Hollande assume ses choix

Lors de sa quatrième conférence de presse, le président de la République a joué sur le registre de la gravité. Il assume tous ses choix politiques, ne regrette rien, ne se livre à aucune autocritique et promet des résultats... mais peut-être après 2017.
Jean-Christophe Chanut
Le président de la République assume tous ses choix et ne changera pas de politiqte

Gravité affichée, sérénité appuyée, volonté affirmée. En pleine tempête, alors que tout va mal, le Président de la République n'avait pas d'autres choix lors de sa quatrième conférence de presse du quinquennat ce 18 septembre que de surjouer ce rôle du capitaine déterminé qui reste calme alors que ça tangue très fort.

Sur ce registre, François Hollande... a été bon. Il a su avec gravité exposer tous les dangers que recèle la situation internationale : Irak, Syrie, Ukraine. Il a gardé la même gravité en évoquant la situation de la France. Il a dit assumer tous ses choix, et notamment la hausse des impôts "pas facile à demander"  la politique de l'offre a travers le pacte de responsabilité, mais aussi la recherche des 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques. Il n' a pas affiché l'ombre d'un doute... quitte à voir s'enfoncer davantage encore sa courbe de popularité, si cela est encore possible. Le Président s'en fiche, il l'a dit. Son « seul souci c'est de mettre la France en avant ». Son objectif numéro 1, c'est la restauration de la compétitivité française... au nom de l'emploi. Il s'est dit certain que les résultats vont venir... mais peut-être après 2017. Il ne sera peut-être plus là. Il n'a pas voulu s'étendre - on le comprend - sur la question de son éventuelle candidature en 2017.

Aucune autocritique

Drapé dans sa dignité, il ne s'est livré à aucune autocritique. Il considère « comme une question qui n'a plus lieu d'être » le fait de ne pas avoir assez dit la vérité au Français sur l'état de la France en 2012... Il considère même que les décisions prises en matière économique sont en phase avec ses engagements durant la campagne présidentielle. C'est un peu tordre le cou à la réalité - la politique de l'offre ne figurait pas dans ses engagements - mais il est exact que les promesses sociales du candidat Hollande étaient très maigres. Par ailleurs, il a pudiquement « oublié » de reconnaître qu'il s'était trompé de diagnostic en 2012... alors qu'il attendait le retour de la croissance en 2013.

Il revendique l'infléchissement européen

Mais François Hollande ne veut pas laisser dire qu'il n'a rien fait depuis 2012. Il revendique être à l'origine du récent début d'infléchissement de la politique européenne pour lutter contre le risque de déflation. Pour lui, l'amélioration de la parité euro/dollar, le plan de relance de 300 milliards d'euros, la baisse des taux d'intérêt sont autant d'éléments réclamés par la France depuis 2 ans. Et s'il reconnaît le droit à l'Allemagne de demander à la France de s'engager dans les réforme structurelles, il rappelle juste « que l'Allemagne a mis 10 ans pour mener ses propres réformes et sans contraintes de déficits publics. Mais que l'on nous demande pas à nous de tout faire en 5 ans ». A cet égard, il affirme que la France va continuer ses efforts en matière de déficits publics, mais que la conjoncture le pousse à demander à la Commission européenne à ce que le retour dans les clous des 3% soit repoussé à 2017. Pour le président, en effet, la lutte contre le chômage doit passer avant la réduction "rapide" des déficits. C'est peut-être la seule légère inflexion dans son discours.

Pas d'autres politiques possibles

De toute façon, pour lui, la politique menée actuellement par la France - recherche de la compétitivité et diminution des déficits-  est la seule possible. Il a balayé d'un revers de la mains les « autres politiques » : celle qui « consiste à quitter la zone euro et à se retrancher derrière les frontières » ; celle qui consiste « à laisser filer les déficits, comme en 2007 » ; celle qui « consiste à casser le modèle social en supprimant le CDI, les 35 heures » etc. Chacun s'y retrouvera, du Front National au Medef, en passant par les « frondeurs »....

Bref, le président assume mais dans la situation où il se trouve, il n'y avait pas d'alternative pour lui. Il a tout de même adressé un message aux Français accablés par un « ras-le-bol fiscal » : il s'engage à ce qu'il n'y ait aucune hausse de la TVA et aucune augmentation de l'impôt sur le revenu. Il n'est donc pas question que la suppression de la première tranche d'IRPP pour 2015 se solde par des augmentations d'impôts pour les contribuables relevant des tranches supérieures. Mais le faible niveau de popularité du président est tel qu'il n'est absolument pas certain qu'il soit entendu. Non seulement par les Français mais aussi par d'autres familles politiques que la sienne, puisqu'il a souhaité avoir "une majorité plus large".

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 6
à écrit le 19/09/2014 à 18:20
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Il ne veut pas faire subir une purge a la France en économisant 150 milliards (200 si on veut l'équilibre _ une baisse de dépense publique entrainant dans un 1er temps une baisse du PIB_). Il préfère la mort lente avec la vente progressive de tout le...

à écrit le 19/09/2014 à 12:12
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C'est surtout les Français qui assument le désastre de sa politique!

à écrit le 19/09/2014 à 10:51
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Le président de la République(...) changera pas de politiqte. Un adepte du cyclimse ?

à écrit le 19/09/2014 à 8:32
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A la fin de son discours, j'ai toujours le sentiment qu'il se fiche de nous, qu'il n'a aucune ambition pour la France, surtout pour les français, qu'il se moque du chômage (vu qu'il ne connait pas cela), il n'est bon qu'à se vanter des opérations ext...

à écrit le 18/09/2014 à 21:23
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Il a quelque chose qui le gêne, un objet non identifié est proche de lui, une carotte peut être!

à écrit le 18/09/2014 à 20:06
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Je vois qu'il a été utilisé !

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