La Chine à la conquête de l'Ouest

La ville de Chongqing et sa nouvelle zone franche cherche à attirer de nouveaux groupes étrangers. Les sociétés françaises sont très courtisées.
Copyright Reuters

« Si vous avez raté Schenzhen ou Pudong vingt ans auparavant, ne ratez pas le coche avec Chongqing aujourd?hui ». En visite à Paris, première étape d?une tournée européenne, la délégation chinoise responsable de la municipalité de la ville de Chongqing, située à l?ouest du pays, s?est livrée à un vif appel du pied à l?égard des entreprises françaises. Curieusement? car Chongqing, qui compte déjà 32 millions d?habitants ? et 250 millions pour sa seule périphérie ? et sa zone franche en construction Liangjiang, ne devrait guère avoir de mal à attirer les sociétés étrangères. Sur les 500 plus grands groupes mondiaux, 165 y ont déjà élu domicile dont 71 françaises.

Fiscalité avantageuse

Cette ville tentaculaire, gigantesque carrefour entre l?est et l?ouest, est aujourd?hui considérée comme un n?ud incontournable du développement de l?intérieur du pays, et bénéficie par conséquent des faveurs du gouvernement central. La fiscalité y est plus avantageuse que dans les autres pôles de développement économique. «Le coût de revient représente environ les deux tiers du coût pratiqué dans la zone côtière », insiste Li Jianchun, directeur général de la commission en charge des relations commerciales avec les étranger à Chongqinq. L?impôt sur les sociétés y est de 15%, soit 10% de moins que sur ces  régions  prioritaires par le passé.«Nombre de sociétés transfèrent leurs activités de la côté vers notre zone. C?est le cas de Schneider par exemple ».
L?objectif est d?attirer 12 milliards de dollars d?investissements étrangers d?ici 2015, mais également d?encourager les entreprises de la zone à investir à l?étranger. Et ce, « pour des montants qui ne seront pas inférieurs à 20 milliards de dollars », insiste ce haut dignitaire.


Projets pharaoniques

Les projets sont certes pharaoniques et l?argent coule à flot. «Chaque année, nous envisageons d?investir pas moins de 100 milliards de dollars par an et ce durant cinq ans », confirme Ma She, ministre conseiller économique et commercial de l?ambassade de Chine en France, en détaillant les trois priorités : les infrastructures (40 milliards), l?industrialisation de la zone (30 milliards de dollars) et l?immobilier (30 milliards).
La France ne représente pour l?heure qu?une part infinitésimale du gâteau, environ 3%, loin derrière Hong Kong, Taïwan les Etats-Unis et l?Europe. Mais d?autres sociétés viennent de s?y implanter ou sont amenées à le faire. Schneider, on l?a dit, mais aussi Air Liquide. Ou encore la Bred et sa filiale Kyriba déjà sur place. "Nous avons ouvert une société d'investissement à Chongqing pour financer des opérations de capital risque et nous développons également l'activité de la banque de paiement avec Kyriba", explique Yves Jacquot, directeur général adjoint de la Bred Banque Populaire. Car Chonqging a également bien l?intention de devenir un centre financier.

 

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.