« Le Tamiflu réduit d'un tiers le risque de complications issues de la grippe A . » Jérôme d'Enfert, directeur médical de Roche France, est formel : l'antiviral du laboratoire suisse demeure indispensable pour traiter les patients atteints de grippe A . Le médicament est le seul indiqué, avec le Relenza du britannique GSK. Mais, ces dernières semaines, quatre cas de résistance (à l'étranger) au Tamiflu et l'utilisation d'un simple paracétamol pour soigner certains malades ont fait naître des doutes.

« Le taux de résistance est connu [0,4 % des cas] », répond Jérôme d'Enfert. Quant au paracétamol, « il n'agit que sur les symptômes de la grippe [fièvre, courbatures, etc.]. Le Tamiflu empêche la diffusion du virus dans l'organisme et évite donc des réactions inflammatoires de type bronco-pulmonaire », précise l'expert, qui recommande, « dans l'idéal, d'associer Tamiflu et paracétamol ».

En France, l'antiviral est systématiquement présent dans les pharmacies, sur ordonnance, depuis que le dispositif antigrippe a été basculé vers les médecins de ville (lire ci-dessous). Jusqu'en septembre, c'est Roche qui approvisionne les pharmacies. « Nous disposons de 200.000 à 300.000 boîtes mais les ventes demeurent faibles. Si l'épidémie devait monter en puissance à la rentrée, les stocks d'urgence du gouvernement [33 millions de doses de Tamiflu et de Relenza, Ndlr] prendront le relais », détaille Monelle Muntlak, directrice de l'unité virologie de Roche.

Au premier semestre, les ventes de Tamiflu ont triplé dans le monde, à 660 millions d'euros. Roche en attend autant au second. À partir de janvier, le labo sera capable de produire 400 millions de boîtes par an. GSK a prévu de tripler sa production de Relenza (190 millions de boîtes). « En France, le prix fabricant n'a pas évolué », assure Monelle Muntlak. Il est de 24 à 25 euros, selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.