S and P dégrade tour à tour la Grèce et le Portugal

A l'issue du sommet européen des 24 et 25 mars, l'agence de notation a décidé d'abaisser la note du Portugal pour la deuxième fois en seulement quatre jours, invoquant les conditions de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité.
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L?agence de notation financière Standard & Poor?s avait prévenu le marché dès la fin de semaine dernière. Elle était susceptible de dégrader à nouveau la note de la dette à long terme du Portugal, alors qu?elle venait tout juste de le faire, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le couperet est tombé ce mardi. L'agence a annoncé l?avoir abaissé de BBB à BBB-, la dernière note de la catégorie investissement. Et la Grèce, reléguée en catégorie spéculative depuis avril 2010, a eu droit au même traitement : l?agence étant passée de BB+ à BB-.

"Le communiqué du sommet européen des 24 et 25 mars, revenant sur les termes sous lesquels des Etats pourront emprunter auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES) confirme nos anticipations que la restructuration de la dette est une condition préalable potentielle à cet emprunt et que la dette senior non garantie sera subordonnée à ces prêts [autrement dit, son remboursement ne sera assuré qu?une fois les prêts au MES remboursés, ndlr]", explique l?agence pour ses évaluations du Portugal comme de la Grèce. "Ces deux caractéristiques sont, de notre point de vue, préjudiciables aux créanciers commerciaux de ces mêmes pays emprunteurs et un changement majeur par rapport à l?actuel régime du fonds européen de stabilité financière (FESF)". Ce dernier prévoyant les mêmes garanties pour le fonds comme pour les créanciers commerciaux.

Or, pour Standard & Poor?s, les "besoins d?emprunts significatifs et persistants" de la Grèce tout comme les besoins de financement "probablement considérables dans les prochaines années du Portugal" les pousseront à faire appel au FESF puis au MES.

Standard & Poor?s reconnaît toutefois que, dans le cas du Portugal, la trajectoire de la dette publique pourrait commencer à diminuer en 2013, ce qui lui éviterait la restructuration. Reste le problème du traitement de la dette commerciale émises par le Portugal auprès de créanciers privés. L?agence de notation a précisé qu?elle évaluait l?impact du changement de la notation du Portugal sur les banques du pays.

La nouvelle a provoqué de nouvelles tensions sur le marché obligataire. Le taux des emprunts portugais à deux ans s?est tendu jusqu?à 7,71%, alors qu?il évoluait jusque là autour de 7,40%. Le taux à dix ans est venu tutoyer les 8%. Quant au taux hellénique à deux ans, il a pris 20 points de base à 15,33%

Commentaires 5
à écrit le 29/03/2011 à 19:51
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Donc, si ces pays ne recourrent pas à l'aide internationale, leur note baisse ; et quand ils y recourrent, leur note baisse aussi. Alors ça, c'est de la haute Finance !

à écrit le 29/03/2011 à 17:40
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Au moins pendant ce temps là, le AAA permanent des USA ne suscite aucune interrogation... Tout est savamment orchestré !

à écrit le 29/03/2011 à 17:33
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Et dire que c'est la cador socialo qui a mis en place le plan de restructuration de la Gréce. Qu'il reste au FMI

à écrit le 29/03/2011 à 17:02
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Pour être pertinents avec la tendance, il faudrait que S&P note tout de suite ZZZ avec un «outlook» négatif..., car si croire que continuer de dérouler l'alphabet crée du suspense, c'est raté... Pas du tout...Ces simplets commencent réellement à être...

à écrit le 29/03/2011 à 15:54
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S&P ferait serait plus utile à s'exercer à prévoir les évolutions, plutôt que de tirer sur les corbillards.

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