La sortie de crise connait de sérieux soubresauts. Outre la menace de faillite de l'émirat de Dubaï, ce sont les questions monétaires qui agitent les esprits. Avec en tête le dollar, l'euro étant ainsi monté à son plus haut de quinze mois la semaine dernière à 1,51 dollar. La faiblesse du billet vert profite à l'or qui vole de record en record mais pas au pétrole paradoxalement, la crise aux Emirats nourrissant des craintes sur la reprise économique et donc la demande d'or noir.

Le billet vert a aussi chuté face au yen qui, considéré désormais comme une monnaie refuge, est à un niveau record depuis quatorze ans à plus de 84 yens pour un dollar. Au point que le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a ordonné ce dimanche à son gouvernement d'élaborer des mesures pour y faire face. Ces mesures seront incorporées à un budget supplémentaire pour l'excercice fiscal 2009 débuté en mars, selon les agences de presse Jiji et Kyodo et la chaîne de télévision publique NHK.
 

Le gouvernement nippon s'est réuni pendant quatre heures ce dimanche, alerté en outre par la chute de l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo de 3,22% ce vendredi en clôture.

La question du yuan faible, la monnaie chinoise, qui évolue parallèlement au dollar, est aussi une préoccupation. Commence ce lundi à Nankin un sommet Chine-Union européenne. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, déjà sur place et qui a rencontré de hauts responsables du pays dont le gouverneur de la Banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, appelle à une réévaluation du yuan, la monnaie de Pékin.

"Nous avons discuté de la politique de taux de change, de l'arrimage de facto du yuan (au dollar)", a-t-il déclaré, qualifiant d'"opportun" une telle réévaluation. Les Européens ont tout de même indiqué qu'ils ne s'attendaient pas à une évolution rapide sur ce sujet.

Cette question des devises risque d'être encore au coueur de l'actualité cette semaine.