Et si les auto-entrepreneurs devenaient des créateurs d'emplois ?

Selon une enquête publiée par Opinion Way pour l'Union des auto-entrepreneurs (UAE) et la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires, autoriser les auto-entrepreneurs à travailler en réseau permettrait de créer des milliers d'emplois.
Fabien Piliu
selon les calculs de l'enquête de l'UAE, 15.000 emplois pourraient être créés si les auto-entrepreneurs travaillaient en réseau.

Ce serait un joli pied de nez ! Alors que le régime de l'auto-entrepreneur fut, un temps, sérieusement menacé par le gouvernement, ce dispositif pourrait, avec quelques aménagements, permettre la création de plusieurs milliers d'emplois. Selon l'enquête menée par Opinion Way pour le compte de l'Union des Auto-Entrepreneurs (UAE) et la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires, 24% des auto-entrepreneurs déclarent avoir déjà confié une partie de leur travail à un autre auto-entrepreneur lors d'un pic d'activité, ou qu'ils pourraient se trouver dans cette situation à l'avenir.

"Cette activité déjà transférée s'élèverait à 21 heures par mois en moyenne ", estiment les auteurs de cette enquête évaluant jusqu'à 15.000 le nombre d'emplois équivalent temps plein. "Dans un contexte de création d'emploi si délicat, la confiance dans l'initiative individuelle démontre toute sa potentialité", affirme François Hurel, le président de l'UAE.

Un régime qui doit rester simple

Non seulement, le régime instauré en 2009 permettrait aux demandeurs d'emplois de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale à moindre frais, leur permettant ainsi de se créer leur propre emploi, mais il pourrait favoriser l'inversion de la courbe du chômage que le gouvernement attend désespérément. Autre condition : la simplicité du régime doit être préservée. Ainsi, 51% des auto-entrepreneurs interrogés avouent qu'ils cesseraient leur activité si ce régime devenait trop complexe. Selon l'enquête, si 47% des personnes interrogées se déclarent "sans autre activité", la majorité des auto-entrepreneurs cumulent leur activité avec une autre situation. Ainsi, 23% d'entre eux sont salariés, 20% retraités, 4% fonctionnaires et 6% demandeurs d'emploi.

Un assouplissement des seuils en échange

Selon cette enquête, 61% des auto-entrepreneurs interrogés affirment être favorables à un assouplissement des seuils en échange de cette possibilité d'exercer en réseau. Pour mémoire, le seuil de chiffre d'affaires au-delà desquels l'entreprise sort du régime s'élève à 82.200 euros - un seuil de tolérance a été fixé à 90.300 euros - pour les entreprises dont l'activité principale est la vente de marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place ou les prestations d'hébergement, à l'exception de la location de locaux d'habitation meublés dont le seuil est de 32.900 euros. Pour les autres activités, le seuil est fixé 32.900 euros avec un seuil de tolérance de 34.900 euros.

Par ailleurs, un auto-entrepreneur sur trois serait intéressé ou est déjà rôdé à un travail en réseau, en "association", pour répondre à des demandes et 57% d'entre eux seraient favorables à cette façon de travailler si un mécanisme simplifié leur permettait de le faire.

Pour 55% des auto-entrepreneurs, adopter ce régime leur a permis de créer une activité principale pour dégager un revenu minimum au moins égal au Smic. Soit 1.445,38 euros brut sur la base de 35 heures hebdomadaires. Ils sont 45 % à se fixer comme priorité que leur "auto-entreprise soit un succès et progresse". Si le régime reste une activité secondaire pour de nombreux créateurs, le taux de déclarants affirmant qu'il s'agit d'une activité principale est en forte hausse, progressant de 6 points pour atteindre 54%.

16% des auto-entrepreneurs ont plus de 50 clients

Autre enseignement de cette enquête, 86% des personnes interrogées expliquent travailler pour plus d'un client. Un pourcentage qui permet de relativiser le salariat déguisé que permet ce régime lorsqu'un employeur licencie - ou refuse d'embaucher - quelqu'un, tout en continuant à le faire travailler. Ils sont même 22% à affirmer travailler pour 6 à 10 clients et 16% pour plus de 50 clients par an !

Fabien Piliu
Commentaires 11
à écrit le 05/05/2015 à 19:17
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Pourquoi condamner les TPE par la concurrence déloyale des autos entrepreneurs ? Si l’état peut se passer de prélever la TVA, messieurs les élus pensez à exonérer vos TPE, ces TPE Françaises qui crèvent et ferment les une après les autres.

à écrit le 22/11/2014 à 9:27
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Au lieu de vouloir compliquer le statut d'autoentrepreneur, il serai plus créateur d'emploie de simplifier les autres statuts, en particulier sur le calcul des charges...

à écrit le 19/11/2014 à 20:44
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Avant de mettre la charrue avant les bœufs, il serait pas mieux d'éviter que tant d'auto-entrepreneurs perdent leur emploi après quelques années? Leur offrir une structure leur permettant de se faire une clientèle par exemple; car si ceux qui en ont ...

à écrit le 19/11/2014 à 13:44
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Bon si cela fini par permettre de vivre correctement alors l’état va faire une saisie! C'est comme pour l'agriculture, il faut semer, attendre que cela pousse et des que c'est mur, on récolte car l’état ne s'attaque qu'aux plus faibles.

à écrit le 19/11/2014 à 13:17
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Genre le plan bien foireux, j'en suis un et je travaille avec d'autres je vois pas trop le deal sauf pour me prendre une grosse carotte, prudhom, ursaff ... dès qu'ils changeront la règle et évidement ils le feront dès qu'il y aura a

à écrit le 19/11/2014 à 12:05
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A condition de leur donner accès aux marchés et le droit de se développer... Parce que si auto-entrepreneur = salarié au statut précarité max... aucun intéret

à écrit le 19/11/2014 à 11:51
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Bientôt des SSII d'autoentrepreneurs.

à écrit le 19/11/2014 à 11:49
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Tout ce qui peut créer du travail doit être essayé. Constat au bout d'un an: ça marche on continue , ça marche pas on arrête. C'est en tout cas mieux que l'assistanat permanent.

le 19/11/2014 à 15:14
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Bien entendu cela évite d'etre à la charge de la Société.

à écrit le 19/11/2014 à 11:49
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Excellente idée ! j'en ai une autre : et si les chômeurs devenaient des créateurs d'emplois ?

à écrit le 19/11/2014 à 11:24
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Un auto-entrepreneur, c'est avant tout... un entrepreneur ! Il a déjà créé son propre emploi ! Il faut surtout simplifié les différents statuts existants, pour ne conserver que : - l'auto entrepreneur, - la sarl - la sas ou sa, Et simplifier le ...

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