L'importante réforme du code du travail ratifiée en Espagne

Un plan d'austérité de 15 milliards d'euros a été adopté le mois dernier par le Parlement avec une seule voix de majorité, évitant de peu une motion de censure.

Les députés espagnols ont adopté mardi la réforme du code du travail, que le gouvernement socialiste juge essentielle au redressement économique d'un pays dont un cinquième de la population active est au chômage. Le Parti populaire (PP), principale formation de l'opposition de droite, avait annoncé dans la matinée qu'il s'abstiendrait lors du vote. Les nationalistes catalans de la CiU se sont également abstenus, permettant aux socialistes de ratifier la réforme sans même disposer de la majorité absolue au Congrès des députés.

De ce fait, 168 députés ont voté en faveur de la réforme du code de travail, tandis que 173 s'abstenaient et que huit votaient contre. "Les réformes portent sur les licenciements, pas sur les recrutements", a souligné Soraya Saenz, porte-parole du PP, exprimant ainsi l'approbation sans enthousiasme de sa formation.

Un plan d'austérité de 15 milliards d'euros a été adopté le mois dernier par le Parlement avec une seule voix de majorité, évitant de peu une motion de censure au président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero. Les modifications apportées au code du travail visent à réduire le coût des licenciements, l'un des plus élevés du monde développé, à simplifier les contrats et à faciliter l'emploi des jeunes.

GRÈVE GÉNÉRALE LE 29 SEPTEMBRE

Les syndicats ont exprimé leur opposition et lancé un mot d'ordre de grève générale pour le 29 septembre. Avant l'annonce de ces mesures, l'écart entre le rendement des emprunts d'Etat espagnols et celui des emprunts d'Etat allemands, qui font référence, a atteint des records, les investisseurs craignant qu'une crise financière semblable à celle qui a frappé la Grèce n'affecte l'Espagne. Cet écart s'est toutefois resserré ces derniers jours.

La réforme du code du travail a été imposée jeudi dernier par décret. Elle est de ce fait déjà en vigueur, mais les députés devaient néanmoins la ratifier. Le vote de mardi déclenche un processus de conversion du décret en projet de loi, qui fera l'objet d'un débat et qui pourrait être amendé. Ce processus pourrait prendre un an, mais Zapatero a souhaité après une rencontre avec le directeur général du Fonds monétaire international qu'il s'achève avant l'automne.

Les amendements sont susceptibles de durcir la réforme en simplifiant encore les procédures de licenciements et en réduisant davantage leur coût. "Tous les partis d'opposition vont vouloir obtenir des amendements mais je ne pense pas que le PP, par exemple, réclamera des modifications majeures. Ils veulent protéger l'avenir de leur image", commente Nicolas Lopez, économiste en chef chez MG Valores. Selon la presse, Zapatero pourrait remanier son gouvernement afin de rétablir la confiance des marchés financiers.

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