Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a qualifié lundi la grève des pilotes d'Air France de "corporatiste" et d'"indécente", soulignant que son syndicat ne la soutient pas.
"Les personnels au sol de la CFDT sont exaspérés", a-t-il ajouté sur RTL. Et de poursuivre:
"Ils sont exaspérés parce que ça fait deux ans que cette compagnie est en redressement, avec des efforts des uns et des autres, et que là, les pilotes ne veulent pas participer aux efforts".
"Ça ne veut pas dire que nous nous n'avons pas des questions, des interrogations sur le développement de Transavia", a-t-il souligné. "Mais ce qui est sûr, c'est que là, il y a une grève corporatiste" et "la CFDT d'Air France ne la soutient pas et est en désaccord".
Blocage total mercredi ?
Au premier jour de la grève des pilotes lundi, au moins la moitié des avions doivent rester cloués au sol selon les prévisions de la direction, sans doute bien davantage, selon le 2e syndicat de la compagnie, le Spaf. Les syndicats menacent d'orchestrer un blocage total mercredi. Le président du SNPL, premier syndicat de pilotes, Jean-Louis Barber a déclaré à l'AFP : "si le taux de grévistes reste aussi élevé" (75% lundi selon lui), "on peut imaginer que ce sera pire encore mardi et, je pense, bloqué mercredi".
Les pilotes grévistes protestent contre les conditions d'expansion de la filiale à bas coûts, Transavia. Le SNPL (majoritaire) a appelé à la grève reconductible jusqu'au 22 septembre, le Spaf, deuxième syndicat, et Alter (non représentatif) jusqu'au 18. Une grève d'une semaine serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998.