Avignon touché de plein fouet par la grève des intermittents

Le conflit des intermittents ne connaît pas de trêve. Le festival d'Avignon est gravement perturbé par des annulations de spectacles, "une tragédie" selon son directeur Olivier Py.

Spectacles annulés et manifestants en nombre dans la cité des papes: l'appel national à la grève de la CGT Spectacle et la Coordination des intermittents, samedi, a principalement affecté le Festival d'Avignon, devenu la caisse de résonance du mouvement.

La grève n'a toutefois pas épargné le festival Radio France et Montpellier, le plus grand festival classique en France avec 180 concerts, dont le spectacle d'ouverture prévu dimanche à 18H30 est annulé.

Neuf des treize représentations prévues au Festival d'Avignon dans le cadre du "in", le festival officiel, ont finalement été annulées samedi, dont l'emblématique "Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur, déjà annulé le 4 juillet en ouverture, indiquait en soirée la direction du festival.

Parmi les quatre spectacles qui ont décidé de jouer, l'équipe d'"Orlando", la pièce créée par le directeur du festival Olivier Py, a choisi de verser son salaire du jour à la caisse de solidarité des intermittents du "in".

Quant aux interprètes japonais du "Mahabharata" de Satoshi Miyagi, ils ont offert gratuitement place du Palais des Papes des extraits de la représentation annulée carrière de Boulbon, jouant en costumes - de magnifiques kimonos blancs - et avec tous leurs accessoires devant des spectateurs enthousiastes..

Le personnel du festival s'était prononcé vendredi à 65% en faveur de la grève, mais la participation au scrutin n'avait pas dépassé 46%, et c'est spectacle par spectacle que les salariés ont voté samedi.

"Je ne pense pas que la grève soit une bonne stratégie, c'est plutôt une tragédie", a regretté Olivier Py, indiquant que les annulations de spectacles le 4 juillet puis ce samedi avaient engendré des pertes de 138.500 euros à ce jour pour le festival.

Entre 1.500 artistes et techniciens du spectacle et employeurs (Syndeac), selon la police, et 3.000 à 5.000 selon les organisateurs ont par ailleurs défilé dans l'après-midi de la gare d'Avignon au centre de la ville, devenue le bastion de la lutte des intermittents. "Olivier Quy?" , ont scandé les manifestants pour interpeller le patron de la manifestation.

Les intermittents protestent contre la nouvelle convention d'assurance-chômage qui durcit les conditions d'indemnisation des professionnels du spectacle, en rallongeant le délai de carence entre la fin des périodes travaillées et le versement des allocations.

Filippetti à Avignon

Le spectre d'une annulation en chaîne des grands festivals, comme lors du précédent grand conflit en 2003, s'était éloigné avec le vote des personnels pour leur maintien, ponctué de journées d'actions.

Aux Francofolies de La Rochelle, où ils sont assez discrets depuis l'ouverture, une cinquantaine d'intermittents vêtus de T-shirts noirs barrés d'une croix blanche ont organisé une marche funèbre avant le concert des Innocents. Ils sont montés sur scène sous les applaudissements du public.

A Toulouse, les trois compagnies prévues au Théâtre du Grand Rond étaient en grève et leurs spectacles ont été annulés.

A Avignon, la contestation s'exprime aussi dans le Off, rassemblement de 1.083 compagnies en marge du festival officiel, mais avec moins d'ampleur, les troupes ne pouvant se permettre plus la plupart de faire grève.

Depuis le début de la mobilisation des intermittents, le Premier ministre Manuel Valls a multiplié les gestes pour tenter de déminer le conflit, annonçant une concertation sur l'intermittence puis la sanctuarisation des crédits du ministère de la Culture (hors communication) pour les trois ans à venir.

Interrogé sur la venue programmée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti à Avignon, mercredi et jeudi, Olivier Py a souligné ne pas avoir connaissance qu'elle assisterait à un spectacle. En début de festival, le collectif des salariés du festival avait déclaré que les membres du gouvernement étaient "persona non grata" au festival : "Les spectacles n'auront pas lieu en leur présence". Concernant Mme Filippetti, "on va aller à sa rencontre, ça s'est sûr", a prévenu dans la cité des papes Marc Slyper, un des responsables de la CGT Spectacle.

Commentaires 32
à écrit le 14/07/2014 à 14:02
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Quand on pense qu'en période de disette budgétaire, nombreux sont ceux venus s'extasier devant les feux d'artifices (argent du contribuable transformé en fumée), il y a de quoi resté perplexe devant la béatitude des populations.

à écrit le 14/07/2014 à 13:02
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Encore la CGT... Qu'ils continuent comme ça, ils sont tout simplement en train de se saborder! Une grande majorité des français, ceux qui se lèvent tous les jours pour aller bosser, ceux qui rament pour trouver un job, et les autres qui ne parviennen...

le 14/07/2014 à 20:25
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Tu as déjà dit tout cela sous un autre pseudo...ça ne sert à rien de te répéter, tu te fais du mal.

à écrit le 14/07/2014 à 10:34
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A part faire la grève et revendiquer des aides sociales que savent faire les français ? Quelle belle illustration d'une nation en déclin !

à écrit le 14/07/2014 à 7:34
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Le IN subventionne est bloqué Le OFF non subventionne fonctionne. Conclusion évidente : arrêter les subventions.

à écrit le 13/07/2014 à 18:09
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Qu'il continue leur grev, on n en n a rien péter. Ils se font hara Kiri tout seul mais comme ils sont sur une autre planet, ils ne le voient même pas

à écrit le 13/07/2014 à 17:28
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RAS LE BOL DE CES MONDANITES !!!!!

à écrit le 13/07/2014 à 16:17
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Filipetti :"Le Medef veut tuer la Culture" Merci de m'envoyer le faire part!

à écrit le 13/07/2014 à 15:29
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Oui, et alors cela empechera t il la France, voire le monde de tourner?

à écrit le 13/07/2014 à 14:44
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Qu'ils se sabordent une bonne fois pour toute, et cessent de ponctionner l'assurance chomage de ceux qui bossent douze mois sur douze.

à écrit le 13/07/2014 à 12:47
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Avec de tels agissement, on sera bientôt débarrassé du problème une bonne fois pour toute. S'ils cherchent du boulot stable, la France est sale...

à écrit le 13/07/2014 à 10:57
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Quels sont les derniers codes de la distinction ? Quels sont ceux de la nouvelle vulgarité (autre que commerciale)? Quels sont ceux de la nouvelle ringardise ? L'idéal du goût aujourd'hui est un éclectisme total et une largesse d'esprit affichés. ...

à écrit le 13/07/2014 à 10:35
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quel pourcentage des français est concerné par les institutions que sont devenus les festivals ?? Pourquoi la culture a-t-elle pris une telle place dans notre société ??? plus de 100000 SDF en France et on se préoccupe des spectacles pour quelques b...

le 13/07/2014 à 18:46
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qui ils se financent eux même ce n est pas aux autres de payer pour des personnes qui sont sur une autre planète....bientôt 4 millions de chômeurs et personnes pour rien payer ...on arrête les SNCF SNCM et tous ses gouffres...

à écrit le 13/07/2014 à 10:02
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Pauvre Ville d'Avignon et triste M. PY, en effet avant les Municipales de Mars dernier M. PY déclarait que si le FN prenait la Ville d'Avignon il déplacerait le festival ailleurs ! Donc ce Monsieur bobo-gaucho, proche des artistes (de gauche aussi) d...

à écrit le 13/07/2014 à 9:56
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Le droit de grève existe, les intermittents ont des revendications et utilisent ce droit pour faire pression: normal. Il est des pays où le droit de grève n'existe pas, où le simple fait de s'exprimer, de se rassembler, conduit en prison, voire se f...

le 13/07/2014 à 10:42
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le droit à la grève pour faire les poches de ses semblables ?

le 13/07/2014 à 13:49
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@JB38 : le droit de grève pour de justes revendications, a priori OK. Mais pas pour un système qui vit aux crochets des salariés, et qui coûte 5 fois le montant des cotisations versées.

le 14/07/2014 à 7:32
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Ce n'est plus de la grève mais du racket

à écrit le 13/07/2014 à 9:46
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PY doit être content ce n'est pas le FN mais la CGT et le PS, vous me direz même symbole démocratique. LOL

à écrit le 13/07/2014 à 9:34
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Ce même PY défendait les grêvistes au début: un peu schizo, ou absolument de mauvaise foi?

à écrit le 13/07/2014 à 9:05
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Qui à déjà était au festival d'Avignon ....une machine médiocre qui amuse quelques bobos du Luberon...a revoir complètement avec des pros ! plus jamais j'y retourne ...

à écrit le 13/07/2014 à 8:35
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qu'ils en tirent les conclusions en ne prenant que des groupes amateurs qui eux se donnent le mal de travailler ailleurs ;ce conflit n'est que politique ave les communistes sous etiquettes cgt

à écrit le 13/07/2014 à 8:34
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Le même régime pour tous vis à vis du chômage, vive l égalité

le 13/07/2014 à 8:40
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tout a fait vrai ,nous en avons raz le bol de la CGT ,en indemnité chômage ils sont les plus avantagés ,en plus l’État mais dans leur cagnotte 90 millions d'€ donc c'est le Francais par ses impôts , et en plus ils foutent le bordel .Cela suffit

à écrit le 13/07/2014 à 8:24
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Assez de l'exercice du droit de grève! Zola, c'est fini! 2% de syndiqués et c'est la galère pour la majorité d'entre nous. Donc, grève = pas de festival en 2014 (Avignon et/ou ailleurs)= pas de travail pour les intermittents=suspension allocations ch...

à écrit le 13/07/2014 à 7:55
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Lorsque le malade va mal on pratique une bonne saignée .. C'est toujours la stratégie suicidaire de la CGT , véritable fossoyeuse de la France .......

à écrit le 13/07/2014 à 6:50
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ça m'en touche une sans faire bouger l'autre

à écrit le 13/07/2014 à 0:00
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Olivier Py, ce grand démocrate digne de Kim Jong II qui voulait purement et simplement annuler le festival au prétexte que le vote des Avignonnais lui déplaisait? Et bien de quoi vient-il se plaindre aujourd'hui?

à écrit le 12/07/2014 à 23:45
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Les intermittents du off, ceux qui ont faim, ne font pas grève bizarrement !!

à écrit le 12/07/2014 à 23:36
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C'est bien. Ça embête les gentils bobos parisiens. Ces hypocrites qui n'y connaissent rien, mais qui savent tout et qui sont artistes du paraître et de la médiocrité. Continuez les intermittents car sans vous les spectacles ne sont rien et les quelqu...

à écrit le 12/07/2014 à 22:50
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les Francofolies de la CGT on s'en fou ... on ira ailleurs Espagne ... Portugal ... et sans payer les tarifs français !

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