Très attendue ce jeudi, la BCE retrouve une marge de manoeuvre

L'annonce du plan d'austérité grec, salué par les instances européennes, devrait permettre à la banque centrale européenne d'annoncer son calendrier de sortie de crise sans déboussoler les marchés.

L'environnement économique est resté morose à la veille de la réunion du conseil de la BCE, mais l'horizon politique se dégage. Sur fond de défiance des consommateurs, les ventes au détail de la zone euro se sont contractées de 0,3?% en janvier, une mauvaise nouvelle pour la croissance, tandis que l'indice PMI des directeurs d'achats du secteur des services reculait de 52,5 points en janvier à 51,8 points en février. En revanche, sur le front grec, les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement Papandréou pour combattre la crise financière devraient convaincre ses partenaires européens de jouer la carte de la solidarité (lire page 8).

Les responsables des diverses instances européennes ont, en tout cas, tous tiré un coup de chapeau au plan grec. Du coup, l'euro a rebondi, se hissant jusqu'à 1,3725 dollar, alors que la veille il avait dérivé à un nouveau plancher de neuf mois, pour tomber jusqu'à 1,3436. Parallèlement, sur le marché obligataire, qui évolue depuis près de deux mois au rythme des nouvelles en provenance de Grèce, les taux helléniques à 10 ans ont fléchi pour s'inscrire en dessous de 6 % pour la première fois depuis trois semaines, à 5,93 % au plus bas, contre 6,25 % mardi.

Système de notation propre

Le "spread" - le différentiel de taux avec le bund allemand de référence - a également baissé à 279 points de base contre 303 mardi et 400 au plus fort de la crise de confiance fin janvier. La détente des rendements dix ans a également été spectaculaire chez les autres membres du groupe baptisé du sobriquet plutôt infamant de « Piigs », les pays du sud de l'Europe et l'Irlande. La lueur d'optimisme entrevue par les investisseurs devrait permettre à la Banque centrale européenne de tenir ses engagements ce jeudi, sans décontenancer les marchés. Elle devrait donc dévoiler le calendrier des prochaines annonces de retrait des mesures non conventionnelles engagées pour lutter contre la crise financière internationale, alors que l'on avait un moment redouté que la crise grecque la prive de toute marge de manoeuvre. Jean-Claude Trichet devrait en particulier fournir des indications sur la dernière des opérations exceptionnelles de la BCE, celle à 6 mois qui se déroulera le 31 mars et sur l'avenir des injections en quantités illimitées de liquidités à 1 et à 3 mois.

Il est un sujet qui ne manquera pas de nourrir un feu de questions lors de la conférence de presse de ce jeudi : celui ayant trait à l'information lancée la veille par le quotidien des affaires allemand « Handelsblatt », selon laquelle les ministres des Finances de l'Union européenne presseraient la BCE de développer son propre système de notation pour les pays de la zone euro. Le journal cite un haut fonctionnaire qui estime que la zone euro s'affranchirait ainsi des agences de notation internationales - Standard and Poors, Moody's et Fitch - dont les arbitrages « dépassent les jugements de Dieu », selon les termes de Ewald Nowotny, membre du conseil de la BCE, qui estime cette situation inacceptable.

Commentaires 2
à écrit le 04/03/2010 à 7:31
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Depuis le temps que les agences américaines notent de façon unilatérale toutes les Stés et institutions financières mondiales, et n'ont rien vu venir de la crise des subprimes (qui est une crise exclusivement américaine). Qu'une agence de notation eu...

à écrit le 04/03/2010 à 6:13
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La BCE se prend vraiment pour une entité cosmique en voulant se noter elle-même. Quelle suffisance!

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