Grande-Bretagne : la démission de Gordon Brown rebat les cartes

Pour permettre aux travaillistes de rester au pouvoir, Gordon Brown a annoncé ce lundi sa démission. Son parti est désormais en mesure de monter une coalition avec les "lib-dems". Le Premier ministre assurerait la transition le temps qu'un nouveau leader travailliste soit élu d'ici septembre.

Coup de théâtre en Grande-Bretagne. Gordon Brown a annoncé ce lundi sa démission de la direction du parti travailliste, relançant complètement les négociations politiques. Les libéraux-démocrates et les travaillistes ont en effet entamé des pourparlers officiels pour négocier une éventuelle coalition gouvernementale. Mais les négociations entre lib-dems et conservateurs ne sont pas pour autant arrêtées.

Le scénario proposé par les travaillistes est le suivant. Gordon Brown reste pour l'instant à Downing Street, le temps que le parti travailliste élise un nouveau leader. Un tel processus est long, nécessitant le vote des militants, des députés du parti et même des syndicats (qui sont affiliés au Labour). Le calendrier envisagé est qu'un nouveau leader soit en place d'ici la conférence du parti travailliste... en septembre !

Ensuite, Gordon Brown laisserait sa place à son successeur. Pendant la période intérimaire, les libéraux-démocrates auraient mis en place une coalition avec Gordon Brown.

Un tel scénario peut tenter les libéraux-démocrates. Ceux-ci, plutôt de centre gauche, sont naturellement plus proches des travaillistes. Mais ils ne voulaient pas être les "sauveurs" d'un premier ministre très impopulaire. En se retirant, Gordon Brown relance la possibilité d'un accord entre les deux partis.

S'il se concrétise, ce scénario de la dernière chance pour les travaillistes, constituerait une première dans l'histoire du Royaume-Uni. Et il n'est pas sans soulver des questions. Comment se passerait la succession entre Gordon Brown et le nouveau leader des travaillistes ? "Personne en Grande-Bretagne n'a aujourd'hui la réponse, estime Tony Travers, politologue à la London School of Economics. Dans un pays sans constitution écrite, il faudrait littéralement remplir les vides juridiques."

De plus, avec qui est-ce que les libéraux-démocrates vont négocier ? Gordon Brown se propose de "faciliter" les discussions, mais comment s'engager à quoi que ce soit sans savoir qui prendra la tête des travaillistes ?

Pour l'heure, Nick Clegg se contente de saluer cette démission surprise : "Je pense que cette annonce pourrait être un élément important dans une transition en douceur vers un gouvernement stable" a déclaré le patron des "Lib-dems".
 

Il est vrai que la partie est encore très ouverte. Les négociations officielles entre conservateurs et libéraux-démocrates continuent. David Cameron et Nick Clegg se sont rencontrés pour la troisième fois ce lundi. Les équipes de négociation des deux partis affirmaient avoir fait « de nouveaux progrès ».

Un accord entre les deux serait aussi dans la logique des résultats du scrutin, les conservateurs ayant recueilli 36% des voix, loin devant les travaillistes (29%). En s'accordant entre les lib-dems et le Labour serait immédiatement caricaturé comme une "coalition des perdants".


"L'objectif de ce coup de théâtre était de complètement relancer les négociations, estime Tony Travers. C'est ce qui vient d'être fait. Il est désormais difficile de faire des prédictions, mais je crois quand même qu'un accord entre les lib-dems et les conservateurs reste le plus probable." Réponse probable dans les prochains jours.
 

 

 

 

Commentaire 1
à écrit le 10/05/2010 à 19:43
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t'as rien vu encore brown

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