Paris et Berlin préparent les Vingt-Sept à une rigueur commune

Lors du sommet européen de ce vendredi, la France et l'Allemagne vont faire des propositions en matière de coordination des politiques économiques pour renforcer la compétitivité de la zone euro.
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L'Elysée parle d'un "grand pas en avant" dans la coordination des politiques économiques. La chancellerie fédérale allemande distille, elle, les grandes lignes d'un "pacte pour la compétitivité" dans la zone euro. Quel discours tiendront au final Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à leurs vingt-cinq homologues lors du sommet qui s'ouvre ce vendredi à Bruxelles ? La position commune n'était pas encore arrêtée jeudi, comme en témoigne l'absence de la traditionnelle lettre franco-allemande précédant chaque conseil européen.

Les Vingt-Sept vont en effet négocier un ensemble de mesures qui englobe l'assainissement du secteur bancaire, la réforme du fonds de stabilisation de l'euro, l'ajustement des paquets grec et irlandais, le cas portugais et, désormais, ce "pacte de compétitivité" qui va bien au-delà du pacte de stabilité revu et renforcé ou de la coordination des budgets 2012 proposée par la Commission européenne et finalement retenue. Or ce pacte apparaît comme la clé de la renégociation du mécanisme de solidarité dans la zone euro.

Leadership allemand

Angela Merkel mène la danse depuis le Forum de Davos fin janvier. C'est elle qui prend l'initiative pour donner corps au gouvernement économique de l'Europe. "Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et des systèmes sociaux complètement divergents", déclarait-elle. Cette semaine, des "sources gouvernementales allemandes" levaient le voile sur son "pacte" sur lequel Paris temporise : coordination de l'évolution du coût du travail et des systèmes de retraites, harmonisation de la taxe sur l'impôt des sociétés, inscription dans la Constitution d'un plafond d'endettement public ou encore amélioration de la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles et universitaires et de la mobilité de la main-d'oeuvre. Angela Merkel s'est montré d'ailleurs si explicite que jeudi à Madrid, elle a dû rassurer : "je ne vais pas rentrer dans la politique salariale espagnole."

"L'idée est d'améliorer la compétitivité de la zone euro par rapport au reste du monde", dit-on de source française. Mais on est d'autant plus loin d'un accord sur ce "pacte" que Berlin et Paris sont les premiers contributeurs au fonds de stabilisation de l'euro qui devra être réformé dans les semaines à venir pour permettre de restructurer la dette grecque. Or, "il n'y a de solution que globale", indique-t-on côté français.

Commentaires 14
à écrit le 08/02/2011 à 18:01
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Mme Merkel, vous (l'Allemagne et son excèdent commercial voulu et financé au crédit) êtes à l'origine du problème, les banques qui sauteront en premier ce sont les vôtres, il serait urgent que vous trouviez une solution comme de continuer à financer ...

à écrit le 06/02/2011 à 6:45
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Sans une union fiscale la zone Euro ne peut survivre, elle est destinée a se scinder ou à se dissoudre. Il faut donc se rendre à l'évidence, puisque les deux pays les plus influents de la zone euro, Allemagne et France, semblent vouloir imposer une s...

à écrit le 06/02/2011 à 5:56
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Je crois que la politique actuelle européenne est dictée principalement par le capital, celui-ci étant détenu principalement par les gros industriels allemands pour qui la confrontation en Europe ne c'est pas terminée en 1945, seuls les moyens emplo...

à écrit le 05/02/2011 à 16:17
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Je trouve que la presse française ne brille pas par sa clairvoyance, ni sa volonté de sortir de la pensée unique. On voit ces deniers temps Sarko prêt à bénir pour l'Europe un modèle de rigueur à l'allemande, qui n'est absolument pas la solution pou...

le 05/02/2011 à 20:01
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Je suis bien daccord avec vous! Je ne supporte plus cette obsession pour le modèles Allemand!

le 07/02/2011 à 10:01
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Skeder préfère que la France continue d'emprunter et de faire payer aux générations futures ou bien faire payer les riches...

à écrit le 05/02/2011 à 7:58
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La "...Rigueur commune à 27...", laissez moi rire ! Tout le monde voit bien qu'a 27 l'europe est ingérable ! A 27 l'europe est ingouvernable ! Il est presque impossible de prendre une décision mineure sur le pourcentage de beurre de cacao !! Ah!! l...

le 05/02/2011 à 10:22
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En comparaison, le Moteur Francais (Etat) est un vieux modèle à faible rendement poussif qui pollue, qui consomme et qui fait beaucoup de bruit (pour rien) qui n'aura jamais les performances (conso-rendement) des moteurs récents qui font tourner cert...

à écrit le 04/02/2011 à 10:44
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Rigueur? Tu parles! Un pays, "champion de la démocratie", aux électeurs de qui, depuis 1789, on a imposé cinq républiques, deux empires et quelques restaurations, n'est guère qu'une pantalonade de république. N'espérons donc rien de ces Gouvernements...

à écrit le 04/02/2011 à 8:46
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« renforcer la compétitivité de la zone euro.«  Nous appliquons à l'intérieur de l'UE le principe de la loi du plus fort, les économies nationales des pays économiquement moins forts n'étant plus protégées ni par les douanes ni par des monnaies natio...

le 07/02/2011 à 9:04
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Je partage votre analyse et vous recommande de lire l'essai de Paul Valéry intitulé "Une conquête méthodique" ,1896 si je me souviens bien. Cela justifie votre observation sur le "comportement cohérent" et n'a pas pris une ride depuis.

à écrit le 04/02/2011 à 8:08
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Belle initiative et projet ambitieux, on demande à voir;"[....]un ensemble de mesures qui englobe l'assainissement du secteur bancaire[.....]" C'est à dire quoi ? des mesures qui empêcheront la spéculation sur les produits toxiques bancaires ? Des me...

le 04/02/2011 à 9:05
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Une correction : "....les marchés arrêteront de dicter leurs lois iniques aux peuples ... " C'est la conséquence des actions des peuples ! Tout le monde a vécu au dessus de ses moyens !

le 04/02/2011 à 11:06
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Un peu d?auto-flagellation ne fait pas de mal! Lorsque l'on sort de deux guerre mondiales comme la France a connu, il est normal que les peuples aspirent à une vie meilleurs. Néanmoins, la limite a été franchie en 1968, et les mêmes aujourd'hui nos é...

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