Le Festival d'Avignon accuse 300.000 euros de pertes

Les journées de grève des intermittents en lutte contre la nouvelle convention chômage ont empêché au total douze représentations. De fortes pluies ont provoqué l'annulation de deux spectacles. La perte s'élève au total à 300.000 euros.
Fabien Piliu
La direction du Festival d'Avignon a annoncé 300.000 euros pour l'édition 2014

"Le festival d'Avignon a bien eu lieu": à l'heure du bilan, son directeur Olivier Py était partagé entre le soulagement d'avoir évité l'annulation, brandie par les intermittents du spectacle, et l'inquiétude avec 300.000 euros de pertes qui pèseront sur l'édition 2015.

In fine, sur 24 jours de festival, 3 journées de grève des intermittents en lutte contre la nouvelle convention chômage ont empêché au total 12 représentations, selon le bilan dressé lors d'une conférence de presse samedi. La météo s'y est mise avec de fortes pluies et 2 spectacles annulés. La perte s'élève au total à 300.000 euros.

Une production réduite ?

La fréquentation a tout de même atteint 90% (95% en 2013), un chiffre "incroyable dans un contexte vraiment chaotique", a observé Olivier Py.

"Cette lourde perte aura un impact sur la prochaine édition", estime son directeur, qui appelle l'Etat "à nous aider, sinon nous ne pourrons pas remplir nos missions". Le festival pourrait être contraint de réduire sa production de spectacles, de raccourcir la prochaine édition ou d'abandonner ses missions sociales (partenariats avec les scolaires notamment).

Une véritable épreuve du feu pour Olivier Py, qui étrennait sa première édition après dix années du tandem formé par Hortense Archambault et Vincent Baudriller.

Un festival "politique " !

"Je voulais un festival politique, je l'ai eu!" lançait le nouveau directeur au début de cette 68e édition mouvementée. Politique, elle le fut de bout en bout, avec les actions d'information des intermittents au début ou à la fin de chaque spectacle, chaleureusement applaudies par le public.

Politique sur le fond également, avec des pièces posant un regard critique sur la société, comme "Nature morte", du Grec Manolis Tsipos, et "Solitaritate" de la Roumaine Gianina Carbunariu.

Gaza à Avignon

"Nous sommes là pour poser des questions critiques sur le monde", expliquait le Belge Fabrice Murgia, auteur d'une pièce sur la solitude de l'homme connecté.

Les spectateurs se souviendront aussi longtemps de la danse politique de l'Israélien Arkadi Zaides, intériorisant dans son corps la violence du conflit israélo-palestinien, au moment même où des dizaines de morts tombaient à Gaza.

Retour au texte

Sur le plan artistique, cette première édition d'Olivier Py marque un incontestable retour au texte, dont certains déploraient ces dernières années qu'il soit supplanté par la performance. Au risque de paraître bavard, le 68e Festival d'Avignon aura montré beaucoup de pièces de facture classique, au premier chef celles montées par Olivier Py, le joyeux, mais dithyrambique "Orlando" et le très sombre "Vitrioli".

Un "Hypérion" de cinq heures arides présenté par Marie-José Malis a découragé plus d'un festivalier.

Mais le "Henry VI" de Shakespeare en 18 heures, pari fou du jeune metteur en scène rouennais Thomas Jolly, a emporté tous les suffrages. Cette saga à la mise en scène inventive et joyeuse restera comme l'événement du festival, avec le brillant "The Fountainhead" du Néerlandais Ivo van Hove, magistrale réflexion sur la création, servie par un usage hyper maîtrisé de la vidéo. Son traitement des scènes d'amour physique, si difficiles à mettre en scène au théâtre, a ébloui.

La part aux jeunes

Le Festival a fait la part belle aux jeunes: Thomas Jolly a 32 ans, Fabrice Murgia 30 et Gianina Carbunariu 36. Il a aussi conservé sa fonction de fenêtre sur le monde, avec des pièces des cinq continents.

Le "I Am" énigmatique du Samoan Lemi Ponifasio, longue méditation sur la guerre de 14-18, a décontenancé plus d'un spectateur. Mais "Haeehek" de l'Egyptien Hassan el Geretly, patchwork de chansons et de témoignages sur la révolution de la place Tahrir, et "Coup Fatal", spectacle jubilatoire donné par un contre-ténor congolais et des musiciens prodigieux de Kinshasa ont emporté tous les suffrages.

Olivier Py n'a donné aucune indication sur la programmation de 2015, attendant sans doute de savoir quelle sera la réponse du ministère de la Culture à son appel.

Fabien Piliu
Commentaires 47
à écrit le 29/07/2014 à 8:00
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c'est toujours donner des sous l'exception culturelle?

à écrit le 28/07/2014 à 11:30
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Comme quoi la culture - même subventionnée - rapporte beaucoup plus qu'elle ne coûte (et ceci à nombre de business : restauration, hôtellerie, entre autres). Mais beaucoup ne veulent pas le voir.

à écrit le 28/07/2014 à 10:00
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Spectacles pour bobos de gauche qu'il coule on sera tranquille et on paiera moins d'impôts.

à écrit le 28/07/2014 à 8:28
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Mr Py qui avait menacé de quitter Avignon en cas de municipalité FN aura en fin de compte été trahi par ses amis des syndicats de gauche radicale ! Une bonne morale pour ce donneur de leçon.

le 28/07/2014 à 18:14
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En effet ! + 1000

à écrit le 27/07/2014 à 23:16
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En même temps,pourquoi faire des bénéfices,on est socialiste en France ,ça ferait tâche...

à écrit le 27/07/2014 à 20:36
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vous avez vu, pour obtenir la subvention l'an prochain, on prend les gosses en otage en menacant le partenariat scolaire... marrant, mais personne n'est ' indigne'

à écrit le 27/07/2014 à 18:41
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L'art, ne doit pas faire de politique! heureusement, qu'on a pas collé ceci sur le dos du FN ! il n'est pas prétentieux et gonflé le monsieur ! débrouillez vous !

à écrit le 27/07/2014 à 18:14
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Ça leur fera les pieds.

à écrit le 27/07/2014 à 16:05
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Construisons des usines à la place. La France n'est pas un Super Club Med pour désœuvrés.

à écrit le 27/07/2014 à 15:08
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comment ça il appelle l état a l aide disons le c est encore le contribuable qui va payer la note pour les intermittents du spectacle .comme le reste le contribuable a les poches vides qu on se le dise !

à écrit le 27/07/2014 à 14:46
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Du pain et des jeux et tout le monde est content ! Non , les bouffonneries politisées personnes n'en veut et n'y croit . Aucun de ces clowns ne devrait toucher un centime ; C'est une hypocrisie théâtralisée.

le 27/07/2014 à 18:33
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Pourtant Mr Hollande apprécie beaucoup les pantalonnades de son pote", le grand humoriste J. Debbouze.....

le 28/07/2014 à 9:37
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Flamby adore la culture il a acheté un scooter.

à écrit le 27/07/2014 à 8:25
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pire que si le candidat FN à la mairie avait été élu.

le 27/07/2014 à 16:31
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Les avignonais doivent s'en mordre les doigts ! Qu'ils continuent à suivre Panurge, d'ailleurs, tout le monde connait la fin de l'histoire. Il y a matière à interrogation, n'est-ce pas ?

le 27/07/2014 à 18:15
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Ça leur fera les pieds aux avignonnais, qu'ils payent plus d'impôts.

à écrit le 27/07/2014 à 8:18
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Merci la CGT de saborder le peu qui fonctionnait encore dans ce pays!

le 27/07/2014 à 18:44
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au moins, pour une fois, ce ne sera pas la faute au FN.......Monsieur Py semble bien prétentieux .

à écrit le 27/07/2014 à 8:17
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Le festival n'est plus une théâtre d'artistes au sens de la comédie mais un théâtre politique avec un chef d'orchestre qui n'est plus comédien mais politicien donneur de leçon M. Py. Ce Monsieur qui a montré leur d'un reportage qu'il n'est pas un hom...

à écrit le 27/07/2014 à 8:16
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Et en plus, ils veulent l'aide de l'Etat... Non, si le festival n'est pas auto-suffisant,c'est qu'il n'intéresse pas. Tant mieux, ouste, du balai !

à écrit le 27/07/2014 à 7:54
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au moindre problème, on appelle l'état, donc le contribuable, au secours. Cela doit cesser, à chacun de prendre ses responsabilités et de payer au prix réel les biens ou services dont il veut disposer.

à écrit le 27/07/2014 à 0:01
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Le contribuable peut bien payer, ça ne fera qu'un peu plus dans cet océan de pertes du aux intermittents.

à écrit le 26/07/2014 à 22:33
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C'est formidable on a encore une perte sociale, c'est un boycott des festivals ou des casseurs ou une plume rouge subventionnée?

à écrit le 26/07/2014 à 21:58
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Si on parle finance Alors il faut donner le chiffre d affaire Le résultat des années passe Les retombe pour la ville Si non On est dans le melenchon !!!

à écrit le 26/07/2014 à 21:51
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Il y a quoi a voir a Avignon ?

le 27/07/2014 à 8:23
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Des banderilles et des intermittents assis bloquant ce qui fut un festival

à écrit le 26/07/2014 à 20:10
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Un souk pour moïstes attardés! Tous les avignonnais qui voient arriver ce "festival" avec terreur vous le diront.

le 27/07/2014 à 0:41
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Je vis à Avignon et je confirme que le mois de juillet est le pire de l'année , cet événement de bobo parisien est plus un mouvement politique qu'un événement culturel accessible à tous , une honte !

à écrit le 26/07/2014 à 19:22
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culture gochiasse,dans une ville qui fut belle ,vite je sors mon revolver ..!!

à écrit le 26/07/2014 à 18:32
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La goche ne sait que faire des pertes.. Donc un festival de goche plombé par les actions des privilégiés de goche, c'est tout à fait normal

le 27/07/2014 à 18:36
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donc, s'ils se le cherchent, qu'ils se dé.....merdent!!

à écrit le 26/07/2014 à 18:27
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simple, envoyé les chomeurs de longues durées de cette region au festival pour remplacé les intergrévistes

à écrit le 26/07/2014 à 18:14
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Pas de festival l'année prochaine et fin des privilèges...

à écrit le 26/07/2014 à 18:06
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Malheureusement, c'est ENCORE le contribuable qui va payer ! Pourtant, ce sont les intermittents qui devraient payer les post qu'ILS ont eux-mêmes cassés ! Soit on baisse leur rémunération l'an prochain... soit on réduit le nombre de salariés ! Qu'...

le 27/07/2014 à 18:17
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Vous qui restez à neuf arrêtez de donner des leçons et Hop

le 28/07/2014 à 9:40
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C'est vous qui organisez le festival l'année prochaine !

à écrit le 26/07/2014 à 17:55
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cela aurait economiser 300 000 euros de pertes...

le 26/07/2014 à 18:37
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Et encore, les médias auraient été capables de dire que c'est à cause de la nouvelle municipalité. En fait, grâce aux intermittents, on s'aperçoit que les avignonais auraient effectivement économiser de l'argent ! Tant pis pour eux, les taxes tombero...

le 27/07/2014 à 18:18
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Cette ville ne le méritait pas, maintenant qu'ils payent.

le 27/07/2014 à 20:07
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+ 1000000 !

le 28/07/2014 à 14:26
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ils ont vote aux municipales pour le Ps , et bien ils auront de la culture a payer pour les bobos parisiens , le Ps ne sait depenser que l'arent qu'il n'a pas ou qu'il n'a pas gagner , c'est le meme discours depuis 50 ans ...

à écrit le 26/07/2014 à 17:53
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Ce monsieur veut faire un festival politique!! Mais de quel droit! C'est lui qui finance le festival? Prendre parti avec l'argent des autres, belle mentalité! Pour les 300.000€, qu'il s'adresse aux syndicats! Ou qu'il fasse cadeau de ses rémunérati...

le 27/07/2014 à 18:38
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oui! les syndicats ont des économies" !

à écrit le 26/07/2014 à 16:44
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Que ne ferait-on pas au nom de la culture ?

le 26/07/2014 à 21:07
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De la culture de gôche !

à écrit le 26/07/2014 à 16:26
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Et allez on chiale après l'état , un peu de mendicité ne fait jamais de mal .. on est bien en France . C'est moi l'état , gougnaffier ! vous devriez me faire toutes les entrées gratuites !!

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