Quels sont les produits dont les prix ont le plus reculé en 2014 ?

Selon l'Insee, l'indice des prix à la consommation n'a progressé que de 0,1% en décembre sur un an. Certains produits ont vu leur prix chuter. Lesquels ? Quel est l'impact de cette très faible inflation sur l'activité ?
Fabien Piliu
Les prix à la pompe ont reculé de 20 centimes depuis cet été précise le gouvernement

La période où la Banque centrale européenne (BCE) s'inquiétait du niveau de l'inflation en France et dans la zone euro est actuellement révolue. En janvier 2008, quelques mois avant le déclenchement de la crise des subprimes aux Etats-Unis et la faillite de Lehman Brothers, cet indice affichait une progression de 2,9% sur un an.

Cinq ans plus tard, la BCE n'a plus les mêmes craintes. Le spectre de la déflation étant dans tous les esprits, la banque centrale se démène pour relancer l'inflation et la porter à un niveau annuel fixé à 2%. " Tous les membres du conseil des gouverneurs sont déterminés à remplir leur mandat. Bien sûr, il y a des divergences sur la manière de le faire. Mais ce n'est pas comme si nos possibilités étaient infinies ", a déclaré jeudi Mario Draghi, le président de la BCE dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Die Zeit, offrant ainsi un signal supplémentaire de l'imminence de rachats massifs de dette

Une inflation quasi nulle sur un an

En effet, en décembre, l'indice des prix n'a progressé que de 0,1% en France selon l'Insee. Sur un an, il signe une hausse identique, quasi nulle donc.

Si les tarifs de quelques produits et services ont augmenté sur un an - le prix du tabac a progressé de 3,5% comme celui de l'habillement-chaussures (+0,2%), les services (+1,6%) et notamment les services de santé (+0,5%) et les autres services (+2,2%) -, beaucoup d'autres ont cédé du terrain l'année dernière.Ju

Sans surprise, c'est l'énergie qui signe la chute la plus spectaculaire (-4,4%). Les produits pétroliers ont dégringolé de 10,6% dans le sillage des cours du Brent et du WTI. Les prix de l'alimentation (-0,4%) - ceux des produits frais ont notamment reculé de 0,6% -, et des produits manufacturés (-1,6%) ont également cédé du terrain entre décembre 2013 et décembre 2014.

La confiance du gouvernement

Le gouvernement se félicite de ces tendances. " La baisse du prix du pétrole de plus de 50 % depuis l'été constitue un facteur important de réduction des coûts de production des entreprises et de soutien au pouvoir d'achat des ménages, au-delà de ses effets déjà visibles sur les prix à la pompe ", précise le gouvernement dans le compte-rendu du Conseil des ministres du jour, rappelant que ces derniers avaient baissé de 20 centimes depuis cet été.

Pour les ménages, cette baisse des prix de certains produits est en effet une bonne nouvelle. Elle contribue au redressement de leur pouvoir d'achat, participant à la résistance relative de la consommation qui, l'investissement et le commerce extérieur étant en panne, reste le dernier pilier de la croissance tricolore.

Pour les entreprises, quel que soit leur secteur, cette décélération continue de l'inflation n'est pas vraiment une bonne nouvelle. Certes, la baisse des prix de l'énergie leur apporte une bouffée d'oxygène. Mais un recul prolongé des tarifs vient peser dangereusement sur leur marge. En effet, pour lutter face à la concurrence qu'elle soit nationale ou étrangère, les entreprises françaises se trouvent dans l'obligation de baisser leur prix, provoquant, pour les plus fragiles, d'entre elles, des tensions irrémédiables sur leur niveau de trésorerie.

Le niveau de défaillances des entreprises reste très élevé

Résultat, le niveau des défaillances d'entreprises reste élevé. Selon la Banque de France, elles ont progressé de 0,9% entre novembre 2013 et novembre 2014, portant à 63 143 le nombre de sociétés ayant fait faillite sur la période. Le record de défaillances a été observé en 2013. Cette année-là, 63.452 défaillances avaient été touchées par un redressement judiciaire, une liquidation judiciaire ou une procédure de sauvegarde.

Entre 2013 et 2014, le taux de marge des entreprises a encore reculé, passant de 29 ?8% à 29,6% de la valeur ajoutée selon l'Insee, soit un plancher inédit. L'Institut table sur une remontée de ce taux au premier semestre, stimulée notamment par la dépréciation de l'euro face au dollar, la chute des cours du brut et les mesures fiscales prises par le gouvernement. Le 1er janvier, le taux du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) a été relevé de 4%à 6% et les allègements de cotisations sociales patronales prévues par le Pacte de responsabilité sont entrés en vigueur.

Fabien Piliu
Commentaires 6
à écrit le 16/01/2015 à 13:53
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A quand l'immobilier dans le calcul? Pour un primo accédant, l'inflation sur 14 ans est supérieure à 80%...

le 18/01/2015 à 19:56
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vous avez raison ! on met ce qu'on veut dans l'indice qui ne reflète pas la réalité du "vrai coût de la vie"" car il est indispensable d'évaluer le coût du logement dans l'indice (qui pèse cher) - la vie est moins chère en Allemagne que chez nous , ...

à écrit le 16/01/2015 à 10:08
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Il n'y a donc que chez moi que tous les prix augmentent régulièrement ??

à écrit le 16/01/2015 à 7:36
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Comme les autoroutes, le gaz, l'électricité ...etc !!!

le 16/01/2015 à 9:14
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+1 En France, il faudrait remplacer "liberté, égalité, fraternité" par "deux poids, deux mesures"...

le 16/01/2015 à 10:14
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Oui et en matière de poids vous y connaissez quelque chose, hein les lourdeaux :)

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