Elections britanniques : Cameron tend la main à Clegg

Sans avoir emporté la majorité absolue des sièges, les conservateurs sont désormais le parti dominant au Parlement britannique. Le leader des conservateurs David Cameron a ainsi annoncé vendredi qu'il était prêt à offrir un accord aux libéraux démocrates, le parti de NIck Clegg. Les négociations s'annoncent serrées.

Suspens en Grande-Bretagne. Les conservateurs sont devenus le premier parti à la chambre basse du Parlement de Westminster, lors du scrutin de jeudi, mais ils n'ont pas de majorité absolue. Seule façon désormais d'atteindre cette majorité absolue, former une coalition.

Le leader des conservateurs David Cameron a ainsi annoncé vendredi qu'il était prêt à offrir un accord "large, ouvert et global" de partage du pouvoir aux libéraux démocrates, sortis en troisième position lors du scrutin.

Selon les résultats officiels dans les 650 circonscriptions, les Tories (conservateurs) comptent 306 députés (36,1% des suffrages), devant le parti travailliste au pouvoir depuis 1997 qui obtient 258 sièges (29%). La majorité absolue est à 326 sièges. Le parti libéral démocrate (le "Lib Dem") n'a pas réussi la percée tant annoncée et a obtenu 57 sièges (23% des suffrages). Fait notable, le parti écologiste (Green) remporte pour la première fois un siège.

Longues négociations en vue

Les négociations pour une coalition pourraient durer ce week-end, voire la semaine prochaine. Les conventions, en l'absence de Constitution écrite, veulent que le Premier ministre sortant, en l'occurrence le travailliste Gordon Brown, tente en premier de former un gouvernement, sauf s'il estime ne pas pouvoir y parvenir et démissionne. Toutefois, le chef de file des Lib-Dem", Nick Clegg, a souhaité en priorité négocier avec les conservateurs : une attitude qui pourraient être interprétée comme un soutien aux Tories.

Si les conservateurs sont clairement devenus le premier parti du pays, le Labour, qui enregistre son pire score en termes de suffrages depuis 1983, a fait clairement savoir qu'il se battrait et proposerait lui aussi une coalition au parti libéral démocrate. Une coalition lib-dem/travaillistes ne suffirait cependant pas : ces deux partis n'ont pas une majorité absolue à eux deux. Il faudrait ajouter d'autres petits partis, ce qui rendrait le tout très bancal.

Gouvernement minoritaire ?

Reste la dernière possibilité : un gouvernement minoritaire, qui n'aurait pas de majorité absolue et négocierait chaque vote à la chambre des communes avec les petits partis (indépendantistes d'Ecosse et du Pays de Galles, unionistes d'Irlande du Nord...). Nombre d'observateurs parient désormais sur cette hypothèse.

"Il faut garder en mémoire que le gouvernement n'a pas besoin de vote d'investiture", explique Simon Hix, politologue à la London School of Economics. Constitutionnellement, c'est la reine qui nomme le gouvernement. Mais il faut que l'exécutif puisse survivre à une motion de défiance. C'est dans ce cas qu'il a besoin d'une majorité absolue."

Mais est-ce viable ? La dernière fois qu'un gouvernement minoritaire est longtemps resté au pouvoir était entre 1976 et 1979. A l'époque, les travaillistes étaient au pouvoir, dans des circonstances catastrophiques (plan de sauvetage du FMI, grèves générales...). Cela ne présage pas particulièrement bien pour un nouveau gouvernement minoritaire.

 

Commentaire 1
à écrit le 07/05/2010 à 13:06
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On comprend pourquoi Nick Clegg souhaite une proportionnelle. Avec 23% (seulement 6% de moins que le Lab) il a 5 fois moins de représentants! ça doit faire rêver Sarkozy qui est à 21% d'opinions favorables. En Angleterre, il pourrait être réélu!!

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