La Russie table sur 50 milliards de dollars de privatisations en cinq ans

La Russie prévoit de lever 50 milliards de dollars (38,5 milliards d'euros) par le biais de privatisations au cours des cinq années à venir et le gouvernement passera outre aux éventuelles objections des dirigeants d'entreprises mises en vente, a déclaré ce mercredi le ministre des Finances, Alexeï Koudrine.

"Nous aurons un programme de privatisations sur une durée approximative de cinq ans pour un montant d'environ 10 milliards de dollars par an", a déclaré le ministre des Finances, Alexeï Koudrine, à Reuters lors d'un sommet consacré aux investissements en Russie.

La Russie a donc revu en hausse ses projets de privatisation puisqu'elle prévoyait jusque-là de collecter environ 29 milliards de dollars par ce biais sur une période de trois ans. Alexeï Koudrine a précisé que de nouvelles entreprises avaient été ajoutées à la liste des cessions potentielles, sans préciser lesquelles.

Le programme original recensait dix entreprises parmi lesquelles le groupe pétrolier Rosneft, les chemins de fer russes, l'opérateur de réseaux d'électricité FSK.

"Il (le programme de privatisations) est à un stade avancé de préparation (...) Le plan que nous avons présenté porte sur une durée de cinq ans à compter de 2011 mais cela ne veut pas dire que nous ne pourrons pas commencer dès cette année si nous sommes prêts", a expliqué le ministre.

Iouri Soloviov, qui dirige VTB Capital, la banque d'investissement qui sera probablement appelée à superviser les transactions, a déclaré lundi que deux privatisations pourraient avoir lieu cette année dans les secteurs des infrastructures et de la finance. "Actuellement, la situation d'ensemble est favorable à une vente. Mais (...) la volatilité va être élevée sur les marchés mondiaux, y compris pour les actifs russes. Donc s'il y a une baisse marginale, nous poursuivrons les projets. Si la baisse est importante, de plus de 20%, alors il faudra réfléchir", selon lui.

Si le programme est mis en oeuvre, il s'agira des plus importantes privatisations en Russie depuis les années 1990. Certains analystes se demandent toutefois si des participations dans d'importantes sociétés vont être réellement mises en vente, de précédents engagements dans ce sens n'ayant pas été tenus.

Aujourd'hui toutefois, le gouvernement a besoin de fonds pour réduire les déficits et maintenir le niveau élevé des prestations sociales dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012.

Alexeï Koudrine a minimisé l'importance des protestations de certains dirigeants d'entreprises visées par les projets de privatisation, comme Nikolaï Tokarev, le dirigeant du monopole de transport d'hydrocarbures Transneft. "L'important c'est ce que le gouvernement souhaite faire", selon lui. "Le gouvernement dans son ensemble s'est prononcé sur cette question (...) Je ne pense pas que les opinions de certains dirigeants vont modifier la position du gouvernement".

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