Pyongyang menace de fermer la dernière route vers la Corée du Sud

La tension est encore montée d'un cran entre les deux Corée. Pyongyang menace désormais de fermer la dernière route reliant les deux pays si Séoul maintient sa décision de diffuser des slogans hostiles au régime nord-coréen à la frontière entre les deux pays.

La Corée du Nord a prévenu mercredi qu'elle fermerait la dernière route qui la relie à la Corée du Sud, si Séoul met à exécution sa menace de diffuser des slogans hostiles au régime nord-coréen à la frontière entre les deux pays. La fermeture de cette route, qui mène à la zone commerciale conjointe de Kaesong, implantée côté nord-coréen, impliquerait la cessation de toute activité sur le site.

"Les forces fantoches sud-coréennes seraient bien avisées de se montrer discrètes, en gardant à l'esprit que de telles mesures de l'Armée populaire de Corée (du Nord) ne se solderaient pas par des paroles vides de sens", menace un haut responsable nord-coréen, cité par l'agence de presse officielle de Pyongyang, KCNA.

La tension est montée d'un cran dans la péninsule depuis que la Corée du Sud a formellement accusé son voisin du torpillage de la corvette "Cheonan", fin mars, dans lequel 46 marins ont trouvé la mort. La Chine, qui est pratiquement le seul soutien du régime et de son économie, a de nouveau appelé au calme et au dialogue.

Lors d'une brève visite à Séoul, Hillary Clinton a souligné mercredi qu'il était dans l'intérêt de l'ensemble de la communauté internationale, y compris de Pékin, de convaincre Pyongyang de changer d'attitude. "La crise actuelle provoquée par le torpillage d'un bâtiment de guerre requiert une réponse ferme mais mesurée. Mais il existe aussi un défi à long terme, qui consiste à changer la direction de la Corée du Nord", a confié à la presse la secrétaire d'Etat américaine.

Mardi, la Corée du Nord avait annoncé la rupture de tous ses liens avec le Sud, qui a prévu ses propres représailles au naufrage de son navire. Les mesures envisagées par Séoul comprennent notamment la reprise, après six ans de pause, de la diffusion par haut-parleur de messages de propagande à destination de la zone frontalière, ainsi que l'envoi de tracts par ballon.

Jusqu'à présent, Pyongyang autorise l'entrée d'ouvriers sud-coréens dans la zone industrielle de Kaesong, une source de revenu importante pour la Corée du Nord, ce qui semble indiquer que le régime prend garde à ne pas prendre de mesures qui lui nuiraient matériellement.

Hors de Kaesong, les deux Corées n'ont guère d'échanges économiques. Les liens sont déjà essentiellement gelés depuis l'arrivée au pouvoir du président sud-coréen Lee Myung-bak en 2008.

"La Corée du Nord ne ferme pas Kaesong immédiatement parce qu'elle se ménage des cartes pour continuer à jouer", a commenté Jang Cheol-hyeon, chercheur à l'Institut de stratégie nationale de la sécurité.

Une réunion tripartite Etats-Unis-Japon-Corée du Sud est prévue en juin à Singapour, en marge d'une conférence sur la sécurité, a indiqué le Pentagone.

 

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