Future "loi Macron" : l'impact sur l'économie française

Nouvelles règles relatives au travail dominical, aux professions réglementées (notaires, avocats...), au dialogue social, au permis de conduire... le projet de loi Macron est un vrai fourre-tout. Ce mardi, une première mouture du projet de loi a été transmise au Conseil d'Etat, assortie d'une étude d'impact très détaillée.
Jean-Christophe Chanut
Professions réglementées, sociétés d'autoroutes, permis de conduire ... Le projet de loi Macron s'attaque à de nombreux sujets de "blocage" de l'économie française

Progressivement, le projet de loi pour favoriser la croissance prend forme. Défendu par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ce texte, qui sera présenté en Conseil des ministres le 10 décembre, vise à donner de l'air à l'économie française en s'attaquant à de très nombreuses rigidités.

Ce mardi 18 novembre, une première mouture du projet de loi encore incomplet a été envoyée pour avis au Conseil d'Etat et aux partenaires sociaux. Ce texte est accompagné d'une « étude d'impact » extrêmement détaillée - le rapport fait pas moins de 250 pages ! - que "La Tribune" s'est procurée (voir en pièce jointe). « L'étude d'impact » tente de mesurer l'ensemble des conséquences sur l'économie des nouvelles mesures envisagées.

Finalement baptisé « projet de loi pour la croissance et l'activité », le texte concerne un nombre de sujets indescriptible puisque, selon Emmanuel Macron, il est destiné à combattre la « complexité »... Vaste programme.

Ainsi, dans ce véritable texte fourre-tout, on trouve, comme convenu des dispositions relatives à l'exercice des professions réglementées (notaires, huissiers de justice, commissaires-priseurs, avocats), à l'investissement et à l'innovation, à l'épargne salariale, à l'allègement des obligations des entreprises, au travail dominical et en soirée, au dialogue social au sein de l'entreprise (sur ce point le texte sera complété quand les partenaires sociaux auront terminé leur négociation sur ce sujet), au transport par autocar, au permis de conduire, à la représentation et au statut des juges des tribunaux de commerce, à l'urbanisme et au logement, etc.

Avocats, huissiers, notaires... vont pouvoir s'associer entre eux

Concernant les professions réglementées, le gouvernement a finalement choisi le compromis, tout n'est pas remis en question. Les tarifs des notaires, par exemple, seront soumis à des prix plafonds et parfois planchers. En revanche, les notaires garderaient - a priori - leur droit de présentation, c'est-à-dire le droit de choisir leur successeur en cas de succession ou de rachat d'offices.

Autres grande nouveauté, les professionnels du droit (notaires, avocats, huissiers, mandataires judiciaires...) pourront s'associer entre eux, ainsi qu'avec des experts comptables. Ils pourront également utiliser des formes de sociétés (SA, SARL) jusqu'ici interdites. Les règles d'installation de ces professions sont également revues et simplifiées.

Toujours au titre des professions réglementées figurent des dispositions importantes pour les intéressés, comme la suppression des exigences de carte professionnelle pour l'activité de guide conférencier et de courtier en vin et spiritueux...

Les sociétés concessionnaires des autoroutes davantage surveillées

Dans un tout autre domaine, le projet de loi tend également « à renforcer le positionnement de l'Etat face aux société concessionnaires d'autoroutes" (SCA). Avec deux objectifs :

« Le premier est de garantir un meilleur paramétrage et un meilleur cadrage financier des investissements autoroutiers compensés par des hausses de péages, afin d'éviter que les SCA ne perçoivent une rémunération excessive pour ces investissements ; il convient notamment d'associer à l'expertise menée dans le cadre des contrats de plan, des fonctionnaires dont la mission exclusive n'est pas l'amélioration du réseau autoroutier mais également le pouvoir d'achat des consommateurs ».

« Le second objectif est d'apporter une réponse plus efficace aux enjeux concurrentiels de ce secteur, liés à l'appartenance des SCA à des groupes de travaux publics, qui ont été identifiés et analysés dès 2005 par le Conseil de la Concurrence par la mise en place d'un réel cadre de régulation des marchés des SCA".

Bref l'Etat veut davantage réguler les pratiques des SCA malgré les « clauses contractuelles des contrats de concessions qui visent à l'empêcher ».

Baisser le coût du permis de conduire

Concernant le permis de conduire, le gouvernement, conscient de l'importance pour les jeunes d'être en possession de ce permis pour faciliter leur insertion sociale, cherche à en limiter le coût. Pour ce faire, l'idée est de transférer au secteur privé l'organisation et la surveillance de l'épreuve théorique (le « Code »), jusqu'ici assurées par des inspecteurs publics . En outre, il est envisagé de renforcer les effets de cette réforme en confiant également au secteur privé l'organisation des épreuves pratiques pour le permis des poids-lourd. Cela génèrera, selon « l'étude d'impact » 262.500 places d'examen au permis B (automobile) supplémentaires. Les examinateurs/inspecteurs publics verront donc leur activité recentrée « sur le cœur de leur mission de service public, à savoir l'examen pratique de la conduite pour l'obtention du permis B ».

Enfin, les frais de présentation aux examens aujourd'hui facturés par les auto-écoles pour une présentation au code seront règlementés. La mesure devrait avoir pour effet de diminuer le coût relatif à la présentation aux examens en supprimant les frais, parfois exorbitants, facturés par les auto-écoles pour la présentation à l'examen du code.

« L'étude d'impact » détaille des dizaines d'autres exemples de simplifications et de réformes. Le lecteur de « La Tribune » est invité à s'y référer pour prendre connaissance des questions qui le préoccupent.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 26
à écrit le 09/12/2014 à 18:24
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Coup de colère! Allons! Vous voyez bien qu'il ne sert à rien de palabrer sur cette future Loi! Il est temps à présent d'agir et vite! Il faut se débarrasser au plus pressé de ce jeune freluquet aux dents trop longues, ex-valet des Rothschild, à la s...

à écrit le 07/12/2014 à 13:00
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Concernant la déréglementation de la profession de guide-conférencier, cette loi est inutile, puisque, on assiste déjà à un grand n’importe quoi orchestré par les agences réceptives et les tour-operator étrtangers. La loi Macron, ou comment fouler a...

à écrit le 03/12/2014 à 22:06
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Fin d’un métier, fin de mon métier.. .. ou la connerie n’a vraiment plus de limite ! pour une fois de plus paraphraser Audiard. On pourra voir verser de cette corne d’abondance l’imbécillité et la stupidité qui coulent à flots ininterrompus de cette...

à écrit le 03/12/2014 à 11:52
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Le projet de loi Macron... Plus je lis sur le sujet et plus je me demande ce que nous, guides-conférenciers, venons faire dans cette galère! Pourquoi au dernier moment nous rajouter, de même que les courtiers en vins et spiritueux, parmi le fourre-t...

à écrit le 02/12/2014 à 21:22
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Merci Kit, merci Jan pour ces réactions et vos commentaires. Moi-même guide depuis un peu plus d’un an, j’ai obtenu ma carte après une licence de guide conférencier. J’ai travaillé pour financer mes études, je me devais d’avoir un certain niveau en ...

à écrit le 28/11/2014 à 13:20
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Je me joins à Kit concernant le métier de guide-conférencier que j'exerce depuis 1986;niveau d'études:bac + 5 suivi par des cours du soir préparatoires pendant 2 ans et passage d'un diplôme d'état donnant accès au métier.Je suis en CDD depuis presque...

le 02/12/2014 à 19:59
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J'adhère tout à fait aux diverses remarques de Jan. Aussi quelques questions Avec cet éventuel projet de loi plutôt flou , la profession de guide-conférencier pourrait être accessible aux guides du monde entier après vérification de leurs compétence...

le 05/12/2014 à 17:49
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L'activité est DÉJÀ accessible aux ressortissants européens démontrant leur compétence par leur titre ou leur carte professionnelles nationales quand elles existent dans leur État. De la même façon qu'un guide-conférencier français peut travailler da...

à écrit le 25/11/2014 à 19:56
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Pourquoi s'attaquer aux Guides-Conférenciers dont la réglementation n'est qu'à minima ? La profession est accessible par énormément de voies à tous les ressortissants européens (formation initiale à bac + 3 ou bac + 5 via validations de modules (EC...

le 27/11/2014 à 16:29
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Merci pour cette réaction lucide et on ne peut plus exacte sur le métier de guide conférencier. Il semble en effet aberrant de vouloir déréglementer une profession qui est déjà réglementée à minima comme vous l'écrivez si justement. Pour vivre de ce...

à écrit le 19/11/2014 à 10:50
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1/ AVOIR SONT PERMIE ET TRES INPORTANT POUR LES JEUNES. POUR LEUR AVENIR PROFESSIONNEL/ 2/ PUISQUE LA SECURITE EST DEVENUE UNE AFFAIRE D ETAT ? VUE LA MUTIPLICATION DES RADARTS ET DES AMENDES ? POURQUOI L ETAT NE PRENDRAIS EN CHARGES L EDUCATION DU ...

à écrit le 19/11/2014 à 10:50
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1/ AVOIR SONT PERMIE ET TRES INPORTANT POUR LES JEUNES. POUR LEUR AVENIR PROFESSIONNEL/ 2/ PUISQUE LA SECURITE EST DEVENUE UNE AFFAIRE D ETAT ? VUE LA MUTIPLICATION DES RADARTS ET DES AMENDES ? POURQUOI L ETAT NE PRENDRAIS EN CHARGES L EDUCATION DU ...

le 19/11/2014 à 12:52
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Les événements actuels montrent qu'il serait plus important de faire des cours de civisme que d'apprendre à conduire. Le rôle de l'état est d'abord d'apprendre à ses citoyens à vivre en république. C'est pas évident pour tout le monde...

à écrit le 19/11/2014 à 10:00
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Passer son permis de conduire ne fait plus rêver les jeunes. Surtout depuis qu'on peut perdre son permis très facilement et d'une manière malhonnête. Le coût de possession d'un véhicule dépasse le budget d'un jeune. L'état devrais plutôt investir dan...

à écrit le 19/11/2014 à 8:28
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Et la fonction publique? Bien sûr, le privé est là (las également!) pour financer le secteur public et ses avantages!

à écrit le 18/11/2014 à 20:34
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Rien d'extraordinaire. Et comme les députés vont mettre encore de l'eau dans son vin, on va se retrouver avec une loi homéopathique, sans aucune mesure efficace.

à écrit le 18/11/2014 à 20:27
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Quel pays il y a besoin d'une loi pour ça!!!!

à écrit le 18/11/2014 à 19:56
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Beurk! That Guy is fake! À renvoyer au Guiness des nuls! Du vent! qu'il fasse son job: sabrer dans la Fonction Publique! Pardon! On a jamais vu des dindes voter pour Noël!

à écrit le 18/11/2014 à 18:12
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Pas de quoi casser 3 pattes à un canard

à écrit le 18/11/2014 à 18:09
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Un grand pas pour les socialistes en fait un petit pas pour l'economie

le 18/11/2014 à 19:28
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Quelques diziemes de point de croissance en plus sont toujours bons à prendre. Soyons pragmatiques. N Sarkozy l'avait promis et ne l'avais finalement pas fait. Voyons ce que va faire réellement ce gouvernement sur ce sujet sensible.

à écrit le 18/11/2014 à 18:06
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il n'a rien fait pour retrait chapeau du pdg gdf ou ils ont 75 % capitale tous les pouvoir pour refuser mais ils sont ok avec ca

à écrit le 18/11/2014 à 17:53
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MICRON chez nous nous avons les neutrinos vos équilibristes n'en sont pas encore la , vous êtes a plaindre,il faut lire DÉBORDÉE de ZOÉ SHEPPARD sur vos collectivités locale succulent !!!!

à écrit le 18/11/2014 à 17:01
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Un superbe livre sera très bientôt sur les rayons des libraires et bouquineries de Paris. Il s'agit d'une étude en profondeur sur les raisons des échecs consécutifs de l'économie française. Son titre "L'Economie Françause: un Patchwork qui ne décolle...

le 19/11/2014 à 9:51
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Jacques Attali. ? Le Socialiste qui défend le politiquement correct et le collectivisme depuis 40 ans ? Le bras droit de Mitterand ? Il nous explique maintenant que "c'est pas sa faute" ?

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