Crise grecque : Christine Lagarde s'interroge sur le rôle de Goldman Sachs

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, s'interroge sur le rôle de la banque d'affaires Goldman Sachs auprès des autorités grecques au moment du passage à l'euro, en demandant que toute la vérité soit faite sur d'éventuels maquillages de comptes publics ou conflits d'intérêt.

C'est une première pour un officiel français depuis le début de la crise grecque. Interrogée sur France Inter au sujet des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a jugé "scandaleux" que des banques aient pu aider Athènes à falsifier ses statistiques budgétaires, Christine Lagarde s'est publiquement interrogée sur le rôle de la banque Goldman Sachs dans cette affaire.

"C'est une question qu'on doit se poser et à laquelle on doit avoir la réponse, je ne l'ai pas aujourd'hui", a-t-elle insisté alors qu'on lui demandait si des lignes jaunes avaient été franchies. "Il faut savoir si cela a été du maquillage de comptes et si cela a été légal ou pas à l'époque où cela a été fait, et si c'était légal il faut s'interroger pour savoir si c'était propice pour la stabilité - probablement non - et dans ce cas là comment on peut éviter que ça se reproduise."

De forts soupçons pèsent en effet sur la sincérité des statistiques grecques. Athènes est entrée dans l'euro en 2001 avec un déficit inférieur à 3% du PIB, la norme du traité de Maastricht, mais il est ensuite apparu que le niveau du déficit était bien plus important. Le même phénomène s'est produit début 2010 lorsqu'il est apparu que le déficit de la Grèce s'était élevé en 2009 à 12,7% du PIB, le double de ce qui était prévu, provoquant une perte de crédibilité importante de la Grèce sur les marchés financiers.

L'agence communautaire de statistiques, Eurostat, fait actuellement une enquête sur le terrain, auprès du Trésor grec, pour vérifier ces pratiques passées, a noté Christine Lagarde. "Eurostat va examiner cette question pour déterminer comment une banque d'affaires, en l'occurrence Goldman Sachs, a aidé la Grèce à structurer, à différer un certain nombre d'obligations de remboursement (...) Ce que mon collègue grec indique, c'est que, à l'époque où cela a été fait, essentiellement au moment où la Grèce est entrée dans l'euro et pendant quelques années ensuite, c'était autorisé. Il faut qu'on le vérifie, il faut en avoir le coeur net et vérifier si les règles de conflit d'intérêt notamment ont bien été respectées, ce sur quoi je m'interroge toujours."

"Je suis basiquement, bêtement pratique, c'est bien joli de prendre des engagements mais il faut les tenir et cela, c'est un problème que la Grèce rencontre depuis longtemps, il faut absolument qu'ils "délivrent" par rapport aux engagements pris", a conclu Christine Lagarde.

Commentaires 16
à écrit le 18/04/2010 à 14:56
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Elles s'interroge ? prend vraiment pas de risque. A peur de déplaire à GS je pense. Son retour un jour aux affaires aux USA en serait peut être plus déliquat; faut dire que GS à le bras long

à écrit le 21/02/2010 à 14:12
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elle réagit uniquement après la chancelière, mais elle est du même sérail. Elle devrait connaitre les systèmes, depuis qu'elle était à cette banque, et depuis qu'a t'elle proposé?? Je me demande, si la France n'en à pas fait autant, car notre dette e...

à écrit le 20/02/2010 à 13:35
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Assez bien "o"sculté il me semble. Oui, et la Rome décadente a mis des siècles à succomber. Il lui a même fallu l'aide des barbares (au sens français du mot). Quels seront les barbares de notre misérable civilisation - oui, il paraît que c'en était u...

à écrit le 20/02/2010 à 11:13
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Chers lecteurs ne vous étonnez pas de telles pratiques s ' agissant du déficit de la Grèce. Elles traitent de l être et du paraitre. C'est pourquoi des financiers zélés ont mis en place ce stratageme pour berner les instances europeennes. Pour entrer...

à écrit le 19/02/2010 à 22:37
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Je me demande si un début de solution ne serait pas d'inventer un impôt spécifique sur les ventes d'armes (en laissant donc le bizness se faire, il faut bien que tout le monde puisse gagner sa croûte)... je veux dire sur les banques d'affaire. A défa...

à écrit le 19/02/2010 à 18:46
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JE viens d' écouter l'émission "C'dans l'air " fort intéressante avec un panel de personnes qui n'avaient pas la langue de bois concernant la Grèce, les banques Goldman & C°, les Etats Européens , la CCE. Inquiète pour le devenir de la Grèce dans l'...

à écrit le 19/02/2010 à 18:05
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En effet mon cher aigle noir, une arme n'est qu'un objet, comme une voiture. Seul le détenteur de cette arme (objet ?) est responsable de ses actes. Je vois que vous êtes bien français.

à écrit le 19/02/2010 à 10:07
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Laissez les armes en vente libre et vous aurez quelques crimes en plus. Laissez les Golman et consorts en liberté et vous aurez quelques méga-malversations en plus. L'état grec a trouvé un marchand d'armes. Avec legall devons-nous remercier Goldman...

à écrit le 19/02/2010 à 6:35
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Pour sauver l'Europe, les politiques voudraient faire porter le chapeau à Goldman, c'est risible. Le commanditaire, c'est l'état Grec, le seul responsable dans cette affaire.

à écrit le 19/02/2010 à 5:56
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A Odette vos propos sont calomnieux ,dénués de bon sens Comment un ministre peut il être au courant de ce qui peut se passer dans tous les Etats du monde ou seulement de l'Europe. Il est tout à fait normal que les profs ne soient pas payés lorsqu'ils...

à écrit le 18/02/2010 à 20:34
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Odette, les 12.7%, c'est pour une annee. Les 123.3% c'est la "facture" totale..... Et oui, faut savoir lire.

à écrit le 18/02/2010 à 17:59
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Qui gouverne nos Etats? Nos élus? Ou un cartel de fripouilles anglo-saxones, pour ne pas dire américaines?

à écrit le 18/02/2010 à 13:49
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Christine ! la Banque Goldman Sachs a aussi commis des malversations ??? comme c'est étrange ? Mme Lagarde, vous feriez mieux de quitter vos fonctions, vous n'êtes au courant de rien ! quelle importance avec vos compères / ministres et en tous genre...

à écrit le 18/02/2010 à 11:34
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S'il apparaît que la Grèce a délibérément falsifié ses chiffres vis à vis de l'Union, en contradiction avec les règles fixées, est-il sain de garder une brebis galleuse dans le troupeau ?

à écrit le 18/02/2010 à 11:27
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Et dire qu'il n'y a personne qui veuille la mettre au courant...

à écrit le 18/02/2010 à 10:48
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Félicitations à Madame Lagarde qui a conservé sa culture d'avocat d'affaires et l'éthique qui y est associée. Si l'on devait aller au fond des choses, quelle sanction ou, mieux, quelle réparation sonnante et trébuchante devrait-on exiger de Goldman S...

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