"Dramatique", "un numéro d'équilibriste réussi", une "contradiction"... la performance de Valls vue par la presse étrangère

Pour les uns, le vote de confiance a conforté l'affaiblissement de l'exécutif, tandis que pour d'autres, ce vote va permettre à Manuel Valls de poursuivre sa politique de réformes, même si ce sera sous pression.
La presse internationale a commenté la prestation de Manuel Valls devant l'Assemblée Nationale.

Au lendemain du vote de confiance accordé par l'Assemblée Nationale à Manuel Valls à l'occasion de son discours de politique générale, la presse internationale s'interroge sur cette victoire a minima. Certains journaux tiennent néanmoins à saluer le volontarisme du gouvernement pour la poursuite des réformes. Tour d'horizon.

Pour The Guardian, Manuel Valls est parvenu à "survivre à un vote de confiance à hauts risques". Ce vote est vu comme "une aide à Valls et au président français assiégés par de mauvais sondages".

The Wall Street Journal, qui n'a jamais cité le nom de Manuel Valls mais du "gouvernement de François Hollande", s'inquiète d'un affaiblissement de l'exécutif français. "Le gouvernement de François Hollande a échoué à recueillir une large majorité pour mener à bien son virage vers une politique pro-business", écrit le quotidien américain.

Le Financial Times, de son côté, se veut plus encourageant. Le journal financier estime que grâce à son vote, Manuel Valls va poursuivre ses réformes. Il concède toutefois que le Premier ministre est sous pression après un vote de confiance "plus restreint que le précédent vote cinq mois plus tôt".

Pour le quotidien espagnol El País, "Valls perd des appuis clefs pour les réformes en France".  Commentant la célèbre déclaration du Premier ministre "Gouverner, c'est résister !", le quotidien conclut: "A partir de maintenant, c'est plus vrai que jamais."

Le quotidien conservateur espagnol ABC insiste sur les charges du Premier ministre contre Berlin et Bruxelles. Manuel Valls "s'attaque à la politique d'austérité à outrance qui, vue de Paris, est imposée depuis les instances européennes", écrit le journal. ABC rappelle néanmoins que la France se doit de "respecter ses engagements relatifs au pacte fiscal européen" envers les partenaires de l'Eurogroupe.

Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, après le vote de confiance, "le gouvernement doit passer rapidement des mots, des annonces, aux actes" car "la situation du pays est dramatique". "Paradoxalement, l'impopularité record de Hollande pourrait justement être la meilleure alliée de Valls dans la réalisation de réformes qui rencontreront inévitablement des résistances", analyse le journal italien, en mettant néanmoins en garde: "Si en revanche le contexte politique et social devait rendre les réformes impossibles, Valls abandonnera le président à son destin".

"La faute aux Allemands" titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, citant un extrait du discours de politique générale du premier ministre :

"J'en ai assez des critiques permanentes de la France. La France est un grand pays qui mérite le respect ".

Le journal souligne la critique à peine voilée du chef du gouvernement contre l'Allemagne, qu'il appelle à assumer ses "responsabilités" pour relancer l'économie européenne notamment. Une manœuvre pour s'attirer les grâces de la gauche de la gauche selon le journal.

Pour "Die Zeit" en revanche, Manuel Valls a fait preuve de courage en défendant "son plan d'économies budgétaires et de réformes qui est critiqué surtout par la gauche de la gauche comme trop favorable aux entreprises". Le journal observe la ténacité du Premier ministre qui refuse de céder à une "politique de zig zag" et souhaite maintenir les réformes pour lesquelles le président Hollande a été élu.

Dans un long article de fond, le "Handelsblatt" met d'abord en avant "l'astuce qui marche souvent [en France]" utilisée par Manuel Valls au début de son discours : en appeler à la grandeur de la France, à la défense de la patrie contre le terrorisme, "le plus grand danger du XXIème siècle". Le discours du Premier ministre est analysé comme un exercice d'équilibriste réussi : après un début "provocateur" vis-à-vis de la gauche où il refuse le "zig zag", il a "donné plusieurs gages à celle-ci", notamment sur les 35 heures ou le SMIC, et enfin, en critiquant l'Allemagne.

Enfin, le Handelsblatt voit dans l'expression de Manuel Valls une "contradiction" car Paris veut à la fois "décider seul" et obtenir de l'Allemagne un consensus sur la relance de la croissance en Europe.

Commentaires 9
à écrit le 17/09/2014 à 20:20
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On est rassuré !

à écrit le 17/09/2014 à 18:09
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Quand le bateau coule Valls ne trouve pas mieux que de s 'acheter des voix avec notre impôt sur le revenu et de raconter le lendemain de ce qu'il a dit la veille

à écrit le 17/09/2014 à 14:57
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La dernière chance de Hollande ! car si gouvernement ne tient je ne vois pas ce qu'il pourrait faire pour rester en place .

le 17/09/2014 à 16:15
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Alors attendons et regardons ce que propose la Droite et quel bilan elle fera de son passage dans les Gouvernements précédents et surtout le dernier, lui qui a vidé les caisses de l'état et creusé le déficit d'une manière insoutenable (4,9%) !

à écrit le 17/09/2014 à 13:14
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Et en Allemagne la Frankfurter Allgemeine Zeitung montre combien la Feancecest ridicule d accuser sans cesse les allemands parce que en France on se croit toujours une puissance coloniale qui n a qu a taper sur la table pour faire taire la critiqu...

le 17/09/2014 à 14:00
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FAZ : la voix de la Bundesbank (enfin de ce qu'il en reste).

le 17/09/2014 à 14:18
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La Voix de la France coloniale (enfin de ce qu il en reste )

le 17/09/2014 à 16:00
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Quel est le rapport entre le passé colonialiste de la France et l'Allemagne ?...

le 17/09/2014 à 18:44
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La mentalité de vouloir dominer et de se sentir supérieur et de chercher la cause de ses propres problèmes chez les autres!

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