Il y a des événements dont on sait d'avance qu'ils resteront dans l'Histoire. A en juger par le battage médiatique dont il fait l'objet des deux côtés du Rhin depuis plusieurs jours, le quart de finale de Coupe du monde France-Allemagne (coup d'envoi à 18h) fait partie de ce genre d'événements.

Chez Volkswagen, on libère l'équipe du soir

Pour cette quatrième opposition entre les deux nations dans un Mondial, les deux pays seront en pause à partir de 18h. Outre Rhin, à Wolfsburg plus précisément, le groupe Volkswagen a annulé l'équipe du soir. 4.000 ouvriers pourront donc voir le match. Le dispositif devrait être étendu à d'autres usines.

Du côté de Bayer, grand groupe pharmaceutique, on opte pour la "flexibilité" selon un porte-parole de l'entreprise :

"Les salariés peuvent échanger leur vacation avec ceux qui sont moins intéressés par le football ou, avec le feu vert des managers, prendre un jour de vacance ou de récupération" 

Chez Carrefour, des caissiers aux couleurs de la France

En France, on pense au bien-être... des supporters allemands ! Au site d'Airbus de Blagnac, près de Toulouse, les 2.000 salariés allemands sont exemptés de travail et pourront rentrer chez eux voir le match. 

Au supermarché Carrefour de La Ville du Bois, près de Paris, les caissiers seront aux couleurs de la France avec un maquillage bleu-blanc-rouge. Des télévisions seront également installées dans les aires de repos pour permettre aux salariés de suivre la rencontre.

Et dans tout le territoire, on ne compte pas non plus les milliers d'employés qui regarderont le match au bureau.

Les politiques aussi veulent voir le match

Mais outre un ralentissement de l'activité économique, l'activité politique risque également de connaître un petit coup de mou. Au Sénat, le chef du groupe PS, Didier Guillaume, a demandé à Jean-Pierre Bel, le président de la Chambre haute, d'avancer à 18h la pause pour le dîner, initialement prévue à 18h30.

Et Didier Guillaume est allé à la rencontre du président du Sénat avec un argument de poids en poche, comme l'explique une collaboratrice à l'AFP :

"Il estime qu'il vaut mieux suspendre les débats trente minutes plus tôt, plutôt que de voir des sénateurs consulter leur tablette dans l'hémicycle ou bien encore de les voir sortir et revenir en permanence pour aller regarder des bribes du match dans les salons voisins."

Quant à François Hollande, il prendra une pause dans sa préparation de la grande conférence sociale de lundi et mardi. Le Président regardera le match à l'Elysée en compagnie d'une centaine de bacheliers de la région parisienne (il n'y aura que des mentions "bien" et "très bien" au palais présidentiel !).

L'Allemagne doit gagner, "peu importe comment"

Son homologue allemande Angela Merkel soutiendra le Mannschaft devant sa télévision elle aussi. Et plutôt deux fois qu'une puisqu'à en croire sa porte parole, la chancelière veut que son équipe l'emporte, "peu importe comment" !

Un enthousiasme qui flirte avec l'agressivité qu'on pourrait expliquer par l'apport bénéfique du football aux politiques : depuis le début de la Coupe du monde, François Hollande a progressé de 5 points dans les sondages selon le dernier baromètre Ifop-Paris Match. Et en 1998, c'est un regain de 8 points qu'avait connu Jacques Chirac après la victoire des Bleus.

Quoiqu'il en soit, toutes les personnes devant la partie de ce soir devrait voir du spectacle : les trois matchs de Coupe du monde entre la France et l'Allemagne ont produit 17 buts, soit une moyenne de 5,7 buts par match ! Seulement, un pays se lèvera demain avec la gueule de bois.