Une Expo universelle aussi innovante que low cost

De plus en plus imaginative et de moins en moins chère. 200 étudiants de 12 grandes écoles et facultés ont travaillé sur l’Exposition Universelle de 2025. Si certaines de leurs idées pour faire de l’Expo une expérience numérique totale sont retenues, la candidature française sera originale.
Une proposition d'hébergement écolo pour les visiteurs de l'Expo. (Crédits : Anthony Guido)

Contradictoires, poétiques, innovants, ou plus sérieux, on trouve tout dans les projets des étudiants pour l'Exposition Universelle de 2025. Car Jean Christophe Fromantin, le député maire de Neuilly, ne lâche pas son idée : plus le projet sera collaboratif, plus il associera de compétences, plus il pourra fédérer, mobiliser et gagner. Ce sont donc, depuis 4 mois, 200 étudiants de 12 grandes écoles françaises et universités, qui travaillaient sur 6 chantiers. L'idée était d'agiter les idées, d'innover sur la conception de l'Expo et de le faire faire par ceux qui, en 2025, peuvent rêver leur futur proche.

Ceux de Sciences Po Paris et Reims ont travaillé sur la Gare de l'Est pour la transformer en pavillon d'accueil des 15 pays du Pacifique Sud et en faire un lieu de la lutte contre le changement climatique. Ceux de Paris I et de Toulouse Jean Jaures ont repensé l'accueil des étrangers autour d'un concept « Wanderfull France » (néologisme issu de « to wander », se balader et comprimé avec «wonderfull»).

Chatelet-Les Halles transformée en création numérique collaborative

Ceux du centre Michel Serres et de l'ENS Bordeaux se sont vraiment lâchés en inventant une immense flânerie dans Paris, le Grand Paris et la France. Ils devaient travailler sur la mobilité et ont inventé un biopass qui tout en guidant les visiteurs transformera leurs émotions en œuvre numérique dans certains endroits et transformera par exemple la gare du Chatelet en immense création collective perpétuelle. Tous ont souhaité des portes d'entrée à l'étranger, la plupart ont intégré les territoires d'Outremer comme têtes de pont de l'Expo dans le monde ou certains ont inventé des Zeppelin pour joindre les villes, des TGV et des métros à ciel ouvert pour relier les gares de nuit sous les étoiles.

Trois sites majeurs, en dehors du village central dans Paris, ont été identifiés comme terrain de jeux numérique : les futures gares de Saint Denis Pleyel, de Noisy Champs et des Ardoines. En 2025 la fête et de création ce sera aussi là-bas. Ceux de l'école d'Architecture de Paris la Villette qui ont travaillé sur l'urbanisme et une idée forte qui semble désormais inévitable : comment, avec le numérique, faire de chaque visiteur un acteur de l'Expo.

2.7 milliards de dépenses, 3.6 de recettes

Même les économistes ont travaillé l'idée. Les étudiants de l'ESCP Europe ont réalisé le premier business plan de l'Expo. Après avoir épluché les comptes des grands évènements mondiaux, consulté une flopée d'économistes et d'organisateurs d'évènements, intégré le non recours au financement public, ils ont estimé le coût global de l'opération à 2.7 milliards. En dehors bien sûr des opérations publiques déjà lancées en matière de transports et d'aménagements, des projets à l'étude dans certaines métropoles françaises et, bien sûr des investissements des pays étrangers dans leurs propres pavillons.

Ils ont travaillé sur la réduction des dépenses en montant un système de financement du village des visiteurs par les pays exposants eux même ( à Aubervilliers vers le futur centre Descartes ou pourrait également se situer le village olympique en cas de JO en 204), en utilisant des projets en gestation comme la couverture du périphérique au niveau de la Porte Maillot pour bâtir le centre d'accueil mondial des touristes qui va coûter dans les 300 millions, ou en continuant le développement et la viabilisation des quais de Seine.

Le Pop Up bus nocturne à la demande

En face, selon eux, 3.6 milliards de recettes. Avec un prix de billet moyen à 32 €. Avec 70 millions de visiteurs : 40 millions uniquement à Paris, 20 en régions uniquement et 10 sur la totalité des sites. L'estimation globale de billetterie est de 2.3 milliards. L'estimation de sponsoring est à 300 millions et les recettes de merchandising à 800 millions. Quelques recettes très innovantes notamment en matière de billetterie liée à des services. Exemple avec le Pop Up bus, bus à la demande de nuit qui s'adapte aux trajets demandés et ramène les « fatigués » chez eux. La billetterie serait en fait très souple permettant, à différents tarifs, plusieurs types d'accès du basique à l'expérience virtuelle globale.

Commentaires 2
à écrit le 02/02/2015 à 9:14
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L'ENS Bordeaux ? Une Ecole Normale Supérieure tellement virtuelle qu'elle n'existe même pas ?

à écrit le 01/02/2015 à 14:33
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Magnifique ! C'est comme cela que la France sortira de ses problèmes, par le haut, par la créativité et la confiance faite à ses jeunes. Bravo !

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