Grèce : budget de crise 2010 adopté par l'Assemblée

Les députés grecs ont adopté à la majorité ce jeudi le budget 2010 qui doit remettre de l'ordre dans les dérives des finances publiques du pays et rétablir la confiance des marchés financiers.

Il fallait des mesures fortes et rapides pour rétablir la confiance des marchés sur la capacité de la Grèce à faire revenir ses finances publiques vers des niveaux maîtrisés. Les députés grecs ont donc adopté à la majorité dans la nuit de mercredi à jeudi le budget 2010 qui doit remettre de l'ordre dans "le chaos" des finances publiques du pays. Le texte a été adopté par les 160 députés socialistes du Pasok au pouvoir depuis octobre dernier. Les députés des partis conservateur, communiste, de la gauche radicale et d'extrême droite ont voté contre, soit 139 voix.

Au chapitre des recettes budgétaires, le gouvernement prévoit un impôt exceptionnel sur les grands profits et les grandes fortunes, l'augmentation de l'impôt sur le tabac et l'alcool. Une réforme fiscale comprenant des mesures contre la fraude sera en outre présentée au parlement fin février. Afin de réduire les dépenses de l'Etat, le gouvernement entend diminuer d'au moins 10% des salaires des dirigeants des entreprises du secteur public et baisser de 50% les salaires des membres des conseils d'administration. Le budget du ministère de la Défense est en baisse de 6,6% par rapport à 2009.

Concluant les débats de cinq jours, le Premier ministre Georges Papandréou a affirmé que "le plus grand déficit c'est la défiance (...) le budget constitue un contrat pour reconquérir notre crédibilité".

Ce vote intervient alors que la Grèce subit depuis plusieurs semaines une crise financière sans précédent en raison de l'explosion de sa dette qui a amené les agences de notation à dégrader la note du pays. Les taux d'intérêt à long terme se sont également très nettement écartés des taux de référence allemandd, indiquant le peu de confiance qu'ont les marchés financiers dans la capacité qu'à la Grèce à rembourser sa dette.

Moody's avait ainsi annoncé mardi avoir abaissé la note des obligations de l'Etat grec de A1 à A2 en raison des incertitudes entourant les risques de solvabilité à long terme du pays. Contrairement à ses consoeurs Standard & Poor's et Fitch, elle n'a cependant pas rétrogradé la Grèce à la lettre B et fait preuve de mansuétude dans ses commentaires, à la satisfaction des marchés. Elle a jugé très peu probable que la Grèce doive faire face à des problèmes de liquidités et de refinancement à court terme.

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