Les Etats-Unis en première ligne de l'épidémie

Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires recensaient jeudi 4.298 cas confirmés de grippe A (H1N1) et trois décès.

En termes de nombre de malades, les Etats-Unis sont pour l'heure le premier pays au monde touché par le virus avec 4.298 cas confirmés jeudi, et toujours trois décès (un enfant de deux ans et deux adultes d'une trentaine d'années, souffrant déjà de problèmes de santé), selon le bilan quotidien des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Les CDC ont modifié mercredi leur comptabilisation, dénombrant désormais les cas "confirmés ou probables" alors qu'ils ne faisaient état auparavant que des seuls cas "confirmés". Le précédent bilan, publié mercredi, était de 3.352 cas.

L'Illinois, dans le nord, reste l'Etat qui recense le plus de personnes contaminées, avec 620 cas. Viennent ensuite le Wisconsin (nord) avec 510 cas, la Californie (473 cas) et le Texas (439).

Les Etats-Unis comptent ainsi davantage de cas confirmés que le Mexique, qui était considéré jusqu'à présent comme le pays le plus touché par l'épidémie.

La maladie a par ailleurs fait trois morts dans le pays - un homme d'une trentaine d'années qui souffrait de problèmes cardiaques chroniques, dans l'Etat de Washington, une femme d'une trentaine d'années, qui souffrait également déjà de problèmes de santé, au Texas, et un enfant mexicain de deux ans, au Texas.

Cependant, la grande majorités des cas recensés sur le territoire sont bénins. Ce qui a fait dire à Richard Besser, le directeur des CDC américains, la semaine passée : Le virus A (H1N1) n'a "pas l'air jusqu'à présent plus sévère qu'une souche de grippe saisonnière", qui tue chaque année 36.000 personnes aux Etats-Unis.

Plutôt que se focaliser sur les chiffres, Anne Schuchat, du CDC, a souligné qu'il fallait observer les tendances. "Notre estimation, c'est que la transmission (du virus) aux Etats-Unis est en cours. C'est un virus très contagieux similaire à celui de la grippe saisonnière", a-t-elle dit. "Le danger serait que le virus revienne à l'automne. Il pourrait revenir sous une forme plus virulente", a également averti la secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius.

Par ailleurs, Anthony Fauci, l'un des responsables des NIH américains (Instituts de la santé), a indiqué que les scientifiques américains avaient isolé le virus A(H1N1). "Nous avons déjà commencé les multiples étapes (nécessaires au) développement du vaccin," a-t-il déclaré à la Chambre des représentants américaine.

L'agence américaine des médicaments (FDA) a autorisé le groupe français Sanofi-Pasteur à produire sur place des vaccins contre la grippe saisonnière et un futur vaccin contre le virus A (H1N1).

1,5 milliard de dollars réclamés par Barack Obama

Après le décès d'un enfant le 6 mai, le président Barack Obama a estimé depuis la Maison Blanche que la propagation du virus de la grippe A (H1N1) représentait "de toute évidence une situation préoccupante, suffisamment grave pour prendre les plus grandes précautions".

Le président américain a réclamé le 5 mai une enveloppe de 1,5 milliard de dollars au Congrès pour prendre des mesures visant à augmenter les stocks de médicaments anti-viraux, à financer la recherche sur un vaccin et à coordonner une réponse avec les gouvernements étrangers.

La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano a déclaré pour sa part que Washington était "préparé depuis le début à un passage au niveau 6" de "pandémie avérée". L'OMS a pour l'heure arrêté l'alerte au 5 qui indique qu'une pandémie est imminente.

En revanche, la ministre s'est prononcée contre la fermeture de la frontière avec le Mexique comme l'ont demandé certains parlementaires inquiets. "Fermer la frontière ne serait que d'un intérêt très marginal", a-t-elle affirmé au Congrès devant la commission de la sécurité intérieure du Sénat. "A l'inverse, cela entraînerait des coûts très élevés". "La souche du virus qui a été découverte en premier au Mexique est déjà présente aux Etats-Unis et il n'y aucun moyen réaliste d'endiguer le virus en fermant les frontières", a-t-elle observé.

Quant au représentant américain pour le Commerce, Ron Kirk, il a dès le début de la propagation du virus appelé les partenaires commerciaux des Etats-Unis à ne pas suspendre leurs importations de porc depuis son pays. "Les restrictions sur les porcs américains ou les produits à base de porc ou tout produit à base de viande en provenance des Etats-Unis liées à la récente apparition (de la grippe porcine) ne semblent pas fondées sur des preuves scientifiques et peuvent provoquer de sérieuses perturbations commerciales sans justification", a-t-il déclaré.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.