Les forces de Kadhafi résistent toujours

Arrêtés dans leur progression vers Syrte par les forces de Kadhafi, les insurgés, soutenus par la coalition internationale, reculent tandis que le "Guide" appelle à cesser le feu contre ses troupes. A Londres, les pays de la coalition menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, doivent se réunir ce mardi.
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La résistance aux portes de la ville côtière de Syrte (360 km à l'est de Tripoli), la ville natale de Mouammar Kadhafi se muscle. Ce mardi matin, les insurgés ont été attaqués par les forces gouvernementales dans un village situé à une soixantaine de kilomètres à l'est de Syrte, les contraignant même à reculer. La veille, leur progression avait déjà été ralentie à 140 km de leur objectif.

S'adressant à la coalition internationale ce mardi, Mouammar Kadhafi réclame la fin des frappes sur ses troupes. "Stoppez votre offensive barbare et injuste contre la Libye. (...) Laissez la Libye aux Libyens, vous êtes en train de vous livrer à une opération d'extermination d'un peuple en sécurité et de détruire un pays en développement", réclame le dirigeant libyen dans un message publiée par l'agence officielle Jana. Et d'ajouter: "Vous ne réalisez pas en Europe et aux Etats-unis que cette opération militaire barbare et maléfique ressemble aux campagnes de Hitler alors qu'il envahissait l'Europe et bombardait la Grande Bretagne".

Cette intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU a démarré le 19 mars. Celle-ci passera dès mercredi sous le commandement de l'Otan, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU et destinée à protéger les civils de la répression. Jusqu'à maintenant,  cette intervention s'est traduite par des frappes aériennes sur des objectifs militaires du colonel Kadhafi. Ces frappes, menées en différents points du pays, ont permis d'arrêter l'offensive de Kadhafi contre Benghazi, bastion des rebelles dans l'est. Elles ont permis à ces derniers de faciliter leur progression et de reprendre les villes et les terminaux pétroliers de l'Est.

Dans un discours télévisé lundi soir, le président américain, Barack Obama, a justifié l'intervention américaine en Libye en affirmant avoir "empêché un massacre", et affirmant le droit des Etats-Unis à agir "quand leurs intérêts et leurs valeurs sont menacés". Il a également insisté sur le fait qu'il n'était pas question d'outrepasser le mandat de l'ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen par la force même s'il "ne fait aucun doute que la Libye et le monde se porteraient mieux si Kadhafi n'était plus au pouvoir".

Quant aux dirigeants français et britannique, ils réclament haut et fort le départ de Kadhafi. "Kadhafi doit partir immédiatement", estiment Nicolas Sarkozy et David Cameron. Dans une déclaration commune Londres et Paris appellent à "une réforme constitutionnelle et l'organisation d'élections libres et régulières" dans le pays.

Conférence internationale sur la Libye

Une conférence "pour accompagner la Libye vers un nouvel avenir (...) où le peuple libyen sera libéré du joug de la violence et de l'oppression et sera libre de décider de son propre avenir" se tient ce mardi à Londres. Réunion à laquelle doivent notamment participer le Secrétaire des Nations Unies Ban Ki Moon, le président de l'Union africaine Jean Ping, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton ainsi que les ministres des Affaires étrangères de plus de 35 autres pays.

Pour hâter son départ, la coalition pourrait, selon la presse, décider d'autoriser le colonel Kadhafi à trouver refuge à l'étranger. Son exil reste "juridiquement" une possibilité, a déclaré mardi la ministre espagnole des Affaires étrangères dans une interview à "El Pais" rappelant que qu'il n'est pour l'heure ni accusé ni recherché par la CPI (Cour pénale internationale).

L'ouverture d'une enquête par la CPI pour crimes contre l'humanité en Libye visant notamment le colonel Kadhafi et ses fils a été annoncée le 3 mars dernier. Selon Luis Moreno-Ocampo, le procureur de cette instance, cette enquête progresse vite et des mandats d'arrêt devraient prochainement être lancés.

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