La société Carmat s'est envolée en bourse ce lundi 19 janvier. Après avoir pris près de 18% dans les premiers échanges, l'action évolue en début d'après-midi sur un gain de 11%.

Cette flambée est consécutive à l'annonce de la sortie d'hospitalisation du deuxième patient ayant reçu un coeur artificiel Carmat, implanté le 5 août à Nantes Il est rentré "définitivement" chez lui. Le professeur Alain Carpentier, concepteur de l'appareil, a annoncé la nouvelle lundi dans un communiqué ainsi que dans une interview accordée au quotidien Le Parisien/Aujourd'hui.

Cet homme âgé de 68 ans "a pu quitter l'hôpital sans bruit le 2 janvier", a expliqué le médecin, qui se félicite:

"Il nous a raconté être allé déjeuner sans aucune assistance technique chez son fils à 70 km de Nantes. N'est-ce pas la plus belle démonstration d'une vie normale?".

Le professeur compare les suites opératoires à "celles d'une greffe cardiaque 'ordinaire'". Fin octobre, il avait déjà indiqué que ce patient pouvait se déplacer seul et même faire du vélo d'appartement.

Un appareil portable de 3 kg

Le retour à la maison a été possible dès que le patient a pu "disposer d'une autonomie complète" et notamment "gérer lui-même" un "appareillage portable" de 3 kg comprenant les deux batteries d'approvisionnement en électricité du coeur artificiel et un boîtier de contrôle. Avant de quitter l'hôpital, le patient a dû recevoir une "formation au fonctionnement de ce système portable, électrique et silencieux", explique la société qui l'a mis au point et dont le professeur Carpentier est l'un des fondateurs.

"C'est le plus léger de tous les dispositifs disponibles pour l'alimentation d'un cœur artificiel total. Il offre aux patients mobilité et autonomie dans d'excellentes conditions", estime-t-elle.

Un malade plus jeune et moins atteint que le premier

Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans, Claude Dany, qui avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l'arrêt inopiné de la machine. Selon le professeur Carpentier, "les causes de l'arrêt au 74e jour se sont révélées multifactorielles" et "une part des difficultés étaient liées à la condition même du malade: son âge, sa maladie plus avancée, sa vie menacée à quelques semaines" et "son état général, rénal en particulier, plus atteint que ce que nous pouvions supposer".

Pour la deuxième opération, "nous avons choisi un malade plus jeune, aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire", rassure-t-il. Quant à la prothèse, il a été "procédé à des ajustements".

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POUR ALLER PLUS LOIN

Retrouvez l'interview du 24 juin 2014 donnée à La Tribune-Décideurs TV par Philippe Pouletty, directeur général de Truffle Capital, cofondateur de Carmat

C'est banal de parler de l'entreprise Carmat, mais lorsqu'on explique aux gens qu'on va changer leur vie, qu'avec un implant vertébral on répare une vertèbre facturée, c'est très parlant.