La Chine menace de rétorsion l'Occident s'il soutient son prix Nobel de la Paix

Pékin met en garde les pays occidentaux contre tout soutien au prix Nobel de la paix attribué au dissident chinois Liu Xiaobo sous peine de dégradations dans les relations bilatérales.

Le sommet des chefs d'Etats qui se tient à Séoul (Corée du Sud) les 11 et 12 novembre risque de s'ouvrir dans une ambiance lourde. Il y a d'abord les sévères critiques de la Chine, mais aussi du Brésil, de l'Allemagne et de l'Afrique du Sud, envers la décision de la Réserve fédérale américaine d'injecter quelque 600 milliards de dollars supplémentaires, une politique monétaire laxiste qui pourrait venir se déverser dans les économies émergentes.

Mais Pékin met aussi en garde les pays occidentaux contre la tentation d'utiliser le prix Nobel de la paix attribué le 8 octobre au dissident chinois Liu Xiaobo comme « instrument politique » contre le gouvernement chinois.

Un commentaire anonyme paru vendredi dans l'organe officiel du Parti communiste chinois, "Le Quotidien du peuple" met en garde : "En attribuant le prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo, les Etats occidentaux révèlent clairement qu'ils soutiennent les forces anti-socialistes et les utilisent pour perturber le développement de la Chine. "

Liu Xiaobo, un écrivain et universitaire, militant des droits de l'Homme, a été condamné en 2009 à 11 ans d'emprisonnement pour "appel à la subversion de l'Etat". La cérémonie de remise du prix est prévue le 10 décembre à Oslo.

Le vice ministre des Affaires étrangères chinois, Cui Tiankai, s'est montré encore plus explicite vendredi à Pékin : "Les pays européens et les autres sont devant un choix clair et simple. Soit ils veulent participer à des man?uvres politiques et remettre en cause le système judiciaire chinois, soit ils veulent développer des relations amicales avec le gouvernement et le peuple chinois", ajoutant sous forme de menace : " S'ils font le mauvais choix, ils devront en assurer les conséquences. "

En France, la présidence n'a fait aucun communiqué lors de l'annonce du Prix Nobel de la Paix, privilégiant le développement des relations économiques. Au cours de la visite officielle cette semaine du président chinois Hu Jintao une vingtaine de contrats ont été signés pour un montant de 14 milliards d'euros, en particulier dans l'aéronautique, l'énergie.

En outre, Nicolas Sarkozy souhaite obtenir le soutien de Pékin à son ambitieux agenda pour la présidence française du G20 à partir du 12 novembre.

 

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