C'est inédit. La municipalité écologiste de Grenoble a décidé de ne pas renouveler son contrat avec le groupe d'affichage et de mobilier urbain JCDecaux a appris l'AFP dimanche 23 novembre auprès de la mairie.
"La municipalité fait le choix de libérer l'espace public grenoblois de la publicité en développant les espaces d'expression publique et ne lance pas de nouvel appel d'offre pour de l'affichage publicitaire", indique la mairie dans un dossier de presse publié dimanche, confirmant une information du Dauphiné Libéré et du Journal du Dimanche.
Dans un communiqué envoyé lundi 24 novembre JCDecaux estime que "toute l'économie locale sera pénalisée puisque les commerçants de proximité perdre en visibilité". Jean-Charles Decaux, président du directoire et codirecteur Général du groupe, "déplore la décision politique du nouveau maire" ainsi que la "portée économique et sociale" et note "le manque de concertation sur la place du mobilier urbain dans la ville".
Promesse tenue
Cette annonce, qui était une promesse de campagne de l'élu EELV Eric Piolle aux dernières municipales, est "une première européenne pour une grande ville", selon la mairie.
Concrètement, le démontage des quelque 326 panneaux publicitaires, dont 227 "sucettes", 20 colonnes, et 64 grands panneaux de 8 mètres carrés, soit 2.051 mètres carré d'espaces publicitaire, durera quatre mois. Les espaces sur les abribus ne sont en revanche pas concernés dans l'immédiat. A la place des panneaux démontés, la métropole rhône-alpine promet de planter "une cinquantaine de jeunes arbres avant le printemps".
Un manque à gagner compensé
Le manque à gagner pour les caisses municipales sera quant à lui "très largement compensé par les économies déjà réalisées sur le budget protocole". "Rien qu'entre 2013 et 2014, la Ville a en effet réduit son budget réalisé de plus de 190.000 €", assure le dossier de presse.
Et face à "l'effondrement des recettes de la publicité traditionnelle" avec notamment la concurrence d'internet, la redevance perçue par la ville, qui était de "600.000 € par an dans le cadre du contrat 2004-2014", "se serait seulement située dans une fourchette allant de 100.000 à 150.000 € par an avec écrans digitaux" en cas de nouveau contrat, estime-t-elle par ailleurs.