Aide européenne à la Grèce sous conditions et sous surveillance de la BCE et du FMI

Les Etats membres de la zone euro "prendront des mesures coordonnées pour sauvegarder la stabilité financière de la zone", a annoncé le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy mais la Grèce devra mettre en œuvre son plan de rigueur avec "rigueur et détermination". Le détail des aides qui seront apportées à l'Etat grec surendetté devrait être connu ce week-end, voire mardi.

"Les Etats membres de la zone euro prendront des mesures coordonnées et résolues si nécessaire pour sauvegarder la stabilité financière de la zone euro", a déclaré ce jeudi le président européen Herman Van Rompuy. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants de la zone euro, dans le cadre d'un sommet européen exceptionnel chargé de plancher sur la crise grecque, mais aussi plus largement sur la gouvernance économique en Europe face à la montée des déficits publics.

"Le gouvernement grec n'a réclamé aucun soutien financier" mais devra "mettre en oeuvre toutes les mesures [de son plan d'austérité] avec rigueur et détermination de manière à réduire de manière effective son déficit de 4 [points de PIB] en 2010", a ajouté le président européen.

Par ailleurs, la Commission surveillera étroitement la mise en oeuvre du plan d'austérité grec avec la BCE et "proposera toutes les mesures supplémentaires nécessaires en s'appuyant sur l'expertise du Fonds monétaire international", a précisé Herman Van Rompuy. Le recours au FMI avait été jusqu'à présent écarté par nombre de dirigeants européens.

"Nous avons mis en place un monitoring, une surveillance mensuelle des engagements qui ont été pris par la Grèce et de l'évolution de la situation, la première revue se fera au mois de mars", a de son côté affirmé le président français Nicolas Sarkozy.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a, lui, indiqué que son institution ferait preuve d'une "vigilance permanente" dans la surveillance des engagements pris par le gouvernement grec pour réduire sa dette publique de quatre points cette année : "on peut compter sur notre vigilance permanente. Je confirme que la BCE travaillera avec la Commission dans cet exercice de surveillance (monitoring) de la mise en oeuvre des recommandations grecques et travaillera avec la Commission en faisant des propositions de mesures additionnelles".

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, s'est lui aussi voulu rassurant, parfois un peu maladroitement quand il a exclut la possibilité d'une faillite de la Grèce. Quant au risque que la Grèce quitte la zone euro, il a souligné que "c'est totalement hors de question. C'est absurde". Pour lui, une aide financière à Athènes, "ce n'est pas de l'argent gratuit. C'est de l'argent à la condition que toutes les mesures radicales qui s'imposent soient prises... Un emprunt en euro n'est pas à notre disposition. Au cas où il nous faudrait exercer une action coordonnée, nous savons quel type d'instrument nous devrions employer".

Aides bilatérales ou soutien en bloc ?

Les détails techniques du soutien financier qui serait apporté à la Grèce, sans doute via des aides bilatérales, ne seront probablement formalisés que lundi et mardi, lors des réunions des ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne, montrant que l'Union européenne entend peser sur ce dossier, au-delà de la zone euro. "La Grèce appartient à l'Union européenne. La Grèce ne restera pas seule [...]", a déclaré Angela Merkel.

Les dirigeants socialistes européens, parmi lesquels Georges Papandréou, ont rejeté mercredi soir l'idée d'aides apportées individuellement par "certains des pays les plus riches" de la zone euro, préférant un soutien solidaire en bloc de l'ensemble des Etats en faisant partie.

Parmi les autres options envisagées, figurent des mises à disposition de lignes de crédit, ou encore des garanties apportées par certains gouvernements par le biais de souscription à des émissions d'obligations d'Athènes, selon une source diplomatique.

Réaction des marchés

Le sommet européen de ce jeudi se devait de présenter une déclaration de solidarité en direction de l'Etat grec afin de rassurer les marchés et détendre le marché obligataire de la dette souveraine. Après l'annonce d'Herman Van Rompuy, l'euro s'est légèrement redressé face au dollar et l'écart de rendement entre le Bund allemand et les obligations grecques à dix ans s'est réduit de 10 points de base à 266 points de base.

Les marchés devraient cependant rester prudents jusqu'à ce que soient connues les modalités pratiques du soutien européen à Athènes.

 

Commentaires 10
à écrit le 12/02/2010 à 8:19
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On pouvait comprendre la solidarité des pays membres de la C.E., mais la condition siné qua non est le contrôle des comptes de la Grèce ? il y a des années qu' il est question de misère, de faillite. Bien avant les jeux olympiques -grâce à cette man...

à écrit le 11/02/2010 à 19:14
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La Grèce est-elle un prédicteur d'une crise beaucoup plus profonde ? http://portofino.over-blog.com/article-la-grece-comme-indicateur-avance-des-crises-44752972.html

à écrit le 11/02/2010 à 17:44
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Et on lit aussi sur La Tribune "Les Espoirs autour d'une aide à la Grèce continue à doper les valeurs bancaires" Bo...., M....., on va pas arriver à demander des comptes à ces banques !!!!!! Cela fait 2 fois en 2 ans que les états, les contribuables,...

à écrit le 11/02/2010 à 17:02
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Voilà nous l'avons trouvé notre nouvelle emprunt russe !! La Grèce va lancer un emprunt auprès de chez petit copains qu'elle ne sera JAMAIS en mesure de rembourser...Déjà que la France ne remboursera jamais le sien, on se demande comment va faire la ...

à écrit le 11/02/2010 à 16:16
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En 2008,l'Elysée a versé 1,5 million d'euros au cabinet d'études Publifact,alors dirigé par Patrick Buisson,ex-directeur du quotidien d'extrême droite Minute,patron de la chaîne Histoire et conseiller de Nicolas Sarkozy. Une somme dont la Cour des c...

à écrit le 11/02/2010 à 15:54
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Il n'y a pas d'aide financière car elle était subordonnée à une réduction réelle des dépenses ce que la Grèce n'aurait toujours pas accepté devant les manifestations en cours ... Comment la France (déja endettée de 2 000 milliards d'euros) et l'Alle...

à écrit le 11/02/2010 à 15:20
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à scandaleux : quel rapport avec la Grèce ? On perd la boule !!!

à écrit le 11/02/2010 à 13:51
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SARKOZY S'INVITE CHEZ VOUS SANS INVITATION !!! LA LOI LOPSI que Sarkozy et son Gouvernement sont en train de faire voter,est scandaleuse ! des "barbouzes" vont pouvoir pirater votre ordinateur en vous envoyant un mail piégé ou carrément en s'introdu...

à écrit le 11/02/2010 à 11:44
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Je ne suis pas specialiste du marche obligataire. Mais si j'ai bien compris des pays vont souscrire a des obligations emises par la grece a la valeur du marche. Ca signifie par exemple que la france pourra souscrire a de telles obligations a des taux...

à écrit le 11/02/2010 à 10:48
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C'est une merveille ! les banques et les fonds spéculatifs pillent les fonds de tiroirs de la zone euro donc les valeurs bancaires montent car engraissées sur ces cadavres économiques en sursis : un modèle de vue à long terme ! La chute risque de fai...

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