été petit entrepreneur.... les dividendes perçus sont souvent la seule base financière des investisseurs...

le 28/04/2014 à 17:47
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En l'occurrence, avec ces baisses de charges, l'investisseur, c'est l'Etat, donc le contribuable!! Et le dividende espéré, la contrepartie,, c'est la création d'emplois!!

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