Croissance : pour le retournement, il faudra encore attendre

L’activité s’est contractée dans les services au mois de mai. Ce n’est pas le seul indicateur à virer dans le rouge ces dernières semaines.
Fabien Piliu
Un certain nombre d'indicateurs sont passés dans le rouge ces derniers mois

Pour le gouvernement, le retournement, c'est maintenant ! Qu'en disent les statistiques et les enquêtes d'opinion ? Force est de constater que leurs avis tranchent avec les déclarations de l'exécutif. Selon la société Markit, l'indice PMI des directeurs d'achats dans les services est repassé sous la barre des 50 au mois de mai, pour atteindre 49,1.

Baisse des prix et hausse des coûts

Commentaire de Jack Kennedy, économiste chez Markit : " Le secteur des services français enregistre un résultat décevant en mai. L'Indice PMI se replie en effet en territoire négatif, indiquant ainsi la première contraction de l'activité depuis trois mois. Les nouvelles affaires reculent de nouveau, tendance fréquemment attribuée à une demande en berne et à laquelle les entreprises réagissent en réduisant de nouveau le niveau de leurs effectifs ", observe-t-il. Et de poursuivre. " Le climat fortement concurrentiel pousse en outre les prestataires de services français à intensifier les baisses de tarifs - ce malgré une accélération de la hausse de leurs coûts -, mesure synonyme de pressions sur les marges d'exploitation. Après la stagnation du PIB observée au premier trimestre 2014, l'économie française ne semble pas, pour l'heure, s'engager sur le chemin de la reprise au deuxième trimestre ", avance Jack Kennedy.

Beaucoup d'indicateurs dans le rouge

Cette dégradation de l'indice PMI n'est pas la seule mauvaise nouvelle enregistrée par l'économie tricolore. D'autres indicateurs macroéconomiques témoignent en effet d'un retard à l'allumage de la reprise. Entre février et mars, le chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière a diminué. En mars, la production manufacturière a cédé 0,7%. En avril, la consommation des ménages a reculé de 0,3% entre mars et avril. Sur un an, elle affiche un repli de 0,5%. En mai, le climat des affaires dans l'industrie s'est dégradé et se maintient sous sa moyenne de longue période. Quant au moral des ménages, il était stable en mai, également très loin de sa moyenne de longue période.

La construction est-elle épargnée par la morosité de la conjoncture ? Selon le ministère du Logement, le nombre de logements autorisés a baissé de 2,6 % entre mars et mai par rapport aux trois mois précédents. Celui des logements mis en chantier baisse de 3,4 % sur les trois derniers mois.

Le nombre de demandeurs d'emplois continue de progresser

Compte tenu de la nature de ces statistiques, la nouvelle augmentation du nombre de demandeurs d'emplois en avril fut tout sauf sur une surprise. Au cours de ce mois, 14.800 chômeurs supplémentaires se sont inscrits en catégorie "A," soit  une progression de 0,4% sur un mois et de 3,5 % sur un an. Au total, donc, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "A" atteint maintenant  un sommet de 3.364.100 en France métropolitaine.

L'objectif de croissance du gouvernement est-il menacé ?

Cette dégradation des indicateurs est-elle de nature à compromettre l'objectif du de croissance gouvernement qui table sur une croissance annuelle de 1% ? Il est encore trop tôt pour le dire. Il ne faudrait pas que les cours des matières, et particulièrement du brut s'envolent ou que l'euro s'apprécie brutalement face au dollar. Si tel devait être le cas, c'est l'ensemble des économies de la zone euro qui en pâtiraient et tout particulièrement la France. Pour quelles raisons ? Près de 60% des exportations tricolores se concentrent dans la zone euro. Donc, si la zone euro va mal, la France va mal. Selon Markit, la croissance de l'activité du secteur privé de la zone euro a ralenti en mai et les entreprises ont baissé leurs prix pour le 26ème mois consécutif…

Fabien Piliu
Commentaires 12
à écrit le 04/06/2014 à 18:20
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Dis moi La Tribune, en lisant les commentaires ci dessous, je me suis dit "c'est pas possible, c'est une blague, les mecs peuvent pas être si grave". Dis moi La tribune, tu as laissé carte blanche aux Lapins Crétins qui saturent les commentaires? C'e...

le 04/06/2014 à 19:41
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heureusement que vous êtes là, pour relever le niveau! merci de nous faire profiter de votre science..

à écrit le 04/06/2014 à 17:56
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On fait dans la croissance des travelots ou de la brioche des boomers le tout sur le dos des jeunes? On appelle cela l'humanisme? On lime les quais au public ou on assiste les patrons? La France, son industrie de la pédale, ses chômeurs et ses petits...

le 04/06/2014 à 18:12
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Ce que tu racontes ne veut rien die mais t'as l'air d'y croire l'ami.....Tu prends quoi? j'essayerai bien aussi, c'est de la bonne on dirait.....

à écrit le 04/06/2014 à 14:52
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on peut désespérer, et on en a pas fini ...

à écrit le 04/06/2014 à 13:54
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tant que l'on appliquera pas la bonne médecine nous serons condamner à régresser . La vérité est sans doute cruelle mais nous n' y échapperons pas ce que nos faux gouvernants de D comme de G refusent de traiter : baisse de 30% des œuvres sociales ...

le 04/06/2014 à 14:27
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Selon vous, tous les frais engendrés par le train de vie de nos politiques, sénateurs, préfets, élus des conseils généraux, députés (y compris européens) et autres sangsues du régimes ne comptent en rien dans l'ardoise laissée à la nation? Se conten...

à écrit le 04/06/2014 à 13:48
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Il faut réformer le pays en profondeur... Mais cela ne se fera pas ni avec l'UMP, ni le PS, ni l'UDI, et encore moins avec le FN et le Front de Gauche... Vive "Nous Citoyens", les euls à avoir un projet crédible...

à écrit le 04/06/2014 à 13:32
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qui c'est qui va monter au creneau pour accuser sarkozy et/ou le medef?

à écrit le 04/06/2014 à 13:21
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On est dans la merde sévère Au lieu de discuter les prévisions a 0,1 % et d espérer une reprise qui tombera pas du ciel on ferait bien de vraiment réformer le pays

le 04/06/2014 à 14:53
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La Grèce! personne ne veut y croire, et pourtant...!

à écrit le 04/06/2014 à 13:05
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Encore une fois l'indice PMI des directeurs d'achat note une accélération ou une décélération du RYTHME de l'activité par rapport au mois précédent et NON une baisse ou une hausse brute de l'activité... Par exemple : -la Chine- si ce pays a en mai un...

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