Accord sur les modalités de l'aide européenne à la Grèce

Le montant de l'aide européenne à la Grèce sera d'environ 30 milliards d'euros a indiqué le président de l'Eurogroupe, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker. S'y ajouteraient 15 milliards du FMI. Au total, ce programme pourrait atteindre 80 milliards. Le taux des prêts serait d'environ 5% la première année. Tous les détails et les réactions dans cet article.

Une réunion par téléconférence des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), en présence du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, s'est tenue dimanche afin d'avaliser un accord technique obtenu vendredi. Comme l'a souligné le ministre chrypriote des Finances Charilaos Stavarakis, "nous nous sommes mis d'accord sur la manière dont les Etats membres, avec le FMI, apporteront une assistance économique à la Grèce si elle le demande".

Le montant de l'aide européenne à la Grèce sera d'environ 30 milliards d'euros a indiqué le président de l'Eurogroupe, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Le taux d'intérêt serait de 5% environ sur la première année d'application de ce mécanisme soit 2 à 2,5 points de moins que le taux actuel auquel emprunte Athènes. A ce montant pourrait s'ajouter une contribution du Fonds monétaire international (FMI). La règle des deux tiers pour l'Union européenne, un tiers pour le FMI devrait s'apliquer. Ce qui donnerait 15 milliards d'euros supplémentaires venus du Fonds. La question sera à l'ordre du jour d'une réunion prévue ce lundi. Le programme total pourrait même atteindre les 80 milliards d'euros.

Le FMI "prêt à se joindre à l'effort"

Dans un communiqué, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a salué le plan de soutien financier à la Grèce annoncé par la zone euro et indiqué se tenir "prêt à se joindre à cet effort". "L'accord trouvé entre les ministre des finances de la zone euro, la Commission européenne et la Banque centrale européenne est une étape très importante", a-t-il ajouté, poursuivant : "le FMI se tient prêt à se joindre à cet effort, y compris à travers un accord pluri-annuel, autant qu'en auront besoin et le demanderont les autorités grecques".

"Il n'y a pas de décision d'activer ce mécanisme mais nous sommes prêts", a souligné de son côtéJean-Claude Juncker. Athènes a indiqué également ne pas solliciter cette aide pour l'instant et compter pouvoir continuer à se financer sur le marché. Le ministre Grec des Finances a salué dimanche cette "très importante" décision des ministres des Finances de la zone euro sur les conditions d'une aide éventuelle à la Grèce et a ajouté qu'Athènes restera fidèle à ses propres efforts pour réduire sa dette.

Les marchés réagissent favorablement

Les cambistes ont bien accueilli ce lundi l'annonce des détails du plan de soutien des pays européens à la Grèce. L'euro bondit ainsi à 1,3660 dollar, contre 1,3497 vendredi soir à New York. Le sentiment positif des investisseurs se traduit également sur les marchés actions avec une nette progression des places en Asie et en Europe.

A la Bourse de Paris, le CAC 40 progresse de 0,4% au-dessus des 4.000 points, de la même façon que le Dax de Francfort et le Footsie de Londres. La Bourse de Tokyo a pour sa part clôturé en hausse de 0,4%.

Sur le marché obligataire, les rendements des obligations d'Etat grecques se sont nettement détendues. Le taux de l'obligation d'Etat grecque 10 ans a reculé à 6,690%, contre 7,126% vendredi soir. Ce taux avait dépassé les 7,5% jeudi, un record depuis l'entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001. Le Bund allemand à 10 ans, qui sert de référence sur le marché obligataire, était, lui, en légère hausse, à 3,213%.

La Grèce va encore tester le marché

Les vice-ministres des Finances et les banquiers centraux de la zone euro étaient parvenus vendredi à un accord sur les modalités d'éventuels prêts d'urgence à Athènes. La Grèce peut encore se refinancer pour un à deux mois et ne devrait pas donc demander d'aide dans l'immédiat. Lorsqu'elle le fera, la zone euro pourrait accéder à cette requête en quelques heures. Le taux d'intéret serait de plus de 5%, sur des prêts accordés pour trois ans, voire plus. Cet accord doit permettre à la Grèce de se refinancer à un taux "moins élevé que le taux actuel du marché pour la dette grecque", sans que "ce soit un cadeau pour autant".

Cet élément était absent du compromis trouvé le 25 mars par les dirigeants européens, lorsqu'ils avaient accepté le principe de la mise en place d'un tel dispositif de soutien. Les marchés étaient du coup rester très inquiets sur la valeur de la dette souveraine grecque qui a été mise sous une pression sans précédent avec des rendements record et un différentiel avec lex taux allemands, références dans la zone euro, également record.

Vendredi, l'agence de notation Fitch a annoncé avoir abaissé de deux échelons, à BBB- contre BBB+, la note souveraine de la Grèce et a laissé entendre qu'elle pourrait encore la descendre, en arguant de la détérioration de la situation économique et budgétaire du pays. La note d'émetteur long terme d'Athènes revient ainsi au dernier échelon de la catégorie d'investissement. La note BBB- est assortie d'une perspective négative. Fitch déclare dans un communiqué que la hausse de la charge de la dette et la dégradation des perspectives économiques vont rendre de plus en plus difficile la réalisation des objectifs budgétaires que s'est fixés le gouvernement grec.

Commentaires 2
à écrit le 11/04/2010 à 20:34
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C'est presque ce je j'aurai dit mais Bof l'a fait, alors merci. ADH

à écrit le 11/04/2010 à 14:46
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Inutile, totalement inutile ! la Grèce n'est que le début, les USA suivront puis l'Angleterre et l'Espagne. Juste après, ce sera la Lituanie et la France. C'est fini les enfants, vos économies vont partir en fumée.

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