Japon : la remise en état des zones dévastées devrait durer au moins 5 ans

Selon certains experts, la reconstruction dans les régions japonaises dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars devrait durer au delà de 2016 et coûter au moins 130 milliards d'euros.
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Même s'il reste difficile d'évaluer pour le moment l'ampleur des dommages subis par les grandes infrastructures du pays à la suite du séisme et du tsunami de la semaine passée, certains experts estiment d'ores et déjà que leur reconstruction ne devrait pas être terminée avant 2016. "La reconstruction après le séisme de Kobé en 1995 ayant duré un peu moins de cinq ans, je m'attends à ce qu'elle dure au moins cinq ans dans ce cas", estime ainsi Abhas Jha, chef de programme au service Gestion des risques de catastrophe pour l'Asie de l'Est à la Banque mondiale. Un avis que partage David Alexander, professeur de gestion des désastres à l'université de Florence. "Les cas dans lesquels la reconstruction dure moins de cinq ans sont rares car il ne s'agit pas seulement de (rebâtir) mais aussi de planifier, ce qui requiert notamment des sondages géotechniques et de déterminer la propriété foncière", a-t-il expliqué.

Pour ce qui est du coût des travaux de reconstruction des routes, des lignes ferroviaires, du réseau électrique et des ports endommagés, les estimations sont très variables. Certains experts estiment que les Japonais devront y consacrer 180 milliards de dollars (129 milliards d'euros), soit 3% de leur PIB. Le Japon, troisième marché mondial de la construction, dispose néanmoins des ressources et des capacités requises pour rebâtir rapidement afin de répondre aux besoins urgents des sinistrés.

Hirokazu Anai, analyste chez JP Morgan Securities au Japon estime à au moins trois mois le temps nécessaire au rétablissement d'un réseau routier minimal afin que les camions puissent distribuer de l'eau, des vivres et du carburant dans le nord-est du pays. Des maisons temporaires seront ensuite construites pour les sinistrés, avant que les opérations de reconstruction proprement dites ne débutent.

Le secteur du BTP devrait profiter de ces besoins sans précédent

Le processus de reconstruction aura évidemment pour effet d'entraîner une embellie à court terme pour le secteur de la construction au Japon, dont les perspectives étaient jusqu'alors assombries par le déclin de la démographique, la faible croissance de l'économie et une lourde dette limitant les grands projets d'investissements dans les infrastructures. Les analystes estiment qu'Il devrait notamment permettre aux groupes de construction japonais Kajima Corp et Taisei Corp de se maintenir à flot.

Mais le tremblement de terre pourrait aussi décourager les investissements dans l'archipel et affecter les dépenses de construction des entreprises au cours des prochains mois, soulignent des analystes. L'agence de notation Standard et Poor's a déclaré mardi que le gouvernement central jouerait un rôle majeur dans l'effort de reconstruction mais que les autorités locales devaient également contribuer au financement en émettant des titres. Un effort devra cependant être fait pour éviter de rendre l'économie des régions affectées par la catastrophe naturelle trop dépendante du secteur du BTP. "La reconstruction ne peut s'achever sans d'autres pistes viables pour l'économie locale" conclut l'universitaire David Alexander.

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