Zone euro : la sortie de récession se confirme, l'activité se redresse

La sortie de récession de la zone euro a été confirmée ce jeudi par l'Office européen de statistiques (Eurostat). Les seize pays de la zone enregistrent une croissance de 0,4% au troisième trimestre, après un recul de 0,2% au deuxième trimestre. Par ailleurs, l'indice de confiance des directeurs d'achat dans les services et l'industrie s'est établi en novembre à son plus haut niveau depuis deux ans, le seul point noir de cette reprise restant l'emploi.

L'Office des statistiques européens Eurostat avait annoncé à la mi-novembre une sortie de récession pour la zone euro (seize pays) au troisième trimestre. Elle a confirmé ce jeudi ses statistiques. La zone euro voit ainsi sa croissance progresser de 0,4% au troisième trimestre, contre un recul de 0,2% au deuxième trimestre, et l'Union européenne dans son ensemble (vingt-sept pays) enregistre une progression de son produit intérieur brut (PIB) de 0,3% sur le trimestre, contre un recul de 0,3% au trimestre précédent.

A titre de comparaison, au troisième trimestre, le PIB aux Etats-Unis a progressé de 0,7% et celui du Japon de 1,2%

En glissement annuel (au troisième trimestre 2009 par rapport au troisième trimestre 2008), le PIB a baissé de 4,1% pour la zone euro et de 4,3% dans l'UE.

Parmi les composantes du produit intérieur brut de la zone euro, on note la diminution des dépenses de consommation des ménages (-0,2%), celle des investissements (-0,4%), la hausse des exportations (+2,9%) et celle des importations (+2,6%).

Une consommation stable

Par ailleurs, en octobre, les ventes du commerce de détail, indicateur de la consommation, sont restées stables dans la zone euro par rapport à septembre, après avoir reculé de 0,5% en septembre, a également indiqué Eurostat ce jeudi. Dans l'UE, elles ont progressé de 0,3% en octobre, après une baisse en septembre de 0,3%.

Sur un an, c'est-à-dire par rapport à octobre 2008, l'indice des ventes reste toutefois en recul : de 1,9% dans la zone euro et de 0,9% dans l'UE.

Croissance de l'activité de l'industrie et des services

Enfin, autre indicateur positif pour l'Europe ce jeudi, l'indice de confiance des directeurs d'achat dans les secteurs des services et de l'industrie réunis (indice PMI dit "composite", publié par la société Markit) s'est redressé en novembre pour le quatrième mois d'affilée et s'établit à son plus haut niveau depuis deux ans. Il s'affiche à 53,7 points, contre 53 points en octobre, a indiqué Markit.

Il est supérieur pour le quatrième mois consécutif au seuil des 50 points, au-delà duquel seulement il indique une progression de l'activité.

L'indice PMI manufacturier est ressorti à 51,2 points, soit un plus haut depuis vingt mois. La production industrielle a notamment fortement progressé, enregistrant sa plus forte croissance depuis 26 mois.

Dans les services, l'indice PMI s'est également redressé, à 53 points, contre 52,6 points en octobre. C'est son plus haut niveau depuis décembre 2007. C'est cependant légèrement moins que prévu dans une première estimation (53,2 points).

Disparités entre les pays

Les disparités entre les différents pays se confirment, après la publication, lundi, de l'indice PMI de l'industrie en zone euro. La France et l'Allemagne continuent de mener la reprise, les deux principales économies de la zone euro enregistrant leurs plus forts taux de croissance de l'activité (industrie et services) depuis respectivement 37 et 3 mois. L'activité se redresse également en Italie, mais à un rythme plus modéré qu'en octobre.

En revanche, la récession s'aggrave en Espagne. Le taux de contraction de l'activité s'y renforce, tant dans les services que dans l'industrie.

Par ailleurs, l'indice du volume des nouvelles affaires se replie par rapport au mois précédent pour la première fois depuis février dans la zone euro.

Enfin, le point noir de la reprise reste l'emploi ; les suppressions d'emploi s'accélèrent dans la zone euro et le taux de chômage de la zone s'affiche à 9,8% en octobre, après 9,8% en septembre, soit 15,567 millions de personnes, selon les chiffres d'Eurostat publiés lundi.

"La conjoncture reste incontestablement fragile et la croissance pourrait bientôt plafonner", a ainsi commenté Rob Dobson, économiste chez Markit.

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