Le consommateur chinois va-t-il sauver le monde ?

Le monde va-t-il pouvoir compter sur le moteur tant attendu du consommateur chinois ? Le douzième plan quinquennal de Pékin, qui sera dévoilé ce samedi, vise en tout cas à favoriser la consommation locale plutôt que les exportations. Les déséquilibres économiques entre pays qui engrangent les excédents et ceux qui creusent leurs déficits pourraient du coup être stabilisés et la croissance mondiale dynamisée.
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L'économie mondiale attend beaucoup de son nouveau héros : le consommateur chinois. Grâce à lui, les déséquilibres économiques entre les pays qui engrangent des excédents et ceux qui creusent leurs déficits pourraient être stabilisés. Cela permettrait de renouer avec une croissance de l'activité bénéfique à toute la planète. La consommation représente à peine un tiers du PIB chinois, contre 70 % aux États-Unis et deux tiers dans la plupart des pays.

Ce scénario idéal sera au coeur du 12e Plan quinquennal (2011-2015) dévoilé à l'occasion de ce temps fort de la politique chinoise que constitue la réunion annuelle de l'Assemblée nationale populaire, laquelle débute samedi.

Pékin n'a pourtant pas attendu 2011 pour agir. "Mais ces dix dernières années, ils ont échoué dans cette entreprise. Déjà, dans leur dernier plan, ils avaient annoncé que la consommation devrait croître par rapport au PIB. Or elle est au contraire passée de 42 % du PIB à 37 % aujourd'hui", explique à La Tribune l'économiste Nouriel Roubini (lire page 8). Mais depuis la crise des subprimes, qui avait mis à mal le portefeuille de ses clients américains et européens, Pékin connaît le danger de ne dépendre que des exportations pour soutenir son activité. Sans compter que les États-Unis et l'Union européenne, mais aussi le Brésil ou l'Inde, ne manquent jamais une occasion d'accuser la République populaire de manipuler la valeur de sa devise en la maintenant artificiellement faible par rapport aux autres monnaies, dollar en tête, ce qui lui permet - grâce à ses exportations compétitives - d'engranger des excédents colossaux aux dépens de ses partenaires commerciaux.

Mais abandonner le modèle mercantiliste s'avère plus facile à dire qu'à faire. Changer radicalement l'orientation du deuxième paquebot économique mondial sur lequel vivent plus de 1,3 milliard d'habitants ne se fait pas en un jour, ni même en un plan quinquennal. L'urgence, pour Pékin, qui a réagi plutôt brutalement aux timides appels à une révolution du Jasmin dans le pays, est de répondre à une grogne sociale qui ne fait que progresser, en raison de la croissance des inégalités entre les individus, entre les régions, entre les secteurs, le tout sur fond de corruption. La hausse des prix, qui pourrait atteindre 6 % cette année selon de nombreux analystes, est un élément de déstabilisation, dans un pays où le pouvoir reste concentré entre les mains des quelque 70 millions de membres du Parti communiste.

Les mesures, qui ont déjà filtré, d'un plan prévoyant une croissance annuelle moyenne de 7 %, basée sur la qualité et non la quantité, selon les mots du Premier ministre Wen Jiabao, vont dans le bon sens : relèvement du seuil d'imposition pour alléger la charge fiscale des bas et moyens revenus, taxe sur les véhicules, majoration des revenus dans l'agriculture, hausse des retraites, amélioration de la couverture sociale. En effet, tant que les Chinois ne bénéficieront pas d'une véritable protection sociale (la part de la Sécu financée par le gouvernement était en effet à peine de 47 % en 2007 et les caisses de retraite sont pauvres), leur premier souci restera l'épargne de précaution...

Pour la première fois, le plan quinquennal met l'accent sur la qualité et non sur la quantité (accès payant)

L'homme le plus riche de Chine investit dans la distribution (accès payant)

"Une phase délicate pour les classes moyennes chinoises" (accès payant)

 

Commentaires 15
à écrit le 19/07/2013 à 12:11
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d apres les crafique ont sapercoie qu en 10ans ils consomme moins et epargne plus c est un signe de bonne sante ..il veule faire la securite social chez eux ca va va dans le bon sens tout va bien pour eux ???? CELA EST SURPRENENT PARCE QUE L AMERIQ...

à écrit le 07/03/2011 à 1:19
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oui on veut consommer des chinoises, elles sont belles, minces, et soumises, on est prêts à les accueillir en grand nombre en tout cas celles qui sont comme sur la photo ? ? ? ? ?

le 07/03/2011 à 7:50
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Soumises ? Une qualité ? La Tribune se désolidarise de ce type d'appréciation. A la veille de la journée de la femme (discutable d'ailleurs), cela ressemble presque à une provocation.

à écrit le 06/03/2011 à 16:40
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J'suis pour l'exportation de chinoise. Je les aime ces chinoises, moins leurs produits.

à écrit le 06/03/2011 à 12:08
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Il faut être complètement stupide ou avoir fait une grande école de commerce pour croire que la consommation chinoise va sauver le monde! Ce sera exactement l'inverse!

à écrit le 06/03/2011 à 1:24
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toujours la même fuite en avant dans la surconsommation... le mur est devant nous...

à écrit le 06/03/2011 à 1:24
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toujours la même fuite en avant dans la surconsommation... le mur est devant nous...

à écrit le 06/03/2011 à 1:22
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ben oui c'est toujours la même fuite en avant complètement folle de la surconsommation après ça sera ki? le consommateur martien ?

à écrit le 05/03/2011 à 21:24
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Désolé de vous attaquer sur le thème de votre article mais sauver le monde ; c'est à mon avis arrêter de consommer . Faudra bien de toute façon .

le 07/03/2011 à 8:31
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Quel commentaire dégoûtant. Comment les pays émergents vont ils faire pour sortir le peuple de leur misère sans la consommation? Votre commentaire est typique de l'Occidental de gauche, gâté et égoïste. Si ça vous chante allez vivre dans un carton. M...

le 07/03/2011 à 10:33
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Ce n'est pas de consommation dont les pays émergents ont besoin mais d'école et de formation, de civisme et de infrastructures de base, logement, santé et indépendance alimentaire. Le pragmatisme productiviste chinois est en train de piller les resou...

à écrit le 05/03/2011 à 13:16
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Bien sûr, si le consommateur chinois ne consomme que chinois les entreprises européennes et américains seront sauvées même si un marché d'un milliard de personnes leur passe sous le nez. Vive le protectionnisme!

à écrit le 05/03/2011 à 12:33
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Sauvez le monde ???? Quel monde ? Celui des riches humains, des parasites destructeurs de la planète ? Des bons consommateurs ? Malheureux !

à écrit le 05/03/2011 à 10:39
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vive les chinoises, pas mal hein les chinoises. mesdames occupez vous plus de nous vos admirateurs au lieu des sacs en peau de croco, en peau d'autruche (les pauvres bêtes) et autre bagatelles en toile cirée. allons voir si la rose éclose...parlons p...

à écrit le 05/03/2011 à 10:32
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à un euro par mois pour les occidentaux... qui vont produire maintenant pour les consommateurs chinois! Un juste retour de situation....

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