Le principe de l'économie circulaire est simple : presque tous les produits peuvent être re-manufacturés pour de nouveaux usages. Il est aussi une promesse forte, puisque le cycle de recyclage est théoriquement infini et que de chaque destruction nait une nouvelle valeur pour le produit. Pour l'instant, tout n'est pas possible, la recherche n'a pas encore trouvé de solutions pour le recyclage de tous les produits et la création de lithium après la destruction des batteries usagées vient juste de débuter. Mais il faut bien commencer un jour et surtout imprimer une nouvelle logique économique et faire comprendre à toutes les start ups comme les grands groupes qu'il y a un débouché pour leur R&D. C'est ce qu'a décidé de faire la Mairie de Paris qui lance les Etats Généraux de l'économie circulaire. Non seulement pour Paris mais à l'échelle du Grand Paris. Il existe déjà un Institut de l'Economie Circulaire créé par la Région Ile de France, mais, par la force des choses, rien au niveau métropolitain

Quelques milliers d'emplois à la clé

 Anne Hidalgo souhaite entrainer de plus en plus de communes et d'intercommunalités du Grand Paris dans cette logique pour qu'un plan efficace soit adopté et mis en place en 2016. C'est la première fois que la mairie de Paris se veut moteur d'un projet du Grand Paris, car pour la Maire c'est une idée très positive, loin de « l'économie de la contrition et du rationnement ». Elle en est même tellement convaincue qu'elle en fera l'axe essentiel de la réunion des maires des métropoles européennes, fin mars à Paris.

Au Conseil de Paris, elle devrait ajouter trois raisons à ce plongeon dans l'économie circulaire. D'abord la création d'emplois. Même s'il faut prendre les chiffres avec de grandes pincettes dans un sujet aussi neuf elle explique que «le recyclage crée 25 fois plus d'emplois que la mise en décharge des déchets et grâce à la mise en œuvre intégrale de la législation de l'Union Européenne relative aux déchets, on estime que 400.000 emplois pourraient être créés d'ici 2020 à l'échelle de l'UE. »

Ensuite, c'est une économie innovante et, continue-t-elle, « avec  330.000 étudiants, environ 20 000 chercheurs, plus de 3000 start-up et 40 incubateurs, le Grand Paris offre un cadre formidable pour développer cette économie de « l'ingéniosité » et cette recherche de solutions nouvelles ».

Enfin, « l'économie circulaire promeut des modèles coopératifs car dans une économie circulaire, la coopération entre les entreprises est stimulée en faisant notamment des déchets des unes les ressources des autres »

Toutes les collectivités du Grand Paris pourraient participer

Anne Hidalgo n'est pas partie fleur au fusil sans prendre des assurances : elle a contacté la Région et à l'ensemble des collectivités de la métropole pour cette co-construction, et tout le monde s'est réuni fin janvier à l'Hôtel de Ville et on n'a entendu aucune dissonance. A priori, tout le monde devrait participer aux 10 groupes de travail qui vont phosphorer  d'avril à juillet. On y parlera de trajectoire zéro gaspillage, développement de la prévention et du tri sélectif, mais aussi de la structuration des filières sur le territoire de l'Ile-de-France (bois, verre, papier, carton, textile, déchets électroniques et électriques, déchets du BTP, etc.), de l'exploitation des énergies de récupération et des énergies grises,  de valorisation des bio-déchets ou de conception des chantiers urbains selon les principes de l'économie circulaire.

C'est ambitieux mais la parution d'un livre blanc assorti d'un plan d'actions juste avant que tous les chefs d'Etat se retrouvent au Bourget, en novembre, pour la COP21, devrait également être un très beau geste de communication à l'international.