Déficits : comment les Vingt-Sept vont se serrer la ceinture

Ce jeudi, le sommet européen de Bruxelles va se pencher sur l'adoption de mesures vigoureuses contre les déficits. Le nouveau régime que vont s'imposer les 27 est contraignant, notamment pour la France.
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En période de vaches grasses, fais des réserves et en période de vaches maigres, jeûne ! Telle est la philosophie du nouveau Pacte de stabilité que les Vingt-Sept adopteront ce jeudi lors du sommet européen de Bruxelles. Quand il fallait jusqu'à présent que le déficit d'un pays dépasse durablement la limite de 3% du PIB avant que celui-ci soit mis sous surveillance, il suffira à l'avenir qu'il s'éloigne du chemin autorisé de croissance de ses dépenses pour s'exposer à des sanctions. Si les nouvelles règles sont appliquées, la marge de croissance des dépenses budgétaires de Paris pour les prochaines années devrait être par exemple inférieure à 1 milliard d'euros, indépendamment du déficit. "Il s'agit d'obtenir que les recettes exceptionnelles ne soient pas dépensées, mais consacrées à la réduction de la dette", explique sobrement une note du conseil des ministres. Voilà pour le volet dit "préventif".

La règle d'or du PIB

Son pendant "correctif" est plus salé. Pour le déficit, rien n'est changé : les 3% du PIB restent la règle d'or. Mais le nouveau pacte entend mordre aussi dans le stock de dettes, à raison, plus précisément, d'un vingtième par an pour la part des dettes dépassant 60% du PIB. Si le mécanisme était mis en place dès cette année, la France devrait rembourser d'emblée 0,9% du PIB, soit 17 milliards d'euros. Cependant, d'"autres facteurs pertinents", comme une forte épargne privée, pourraient apaiser les gendarmes du pacte pour la Belgique ou l'Italie. On ne sait pas trop quand ce mécanisme sera mis en oeuvre : le pacte suggère qu'il faudra mesurer le rythme de décroissance de la dette sur "trois années successives" avant de présenter la facture.

Car facture il y aura. La crédibilité du nouveau système repose sur des sanctions "semi-automatiques" proposées par la Commission européenne. Seule une majorité qualifiée d'États pourra s'y opposer. Cependant l'ouverture de la procédure elle-même, au tout début du processus, requerra à l'inverse le soutien d'une majorité qualifiée de pays. Les amendes, de 0,1% à 0,2% du PIB, rémunérées ou non, seront versées au "pot commun" du Fonds de stabilité financière.

Enfin, la productivité du travail, la soutenabilité des régimes sociaux et d'autres "indicateurs" sont également mis sous surveillance, avec sanctions à la clé pour ceux qui n'obtempèrent pas aux recommandations de l'Union. Bref ! Les Vingt-Sept sont en train d'enfiler un véritable corset économique. Ils vont devoir apprendre à y respirer.

Commentaires 12
à écrit le 26/04/2011 à 22:34
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Pas de doute, ça sent l'arnaque! Y a qu'à voir: il ne sont déjà plus que 17 sur la photo quand on leur a dit qu'ils allaient devoir se serrer la ceinture!

à écrit le 31/03/2011 à 8:32
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Allez, un peu d'inflation et tout rendre dans l'ordre. Les rentiers vont meugler un petit peu mais ce n'est pas grave, ils se sont assez enrichis dans le passé.

à écrit le 25/03/2011 à 20:47
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Resserrer la ceinture quand elle est en caoutchouc ne produit pas beaucoup d'effet .

à écrit le 25/03/2011 à 6:44
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Ça fait vieux de la vieille mais: Qui paye ses dettes s'enrichit. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer. Ne promet pas ce que tu peux pas donner. Si facture il y a, dépenser tu as. Sarcasme, STP, peux tu me donner la recette d...

le 25/03/2011 à 11:08
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Je diverge déjà dans ton analyse, la situation présente n'est pas une crise de conjoncture mais résulte d'une crise de structure. Le libéralisme apatride et débridé mélange l'économique et le financier, l'économique est par nature créateur de valeur ...

à écrit le 24/03/2011 à 20:37
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Cette pauvre europe souffre surtout d'un grave déficit d'idée de la par des technocrates qui la dirigent ! Si le ratio PIB/dette pose problème personne n'a encore eu l'idée d'augmenter le PIB ! Arithmétiquement le résultat est le même, et de surcroit...

à écrit le 24/03/2011 à 20:14
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sans lire l article je sais de quoi il en est , rien de neuf.....!peut être une indication qu il faut étudier avec persévérance ..c est une probabilité qu il faut malgré tout " analyser" attendre... et voir !

à écrit le 24/03/2011 à 18:44
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Je confirme il y a dans ces 27 quelques uns qui vont devoir se mettre un peu au régimes pour aller parader cette été sur les plages ./ Il y a d'autres qui devraient arreter de se promener avec des montres à 40 000 euros...

à écrit le 24/03/2011 à 17:57
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reduire le train de vie de l etat -50% ...deputes senateurs- 50% le mille feuilles - 50 % ET PAS DE SOUCIS

le 24/03/2011 à 18:45
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ouééééééééééé vraiment n'importe quoi !

le 25/03/2011 à 4:35
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raccourci rapide, mais pas vraiment n'importe quoi, on diminue bien les effectifs de la fonction publique d'Etat et fusionnons bien des administrations (pole emploi, DGFIP...). La question du maintien de 2 assemblées dont l'une n'est pas élue par le ...

à écrit le 24/03/2011 à 17:27
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Quand on applique les préconisations de Keynes, sur le budget des Etats, dans un environnement libéral de concurrence sauvage, on peut être sûr que l'on va droit à l'échec...

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